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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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polonaise qui puisse affecter les territoires de l’autre partie. Elles
réprimeront sur leurs territoires tout début de semblable agitation et s’informeront
mutuellement des mesures à prendre à cet effet.
    Ainsi, la Pologne, comme l’Autriche et la Tchécoslovaquie avant
elle, disparaissait de la carte de l’Europe. Mais, cette fois, Adolf Hitler
était aidé et encouragé par l’Union des Républiques socialistes soviétiques qui,
jusqu’alors, s’était posée en champion des peuples opprimés. C’était le
quatrième partage de la Pologne par l’Allemagne et la Russie [17] (l’Autriche avait participé aux autres), et, jusqu’au dernier jour, ce serait
de loin le plus barbare et le plus impitoyable. Dans le protocole secret du 28 septembre [18] ,
Hitler et Staline convinrent d’instituer en Pologne un régime de terreur, dans
le dessein de supprimer brutalement la liberté, la civilisation et la vie
nationale des Polonais.
    Hitler combattit et gagna la guerre en Pologne, mais le grand
vainqueur fut Staline, dont les troupes tirèrent à peine un coup de feu [19] .
L’Union Soviétique reçut presque la moitié de la Pologne et établit sa
domination directe sur les États baltes. Plus fermement que jamais, elle
bloquait deux des principaux objectifs à long terme de l’Allemagne : le
blé de l’Ukraine et le pétrole de Roumanie, indispensables tous deux si l’Allemagne
voulait survivre au blocus anglais. Même la région pétrolière de
Borislav-Drohobycz en Pologne, qu’Hitler convoitait, fut réclamée avec succès
par Staline, qui consentit aimablement à vendre aux Allemands l’équivalent de
la production annuelle de la région.
    Pourquoi Hitler paya-t-il un prix aussi élevé aux Russes ? Il
est vrai qu’il l’avait accepté en août afin de maintenir l’Union Soviétique en
dehors du camp des alliés et de la guerre. Mais il n’avait jamais été un
champion du respect des traités et maintenant, avec la Pologne conquise par un
incomparable fait d’armes allemand, on aurait pu s’attendre à ce qu’il trichât,
comme l’armée l’y engageait, dans l’application du pacte du 23 août. Si
Staline avait protesté, le Führer aurait pu le menacer d’une attaque par la
plus puissante armée du monde, comme la campagne de Pologne venait de le
démontrer.
    Mais aurait-il pu ? Certainement pas tant que les Anglais
et les Français, en armes, se dressaient à l’Ouest. Pour agir contre l’Angleterre
et la France, il devait garantir ses arrières. Voilà pourquoi, ses discours
ultérieurs le mettront en évidence, il se laissa imposer par Staline un si dur
marché. Mais tout en reportant son attention sur le front occidental, il eut
garde de ne jamais oublier les rudes procédés du dictateur soviétique.

19 -
DROLE DE GUERRE A L’OUEST
    Sur le front occidental, rien, pour ainsi dire, ne s’était
produit. A peine avait-on échangé quelques coups de feu. L’homme de la rue, en
Allemagne, commençait à parler de Sitzkrieg (guerre assise) par
opposition à Blitzkrieg (guerre-éclair). A l’Ouest, elle fut vite
baptisée la « drôle de guerre ». Là se trouvait « la plus forte
armée du monde (les Français) », ainsi s’exprimera le général anglais J. F.
C. Fuller, « ayant en face d’elle guère plus de 26 divisions (allemandes) immobiles,
et s’abritant derrière un rempart de béton et d’acier tandis qu’un vaillant
allié don quichottesque était exterminé (1) ».
    Les Allemands furent-ils surpris ? A peine. Dans le tout
premier journal d’Halder, celui du 14 août, le chef d’état-major de l’armée
avait fait une estimation détaillée de la situation à l’ouest si l’Allemagne
attaquait la Pologne. Il considérait une offensive française comme « peu probable ».
Il était sûr que l’armée française ne ferait pas mouvement à travers la
Belgique « contre l’opposition de Bruxelles ». Sa conclusion était
que les Français resteraient sur la défensive. Le 7 septembre, l’armée
polonaise déjà condamnée, Halder, comme il a été mentionné, était déjà occupé à
dresser des plans pour transporter des divisions allemandes à l’Ouest.
    Ce soir-là, il nota le résultat d’un entretien que Brauchitsch
avait eu dans l’après-midi avec Hitler.
    Action à l’Ouest pas encore nette. Quelques indices qu’il n’y
a pas d’intention réelle de faire la guerre… Le cabinet français manque d’envergure
héroïque.

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