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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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chasse
soviétiques, maîtres absolus du secteur, leur interdisent d’approcher. Gœring
promit d’accomplir la besogne demandée, et ne l’entreprit même pas.
    La relève de la VIe armée offrait des perspectives plus
encourageantes. Le 25 novembre, Hitler rappelle du front de Leningrad le
maréchal von Manstein, le plus doué de ses chefs en campagne, et lui confie le
commandement d’une formation nouvellement créée : le groupe d’armées du
Don, avec mission d’opérer, depuis le nord-ouest, une poussée qui lui
permettrait d’atteindre Stalingrad et d’y relever la VIe armée. Le Führer
impose alors à son nouveau général en chef des conditions irréalisables. Manstein
tente de lui faire comprendre que la seule chance de succès consiste en une
sortie de la VIe armée vers l’ouest, tandis que ses propres armées, précédées
par la IVe Panzer , attaqueraient en direction du nord-est les forces
russes qui les séparaient des assiégés.
    Une fois de plus, Hitler refuse d’abandonner la Volga. La VIe
armée doit, coûte que coûte, rester à Stalingrad. A Manstein de l’y rejoindre
comme il pourra. Impossible, objecte le maréchal, les forces russes sont trop
supérieures. Néanmoins, la mort dans l’âme, il tente l’opération baptisée Tempête
d’Hiver , nom prédestiné s’il en fut. L’hiver russe déchaînait alors ses
premières furies sur la steppe méridionale, dressait des remparts de neige et
précipitait le thermomètre à 25°au-dessous de zéro.
    Tout d’abord, Tempête d’Hiver progresse favorablement. La
IVe armée, commandée par le général Hoth, avance en direction du nord-est, des
deux côtés de la voie ferrée menant de Kotel-nikovski à Stalingrad distante de
110 kilomètres. Le 19 décembre, elle a franchi 70 kilomètres. Le 21, elle
ne se trouve plus qu’à 50 kilomètres du périmètre sud de la ville et, la nuit, les
assiégés aperçoivent à travers la steppe, blanche de neige, les signaux
lumineux de leurs sauveteurs.
    A ce moment-là, si nous en croyons le témoignage des généraux
allemands, une tentative de sortie de la VIe armée au-devant des colonnes
blindées de la IVe armée en marche aurait presque certainement réussi. Encore
et toujours, Hitler y mit son veto. Pourtant, le 21, Zeitzler lui arrache l’autorisation,
pour les troupes de Paulus, d’opérer cette sortie à condition de
maintenir en même temps le gros de leurs forces à Stalingrad ! Ce
témoignage de démence, avoue le maréchal, faillit le faire devenir fou lui-même,
« Le lendemain soir, relate-t-il plus tard, je conjurai instamment le
Führer d’autoriser, sans restrictions, la tentative en question, notre unique
chance de sauver les 200 000 hommes de Paulus.
    Il refusa de céder. En vain je lui décrivis les conditions
sévissant dans notre pseudo-forteresse ; le désespoir de nos soldats
affamés, leur manque de confiance dans le commandement, les blessés expirant
faute de matériel médical, des milliers d’autres mourants tout simplement de
froid. Il demeura aussi insensible à ces arguments qu’aux précédents. »
    En raison de la résistance croissante de l’Armée Rouge, le
général Hoth fut impuissant à franchir les derniers 50 kilomètres qui le
séparaient de Stalingrad. Toutefois, croyait-il, si la VIe armée réussissait
son échappée, elle pourrait encore opérer sa jonction avec la IVe Panzer ,
et toutes deux se replieraient sur Kotelnikovski. Cette manœuvre épargnerait l’existence
de 200 000 hommes [173] .
    Pendant un jour ou deux – du 21 au 23 décembre – le
sauvetage demeurait encore possible. Ensuite ce fut trop tard. L’Armée Rouge
venait de frapper à l’extrême nord (Hoth l’ignorait) et menaçait maintenant le
flanc gauche du groupe d’armées du Don. La nuit du 22, Manstein téléphone à
Hoth de se tenir prêt à exécuter de nouveaux ordres. Ceux-ci lui sont exposés
le 25, à savoir : abandonner la poussée sur Stalingrad ; envoyer l’une
de ses trois divisions blindées sur le front du Don et se défendre sur place, vaille
que vaille, avec les éléments dont il dispose encore. La relève de la VIe armée
avait échoué une fois pour toutes.
    Les nouveaux ordres de Manstein avaient été dictés par de graves
nouvelles reçues le 17 décembre. Au matin, l’Armée Rouge avait percé les
lignes de la VIIIe armée italienne à Boguchar et, le soir, creusé une brèche de
45 kilomètres de profondeur qui, au bout de

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