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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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D’Angleterre également premiers signes de réflexion modératrice.
    Deux jours plus tard, Hitler donna la directive n° 3 pour
la conduite de la guerre, ordonnant que des dispositions fussent prises en vue
d’envoyer à l’Ouest des unités de l’armée et de l’aviation actuellement en
Pologne. Mais pas nécessairement pour se battre. « Même après l’hésitante
ouverture des hostilités par la Grande-Bretagne… et la France, mon ordre exprès »,
précisaient les directives, « est nécessaire dans les cas suivants : chaque
fois que nos forces terrestres (ou)… un de nos avions franchiront les
frontières de l’Ouest ; (et) pour chaque attaque aérienne sur l’Angleterre
(2) ».
    Qu’est-ce que la France et l’Angleterre avaient promis à la
Pologne de faire au cas où elle serait attaquée ? La garantie britannique
était générale, mais celle de la France spécifique. C’était stipulé dans la
Convention militaire franco-polonaise du 19 mai 1939. Il y était entendu
que les Français « lanceraient progressivement des opérations offensives
contre des objectifs limités vers le troisième jour qui suivrait la
mobilisation générale ». La mobilisation générale avait été décrétée le 1er septembre.
    Mais plus loin, il était entendu que, « dès que le
principal effort allemand se sera porté contre la Pologne, la France jettera le
gros de ses forces dans une offensive contre l’Allemagne qui débutera le
quinzième jour après le premier jour de la mobilisation générale française ».
Quand le délégué de l’état-major polonais, le colonel Jaklincz, avait demandé
combien de troupes françaises seraient disponibles pour cette offensive
capitale, le général Gamelin avait répondu que ce serait environ 35 à 38
divisions (3).
    Mais le 23 août, alors que l’attaque allemande contre la
Pologne devenait imminente, le timide généralissime français déclarait à son
gouvernement, comme nous l’avons vu, qu’il n’avait pas la possibilité de monter
une offensive sérieuse « avant au moins deux ans… en 1941-1942 », en
supposant, avait-il ajouté, qu’à cette date la France eût « l’aide des
troupes anglaises et l’équipement américain ».
    Pendant les premières semaines de la guerre, bien sûr, l’Angleterre
avait un nombre pitoyable de troupes à envoyer en France. Le 11 octobre, trois
semaines après la fin de la lutte en Pologne, elle avait 4 divisions – 158 000
hommes – en France. « Une contribution symbolique », disait Churchill,
et Fuller note que le premier mort anglais – un caporal tué en patrouille – ne
tomba que le 9 décembre. « Une guerre aussi peu sanglante, commente
Fuller, ne s’était pas vue depuis les batailles de Molinella et Zagonara [20] . »
A Nuremberg, les généraux allemands ont admis, rétrospectivement, que, faute d’avoir
attaqué à l’Ouest pendant la campagne de Pologne, les alliés avaient manqué une
occasion idéale.
    « La victoire en Pologne n’était possible, dit le
général Halder, qu’en découvrant presque complètement notre frontière ouest. Si
les Français avaient vu la logique de la situation et avaient mis à profit l’engagement
des forces allemandes en Pologne, ils auraient pu traverser le Rhin sans que
nous puissions l’empêcher et ils auraient menacé la zone de la Ruhr, qui était
pour l’Allemagne le facteur le plus décisif dans la conduite de la guerre (4). »
    « … Si nous ne nous sommes pas effondrés en 1939, dit le
général Jodl, ce fut seulement grâce au fait que, pendant la campagne polonaise,
les 110 (approximativement) divisions françaises et anglaises à l’Ouest étaient
tenues dans une inactivité complète face aux 23 divisions allemandes (5). »
Et le général Keitel, chef de l’O. K. W., ajouta ce témoignage : « Nous,
soldats, nous nous attendions toujours à une offensive de la France pendant la
campagne de Pologne, et nous fûmes très surpris que rien ne se produisît… Une
attaque française n’aurait rencontré qu’une couverture du côté allemand, pas
une défense réelle (6). »
    Pourquoi alors l’armée française (les deux premières divisions
anglaises ne furent pas déployées avant la première semaine d’octobre), qui
avait à l’Ouest une supériorité écrasante sur les forces allemandes, n’attaqua-t-elle
pas, comme le général Gamelin et le gouvernement français avaient promis, par
écrit, de le

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