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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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débarquer en force en Afrique du Nord. »
La nouvelle l’assombrit, car il prévoit à juste raison le prolongement de cet
événement, un assaut direct de l’Italie. Préoccupé par l’infernale résistance
soviétique, qui, loin de faiblir, prend des proportions redoutables, Hitler ne
paraît pas attacher d’importance au renseignement.
    Toutefois, le 15 octobre, au cours d’une conférence d’état-major,
Jodl demande que le gouvernement de Vichy soit autorisé à détacher en Afrique
du Nord des renforts militaires français destinés à repousser toute tentative d’assaut
anglo-américain. Le Führer repousse la suggestion, soucieux
de ménager les Italiens, ombrageux de toute démarche susceptible de rendre un
peu de vigueur à la France. La proposition est donc écartée. Ce jour-là encore,
uniquement préoccupé d’éperonner Rommel à El Alamein, Hitler
négligea l’avertissement d’agents allemands, postés du côté espagnol de
Gibraltar, et ayant trait, lui aussi, à la formation d’une armada
anglo-américaine. Il refusait de se soucier d’un « simple convoi » en
partance pour Malte…
    Le 5 novembre, l’O. K. W. apprend que plusieurs unités
navales britanniques, parties de Gibraltar, mettent cap à l’est, mais c’est
seulement le 7 novembre, douze heures avant le débarquement des troupes
alliées sur le sol algérien, qu’Hitler daigne prêter quelque attention à l’avertissement
reçu d’Espagne. A midi, les derniers rapports communiqués au G. Q. G. confirment
la présence en Méditerranée d’une vaste flotte composée de navires de guerre
britanniques et de transports de troupes venus de l’Atlantique. Qu’est-ce que
cela signifie ? Quel est l’objet d’un pareil rassemblement ?
    Une discussion s’engage entre le Führer et
ses officiers d’état-major. Il est possible, dit le dictateur, que les alliés
occidentaux tentent un débarquement massif de 4 ou 5 divisions, soit à Tripoli,
soit à Benghazi, dans l’intention de prendre Rommel à
revers. L’amiral Krancke, officier de liaison de la marine auprès de l’O. K. W.,
pense pour sa part qu’il s’agit de 2 divisions au maximum. (Ce n’est déjà pas
mal !) Cette fois, la situation vaut la peine d’être prise au sérieux. Hitler
donne l’ordre de renforcer immédiatement la Luftwaffe en
Méditerranée. Impossible pour le moment, lui répond-on.
    Ce matin-là, nous apprennent les documents de l’O. K. W., Hitler
se borna à donner à von Rundstedt l’ordre de déclencher l’Opération Anton, c’est-à-dire
l’occupation totale de la France. Là-dessus, insouciant de la redoutable menace
africaine, insouciant de la tragique situation de Rommel menacé d’être pris au
piège, et laissant là l’annonce d’une contre-offensive sur le Don, le
commandant suprême se mit en route pour Munich où, le jour suivant, il devait
prononcer à la célèbre Brasserie, à l’adresse des vétérans du parti, son
discours annuel à l’occasion de l’anniversaire du putsch de 1923 [169] .
    A cette heure critique de la guerre, le politicien prenait le
pas sur le soldat. Le Q. G. du commandant suprême fut laissé aux bons soins d’un
certain colonel Freiherr Treusch von Buttlar-Brandenfels, tandis que les
généraux Keitel et Jodl s’en allaient, eux aussi, prendre part aux
réjouissances de Munich.
    Ce comportement du dictateur au moment où la maison lézardée
menaçait de s’écrouler a quelque chose à la fois d’inquiétant et de saugrenu. Des
ravages se sont produits en lui, une sorte de corrosion, d’effritement. Gœring,
le chef tout-puissant de la Luftwaffe, en offre lui aussi les symptômes. Il
néglige peu à peu les tragiques réalités d’une guerre de plus en plus sévère, de
plus en plus problématique, pour se préoccuper de sa collection de bijoux et de
ses petits trains électriques.
    Les troupes anglo-américaines placées sous le commandement du
général Eisenhower débarquèrent sur les plages marocaines et algériennes, le 8 novembre
1942, à une heure trente du matin. A cinq heures, de Munich, Ribbentrop
téléphonait la nouvelle à Ciano.
    « Il me parut nerveux, note le ministre italien, anxieux
de connaître mes intentions. J’avoue que, pris de court et ensommeillé, je ne
pus lui donner une réponse satisfaisante. »
    Quant aux fonctionnaires de l’ambassade d’Allemagne, ils sont
littéralement épouvantés par ce coup imprévu.
    Parti le matin, le train

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