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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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ou
huit, conduits par Herber et le lieutenant-colonel Bodo von der Heyde. Armes à
la main, ils demandèrent à Olbricht d’autres explications. Stauffenberg, qui
était venu voir ce que signifiait tout ce bruit, fut fait prisonnier. Quand il
voulut s’échapper en bondissant dans le corridor, il fut blessé au bras. Les
autres se mirent à tirer au hasard, mais, semble-t-il, sans atteindre personne
en dehors de Stauffenberg. Puis ils investirent l’aile qui avait servi de
quartier général aux conspirateurs, et les encerclèrent. Berck, Hœpner, Olbricht,
Stauffenberg, Haeften et Mertz furent poussés dans le bureau vide de Fromm, où
celui-ci ne tarda pas à apparaître, revolver au poing.
    « Eh bien, messieurs, dit-il, je vais à présent vous
traiter comme vous m’avez traité. »
    Mais il ne le fit pas.
    « Posez vos armes, ordonna-t-il. Vous êtes en état d’arrestation.
    — Vous n’oseriez pas me faire cela, à moi, votre ancien
chef, répondit calmement Beck en portant la main à son revolver. C’est à moi
seul de tirer les conséquences de la situation dans laquelle nous nous trouvons. »
    Mais le manque de volonté de cet ancien chef d’état-major, général
brillant et raffiné, fut le plus fort.
    « Je fais appel à nos vieux souvenirs… » Commença-t-il.
    Fromm le coupa brutalement :
    « Nous n’avons aucune envie d’entendre ces histoires en ce
moment. Je vous prie de cesser de parler et de vous dépêcher d’agir. »
    Beck le fit. Il appuya sur la détente, mais la balle ne fit que
lui effleurer la tête. Il s’affaissa dans son fauteuil, saignant légèrement.
    « Aidez ce vieux monsieur », ordonna Fromm à deux
jeunes officiers, mais, quand ils voulurent prendre son revolver, Beck protesta,
demandant qu’on lui laissât une autre chance. Fromm acquiesça.
    Puis, se tournant vers les autres conspirateurs, il leur dit :
    « Vous, messieurs, si vous avez des lettres à écrire,
je vous accorde encore quelques minutes. »
    Olbricht et Hœpner demandèrent du papier et s’assirent pour
rédiger un mot d’adieu à leurs femmes. Stauffenberg, Mertz, Haeften et les
autres demeurèrent silencieux. Fromm sortit de la pièce.
    Il avait pris la décision d’éliminer ces hommes et non seulement
d’effacer toutes les traces de sa propre action – car, s’il avait refusé de s’engager
activement dans le complot, il en connaissait toutefois l’existence depuis des
mois, avait donné asile aux conjurés et n’avait pas révélé leurs plans – mais
aussi de se gagner la faveur d’Hitler en se présentant comme l’homme qui avait
maté la révolte. Dans ce milieu de bandits, il était trop tard pour cela, mais Fromm ne s’en rendit pas compte.
    Il revint au bout de cinq minutes pour annoncer qu’ « au
nom du Führer » il avait formé une « cour
martiale » (il n’existe aucune preuve qu’il l’ait fait) et qu’elle avait
prononcé la condamnation à mort de quatre officiers : le colonel de l’état-major
général Mertz, le général Olbricht, « ce colonel dont je ne connais plus
le nom » (Stauffenberg) et le lieutenant Haeften.
    Les deux généraux, Olbricht et Hœpner, étaient encore occupés à
écrire à leurs femmes. Le général Beck gisait affalé dans
son fauteuil, le visage souillé de sang. Les quatre officiers condamnés à mort
se tenaient droits et silencieux.
    « Eh bien, messieurs, dit Fromm en s’adressant
à Olbricht et à Hœpner, êtes-vous prêts ? Je dois vous demander de vous
presser afin de ne pas rendre les choses trop difficiles pour les autres. »
    Hœpner termina sa lettre et la posa sur la table. Olbricht
demanda une enveloppe, glissa sa lettre dedans et la ferma. Beck, qui commençait à reprendre ses esprits, demanda un autre revolver. Stauffenberg,
la manche de son bras blessé trempée de sang, et les trois autres « condamnés »
furent emmenés. Fromm dit à Hœpner de le suivre.
    Dans la cour, à la lueur des phares obscurcis d’une voiture
militaire, les quatre officiers furent rapidement expédiés par un peloton d’exécution.
Des témoins dirent qu’il y eut beaucoup de tumulte et de cris, en grande partie
du fait des gardes, qui craignaient un bombardement aérien – les avions anglais
avaient survolé Berlin presque chaque nuit depuis le début de l’été.
    Stauffenberg mourut en criant : « Vive notre Allemagne
sacrée (32) ! »
    Entre-temps, Fromm avait proposé au général Hœpner de

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