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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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les
prisonniers recevraient une « ration normale » de vivres. Les malades,
les blessés, les gelés recevraient des soins médicaux. Tous les prisonniers
seraient autorisés à conserver les insignes de leur grade, leurs décorations et
leurs objets personnels.
    Sur-le-champ, par radio, Paulus transmit le texte de l’ultimatum
au Führer et le pria de lui accorder sa pleine
liberté d’action. Le Seigneur de la guerre répondit brutalement Non … et
le 10 janvier au matin, exactement vingt-quatre heures après l’expiration
du délai de l’ultimatum, un bombardement d’artillerie, déchaîné par 5 000
canons, inaugurait la dernière phase de la bataille de Stalingrad. Bataille
sanglante, sans merci.
    Dans le désert glacial, chaotique, semé de décombres de ce qui s’était
appelé Stalingrad, Allemands et Russes combattirent avec une bravoure et une
ténacité inimaginables. Pas longtemps. En moins de six jours, la poche
allemande, réduite de moitié, ne couvrait plus qu’une surface de 25 kilomètres
de long et 15 de large à sa partie la plus profonde. Le 24 janvier, elle
fut tronçonnée en deux et les Russes s’emparèrent du petit terrain de secours
de la Luftwaffe.
    Les avions-navette chargés de ravitailler tant bien que mal les
assiégés et d’emmener à l’arrière les blessés et les malades ne purent plus
atterrir. Une seconde fois, les Russes offrirent à leur courageux ennemi une
chance de survie. Des émissaires soviétiques porteurs de nouvelles propositions
s’avancèrent jusqu’aux lignes allemandes et une seconde fois aussi, Paulus, écartelé
entre son serment d’obéissance à un fou et la possibilité de prévenir le
massacre de ses derniers soldats, fit appel au Führer. Par
radio, il envoya le message S. O. S. que voici :
    « Commandement devenu impossible… Troupes sans munitions ni
vivres… 18 000 blessés privés de secours médicaux, pansements, médicaments…
Insensé continuer résistance… Écroulement inévitable… Requiers autorisation
capituler immédiatement pour épargner destruction troupes survivantes… »
    La réponse d’Hitler a été préservée pour l’édification de la
postérité :
    « Vous interdis capituler. La VIe armée tiendra ses
positions jusqu’à son dernier homme et sa dernière cartouche. Son héroïque
endurance apportera une inoubliable contribution à l’établissement d’un front
défensif et au salut du monde occidental ! »
    Amère pilule à avaler pour des hommes qui, trois ans auparavant,
combattaient contre ce monde en France et dans les Flandres. Toute résistance
devenait non seulement insensée mais impossible et, fin janvier, la bataille
épique prit fin d’elle-même ainsi que grésille et s’éteint la flamme d’une
chandelle épuisée. Terré dans son Q. G. improvisé dans le sous-sol de l’Universag ,
grand magasin réduit à un monceau de débris, « le général Paulus, assis sur son lit de camp dans un coin obscur, semble prêt à s’écrouler »,
rapporte un témoin oculaire. Ni lui ni ses soldats n’étaient d’humeur, on s’en
doute, à apprécier l’avalanche de télégrammes de félicitations qui se mirent à
affluer.
    « Le combat de la VIe armée appartient désormais à l’Histoire,
proclamait Gœring. A côté des noms de Langemark, d’Alcazar, de Narvik, symboles
de folle audace, de ténacité, de bravoure, Stalingrad demeurera à jamais pour
les générations futures celui du sacrifice de soi. »
    Ni les uns ni les autres n’étaient davantage d’humeur à
accueillir par des ovations le discours ronflant, fait au micro de Berlin le 10 janvier
par le gros maréchal en l’honneur du dixième anniversaire de l’avènement du
national-socialisme.
    « Dans mille ans d’ici, le peuple germanique parlera
de la bataille de Stalingrad avec un respect mêlé d’effroi et se souviendra qu’en
dépit de tout et de tous, c’est là que se décida l’ultime triomphe du Reich
allemand… Au long des années à venir, évoquant l’héroïque campagne de la Volga,
on pourra s’écrier : Passant ! Va dire à l’Allemagne que tu nous
as vus gisant à Stalingrad pour obéir à l’honneur, aux ordres de nos chefs et
pour la plus grande gloire du Reich ! »
    « Pour la plus grande gloire du Reich » ,
l’horrible agonie de la VIe armée, prolongée durant des semaines, approchait
enfin de sa conclusion.
    Le 30 janvier, Paulus envoyait au Führer ce

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