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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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Montgomery le 23 octobre, à neuf heures cinquante du soir, se
révèle déjà victorieuse et la position de l’ Afrika
Korps sans espoir. Alors que les réserves de Rommel en troupes fraîches, unités blindées et, par-dessus tout,
en carburant, se trouvent virtuellement épuisées, la R. A. F., maîtresse du
ciel, pilonne sans interruption ses troupes, ses véhicules et ses derniers
dépôts de munitions. Le 2 novembre enfin, les blindés et l’infanterie de Montgomery effectuent une trouée dans le secteur
méridional du front et prennent à revers les divisions italiennes. Dans la
soirée, à 3 000 kilomètres de là, Hitler reçoit à sa Tanière du Loup un message de Rommel l’avertissant qu’il ne peut plus
tenir ses positions. Il se prépare à se replier sur Fuka, à 60 kilomètres en
direction de l’Ouest. Le jour suivant, alors qu’il amorce sa retraite, un long
message du Führer lui parvient.
    Au feld-maréchal Rommel :
    « Le peuple allemand et moi-même suivons le
déroulement de votre héroïque, combat défensif en Égypte, pénétrés d’une
inébranlable confiance en votre commandement et en la valeur des troupes
germano-italiennes placées sous vos ordres. Dans la situation où vous vous
trouvez aujourd’hui, une seule conduite est possible : tenir bon, ne pas
reculer d’un pas ; jeter dans la bataille tous vos hommes, tous vos canons…
Montrez à vos soldats l’unique chemin à suivre : celui qui conduit à la
victoire ou à la mort. »
    Adolf Hitler (21).
    Cet ordre absurde, s’il est obéi, condamne les armées allemandes
et italiennes à l’anéantissement à brève échéance. Pour la première fois, nous
apprend Bayerlein, Rommel se montre hésitant. Après un
bref débat de conscience et en dépit des protestations du général Ritter von Thomas résolu, lui, à se replier, il opte pour l’obéissance
à son chef suprême [167] .
« J’ai toujours exigé de mes soldats une obéissance aveugle, écrivit-il
dans son journal personnel, et je me suis imposé à moi-même la fidélité à ce
principe au nom duquel je me suis soumis à la décision du Führer. » Plus tard, dans ce même journal, il avouera avoir changé d’avis.
    Contre son gré, Rommel annule donc son
ordre de repli, et, en même temps, dépêche par avion au Führer un
courrier chargé de lui faire comprendre qu’une retraite immédiate peut encore
prévenir un total désastre. Cet ultime appel au bon sens vient d’ailleurs trop
tard. Le soir du 4 novembre, au risque de se voir traduit en Conseil de
Guerre pour refus d’obéissance, Rommel décide de sauver ce
qui subsiste de son armée et de battre en retraite jusqu’à Fuka. Seuls quelques
débris d’unités blindées et motorisées peuvent être arrachés au chaos. Les
fantassins italiens laissés en arrière n’ont plus qu’à se rendre. Disons tout
de suite que le plus grand nombre l’avait déjà fait [168] .
    Le 5 novembre, le Führer répond
brièvement : « Je consens à votre repli sur Fuka. » Trop tard, les
chars de Montgomery viennent de s’emparer de la position. En
moins de quinze jours, les débris de l’Afrika Korps – 10 000
Allemands, 25 000 Italiens – ont reculé de plus de 1 000 kilomètres
au-delà de Benghazi, sans d’ailleurs pouvoir s’en tenir là. El Alamein, victoire
la plus décisive remportée par son ennemi britannique, marqua pour Hitler le
commencement de la fin. A la même heure, sur les steppes de Russie, préludait
une autre bataille plus mortelle encore. Avant son achèvement, un nouveau coup,
porté cette fois en Afrique du Nord, scella définitivement le destin de l’Axe
en cette partie du monde.
    Déjà le 3 novembre, alors que se consomme l’anéantissement
de l’Afrika Korps dans le désert égyptien, Hitler apprend
qu’une armada alliée s’assemble à Gibraltar. Dans quel dessein ? Personne
à l’O. K. W. ne paraît en avoir la moindre idée. S’agit-il d’un convoi à
destination de Malte plus puissamment escorté que de coutume ? Hitler opte
pour cette hypothèse.
    L’information est intéressante, car, une quinzaine de jours
auparavant, plusieurs rapports concernant l’imminence d’un débarquement
anglo-américain en Afrique du Nord avaient fait dresser l’oreille aux
états-majors. De son côté, Ciano, à la suite d’un entretien avec l’un des chefs
des services secrets italiens, note le 9 octobre dans son journal :
« Les Anglo-Saxons se préparent à

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