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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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faire ?
    Pour beaucoup de raisons : le défaitisme dans le
Haut-Commandement français, le gouvernement et le peuple ; le souvenir d’une
France saignée à blanc pendant la première guerre mondiale, résolue à ne pas
souffrir à nouveau pareille boucherie si cela pouvait être évité ; la
certitude, mi-septembre, que la défaite polonaise était si sérieuse que les
Allemands seraient bientôt en mesure d’amener des forces supérieures à l’Ouest
et d’anéantir ainsi probablement toute tentative d’avance française ; la
peur de la supériorité des armées et de l’aviation allemandes.
    En fait, le gouvernement français avait insisté dès le début
pour que l’aviation anglaise ne bombarde pas d’objectifs en Allemagne, par
crainte de représailles sur les usines françaises, bien qu’un bombardement
massif de la Ruhr, le centre industriel du Reich, eût pu être désastreux pour
les Allemands. C’était le souci capital des généraux allemands en septembre, comme
beaucoup d’entre eux l’admirent plus tard.
    L’essentiel de la réponse à la question : pourquoi la
France n’a-t-elle pas attaqué l’Allemagne en septembre ? C’est
probablement Churchill qui l’a le mieux exposé : « Cette bataille, écrit-il,
avait été perdue quelques années plus tôt » : à Munich en 1938 ;
au moment de la réoccupation de la Rhénanie en 1936, l’année précédente, quand
Hitler avait décrété la conscription en dépit du traité de Versailles. Le prix
de ces regrettables défaillances des alliés devait être payé maintenant, bien
qu’il semble qu’on ait pensé, à Paris et à Londres, que le paiement pourrait
être, d’une façon ou d’une autre, évité par l’inaction.
    En revanche, sur mer, l’action se précisait.
    La marine allemande n’était pas mise en couverture comme l’armée
à l’Ouest, et, au cours de la première semaine des hostilités, elle coula 11
bateaux anglais, soit un total de 64 595 tonnes, presque la moitié du
tonnage hebdomadaire coulé au plus fort de la guerre sous-marine allemande en
avril 1917, quand la Grande-Bretagne avait été au bord du désastre. Les pertes
anglaises diminuaient dans cette proportion : 53 561 tonnes la
seconde semaine, 12 750 la troisième semaine et seulement 4 646 la
quatrième semaine, pour un total, en septembre, de 26 bateaux représentant 135 552
tonnes coulés par des sous-marins et trois bateaux totalisant 16 488
tonnes par des mines [21] .
    Le discours de Churchill fut marqué par une amusante anecdote ;
il raconta qu’un commandant de sous-marin lui avait signalé, à lui
personnellement, la position d’un navire britannique qu’il venait de couler et
réclamait des secours de toute urgence. « Je me suis demandé avec
perplexité où je pourrais bien envoyer ma réponse, dit Churchill. Pourtant, l’homme
est maintenant entre nos mains. » Mais il ne l’était pas… Deux jours après,
à Berlin, l’auteur prit au commandant du sous-marin une interview diffusée en
Amérique. De son livre de bord, il produisit son message à Churchill. (Voir Churchill, L’orage approche, IIe
partie ; La Drôle de guerre, p. 37 – Berlin Diary, Journal de Berlin, pp. 225-227.)
    Il y avait une raison, inconnue des Britanniques, à cette nette
décroissance. Le 7 septembre, l’amiral Raeder avait eu une longue
conférence avec Hitler. Le Führer, jubilant de ses premières victoires en
Pologne et de la défaillance de la France à l’Ouest, avisa la marine d’y aller
plus doucement : La France montrait « une gêne politique et militaire » ;
les Anglais se révélaient « hésitants ».
    Eu égard à cette situation, il fut décidé que, dans l’Atlantique,
les sous-marins épargneraient tous les bateaux de passagers sans exception et, en
même temps, se garderaient d’attaquer les Français, et que les cuirassés de
poche Deutschland dans l’Atlantique Nord et le Graf Spee dans l’Atlantique
Sud se retireraient dans leurs bases « d’attente » pour le moment. La
« politique générale », nota Raeder dans son journal, serait « d’user
de modération jusqu’à ce que la situation politique à l’Ouest se soit éclaircie,
ce qui demandera environ une semaine (8) ».

LE TORPILLAGE DE L’« ATHENIA »
    Une autre décision avait été prise par Hitler et Raeder au cours
de leur entrevue du 7 septembre. L’amiral la nota dans son journal :
« Aucune tentative ne devra être

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