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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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neutres. Hitler l’interrompit en lui intimant pour la
troisième fois l’ordre « d’éviter tout incident avec l’Amérique ». Le
même soir, docile, Raeder ordonna la suspension de toute attaque contre n’importe
quel bâtiment non formellement identifié. La Luftwaffe reçut un ordre
identique (20).
    Le 9 juillet, des troupes américaines prenaient la relève
des Anglais en Islande. La réaction allemande fut instantanée et violente. Ribbentrop
télégraphie à l’amiral Toyoda : « L’intrusion des forces armées
américaines sur un territoire officiellement déclaré zone de combat par l’Allemagne
constitue un acte d’agression contre elle et contre l’Europe (21). » En
même temps, Raeder, venu en hâte au G. Q. G., de Wolfsschanze, interroge Hitler :
« Considérez-vous l’occupation américaine de l’Islande comme un acte de
guerre ou comme une provocation à ignorer ? » De l’avis de la marine,
le fait nouveau équivalait sans conteste à un acte de guerre. Le mémorandum de
Raeder souligne d’autre part tous les actes précédents d’agression commis par
le gouvernement de Roosevelt contre l’Allemagne. Il réclame le droit de couler
les convois américains en route vers l’Angleterre et d’attaquer les bâtiments
de guerre si l’occasion s’en présentait.
    Le Führer maintient sa sempiternelle consigne : éviter
tout incident avec les Etats-Unis jusqu’à l’achèvement victorieux de la
campagne de Russie, dans un mois ou deux. Les opérations du front russe
accaparent la presque totalité des forces aériennes… Il ne peut rien en
distraire. En second lieu, la victorieuse campagne de Russie affectera de façon
formidable l’ensemble de la situation mondiale, à commencer par l’attitude des
États-Unis. Jusque-là, ne rien changer aux instructions précédentes, mais
éviter tout incident… (En d’autres termes, l’envoi par le fond de bâtiments
américains).
    Au cas où une « erreur » serait commise, fait
remarquer Raeder, les commandants de navires allemands ne sauraient en être
tenus responsables. Réponse invariable d’Hitler : « Au moins en ce
qui concerne les bâtiments de guerre, assurez-vous formellement de leur
identité avant d’attaquer. » Pour être certain d’être clairement compris
des amiraux, il émit, le 19 juillet, une directive particulière spécifiant
qu’aucun navire marchand battant pavillon américain formellement identifié, naviguant
dans la zone d’opérations définie, soit seul, soit en convoi, ne devra être
attaqué. En revanche, les bâtiments américains naviguant à l’intérieur de la
zone du blocus, reconnue interdite par les États-Unis, pourront l’être. La zone
dite de guerre n’inclut pas [143] la route maritime États-Unis-Islande (22).
    Inévitablement, des « erreurs » furent commises. Le 21 mai,
par exemple, l’amirauté américaine fait annoncer qu’un cargo, le Robin Moore ,
en route pour Le Cap, a été coulé par un sous-marin allemand, hors de la zone
du blocus. Plus tard, deux navires marchands sont torpillés à leur tour. Le 4 septembre,
un sous-marin lance deux torpilles contre le contre-torpilleur Greer , heureusement
sans l’atteindre. Le 11 septembre, Roosevelt décide de contre-attaquer. Il
donne l’ordre aux bâtiments américains de « tirer à vue » sur les
navires de guerre allemands et italiens pénétrant « à leurs risques et
périls » dans la zone de défense des États-Unis.
    Aussitôt Berlin s’enflamme, et la presse nazie se déchaîne, traitant
Roosevelt d’agitateur belliciste. Le 17 septembre, Raeder se remet en
route pour Wolfsschanze. Il brûle d’exercer d’impitoyables représailles et
presse le Führer d’annuler sa directive du 19 juillet. La réponse est un non catégorique. « La fin de septembre approche, explique Hitler, et avec elle
l’achèvement de la campagne de Russie. Il est de plus en plus essentiel d’éviter
tout incident avec l’Amérique avant la mi-octobre. » Exaspérés, les
amiraux Raeder et Dœnitz, ce dernier, chef de la flotte sous-marine, s’inclinent
(23).
    Le 9 septembre, s’adressant comme tous les ans à pareille
époque à la vieille garde nazie, réunie dans la célèbre Brasserie munichoise, Hitler
déclare :
    « Le président Roosevelt a donné ordre à sa marine de
tirer à vue sur nos bâtiments. Moi , j’interdis à mes commandants d’en
faire autant, mais je leur ordonne de se défendre si on

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