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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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présentera sans doute à l’automne », sous-entendu : après la
défaite soviétique [142] .
    Le 25 juillet, alors que Barberousse poursuit
activement sa marche, Hitler remet une troisième fois à l’ordre du jour son
projet d’ « action » contre l’Amérique :
    « Aussitôt la campagne de Russie terminée, dit-il à
Raeder, je me réserve le droit de prendre de sévères mesures contre les
États-Unis (15), mais, jusque-là, je tiens à éviter un conflit armé avec eux… par
considération envers nos troupes déjà engagées dans de durs combats. »
    Les notes quotidiennes de Raeder témoignent de son
mécontentement et de son impatience en face de l’attitude d’Hitler. Le dédain
du Führer à l’endroit de la marine l’irrite. A chaque
nouvelle entrevue, il s’efforce de le rallier à ses arguments. Antérieurement, le
4 février, il lui avait soumis un rapport dans lequel il exprimait ses
doutes sur l’avantage de la neutralité des États-Unis et allait jusqu’à
suggérer que leur belligérance pourrait être « favorable à l’Allemagne »,
à condition que le Japon prenne part aux hostilités dans le camp de l’Axe (16).
Hitler ne parut pas autrement impressionné, et le découragement saisit l’amiral.
    La bataille de l’Atlantique battait alors son plein et l’Allemagne
avait le dessous. Les convois d’armements, de vivres et de matériel fournis par
l’Amérique à l’Angleterre en exécution de la loi de Prêt-Bail arrivaient plus
ou moins à bon port et l’action des sous-marins se trouvait sérieusement
entravée par les Patrouilles de Neutralité Panaméricaines. Là encore, Hitler ne
réagit que mollement.
    Le 18 mars, Raeder apprend au Führer que
des navires de guerre escortent à présent jusqu’en Islande les convois à
destination de l’Angleterre. Il implore l’autorisation de les attaquer sans
avertissement préalable. Hitler reste froid. « Faisons du moins quelque
chose pour empêcher l’Amérique de prendre pied en Afrique française, insiste l’amiral.
Cette éventualité est des plus alarmantes. » « Je soumettrai la
question aux Affaires étrangères » (!) répond Hitler. Une façon comme une
autre d’envoyer promener les amiraux (17). Il maintiendra cette attitude
pendant toute la durée du printemps, notamment le 10 avril à l’occasion du
premier incident officiellement homologué entre bâtiments allemands et
américains.
    Le contre-torpilleur américain Niblack était accusé d’avoir
attaqué à la grenade sous-marine un submersible agressif. Raeder se précipite à
Berchtesgaden, porteur d’un mémorandum réclamant une immédiate riposte aux
actes hostiles du président Roosevelt. Pas plus que précédemment, le chef
suprême ne se laisse fléchir. Quelques jours plus tard, nouveau refus du Führer de couler les navires marchands américains « conformément
au règlement sur les prises de guerre (18) ».
    Hitler, note l’amiral, juge l’attitude du président
Roosevelt encore indécise et sous aucun prétexte il ne veut provoquer un
incident qui aurait pour conséquence la déclaration de guerre de l’Amérique (19).
    Une raison majeure, la campagne de Russie, vint encore s’ajouter
à la résolution du Führer d’« éviter tout
incident ». Il ne manqua pas de le souligner lorsque, le 21 juin, veille
de la ruée de Barberousse , l’amiral Raeder vint lui conter la prouesse
de l’U-253 qui, ayant repéré dans l’Atlantique nord le cuirassé américain Texas et un croiseur d’escorte naviguant dans la zone du blocus, les avait « pris
en chasse ». Vis-à-vis des États-Unis, commenta l’amiral, des mesures de
fermeté sont toujours plus efficaces qu’une apparente soumission. Le Führer approuva le principe, mais non pas l’action
effective de l’U-253 et, une fois de plus, morigéna la marine :
    « Jusqu’à ce que l’Opération Barberousse soit
mise en mouvement, rapporte Raeder, le Führer tient à éviter tout conflit avec
les États-Unis. Dans quelques semaines, la situation deviendra plus claire, et
ses effets se manifesteront. Du fait de la menace japonaise accrue, les
tendances belliqueuses de l’Amérique se refroidiront. En conséquence, dans la
mesure du possible, il importe, au cours des prochaines semaines, de cesser
toute attaque contre les bâtiments américains dans la zone interdite. »
    Raeder objecta que, la nuit, il est difficile de différencier
les navires ennemis des

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