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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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Europe une
Allemagne qui veut vivre en amitié et confiance avec les autres nations ».
    Bien que cette déclaration et certaines autres, nettement
amicales vis-à-vis du peuple allemand, eussent été radiodiffusées par Londres
et probablement entendues par les conspirateurs, ils accueillirent l’ « engagement »
apporté à Berne par le représentant officieux anglais comme étant de la plus
haute importance. Forts de cette « promesse » et des assurances
britanniques qu’ils pensaient avoir obtenues par le Vatican, les conspirateurs
se tournèrent avec espoir vers les généraux allemands. Avec espoir, mais aussi
désespérément. « Notre seule chance de salut, dit Weizsaecker à Hassell le
17 octobre, réside dans un coup d’Etat militaire. Mais comment ? »
    Le temps pressait. L’offensive allemande par la Belgique et la
Hollande était fixée au 12 novembre. Le complot devait être mené à bonne
fin avant cette date. Car Hassell avertit les autres qu’il serait impossible d’obtenir
une « paix décente » après le viol de la Belgique par l’Allemagne.
    Il existe plusieurs comptes rendus de ce qui se passa ensuite, ou
plutôt des explications du fait qu’il ne se passa pas grand-chose ; ces
documents sont contradictoires et confus. Le général Halder, chef
d’état-major de l’armée, était à nouveau le personnage-clef, comme il l’avait
été au temps de Munich. Malheureusement, il se montrait irrésolu, hésitant et
brouillon. Au cours de son interrogatoire à Nuremberg, il expliqua que l’ « armée
de première ligne » ne pouvait organiser la révolte parce qu’elle avait « un
ennemi parfaitement armé en face d’elle ». Il dit qu’il avait fait appel à
l’armée de réserve, cantonnée à l’intérieur du pays, mais qu’il n’avait pu
obtenir de son commandant, le général Friedrich (Fritz) Fromm, que la promesse
d’exécuter tout ordre de Brauchitsch, « conformément à mon devoir de
soldat (24) ».
    Brauchitsch, lui, était encore plus mou que son chef d’état-major.
« Si Brauchitsch n’a pas assez de force de caractère, dit le général Beck
à Halder, pour prendre une décision, alors vous devez la prendre et le mettre
devant le fait accompli. » Mais Halder insistait sur le fait que, Brauchitsch
étant commandant en chef de l’armée, la responsabilité finale lui revenait. Ainsi,
l’un laissait toujours la décision à l’autre. « Halder, s’affligeait
Hassell dans son journal à la fin d’octobre, n’est pas égal à la situation, ni
pour l’envergure ni pour l’autorité. »
    Quant à Brauchitsch, il était, disait Beck, « un sous-ordre ».
Cependant, les conjurés, dirigés cette fois par le général Thomas, expert
économique de l’armée, et le colonel Oster, de l’Abwehr , entreprirent
Halder, qui finalement accepta, crurent-ils, d’organiser un putsch dès qu’Hitler
aurait donné l’ordre décisif d’attaquer à l’Ouest. Halder lui-même dit que son
action restait toujours subordonnée à la décision finale de Brauchitsch.
    Quoi qu’il en soit, le 3 novembre, d’après le colonel Hans
Groscurth, de l’O. K. W., confident d’Halder et d’Oster, Halder fit savoir au
général Beck et à Gœrdeler, deux des principaux conspirateurs, de se tenir
prêts à partir du 5 novembre. Zossen, Q. G. du commandement de l’armée et
de l’état-major, devint un foyer d’activité insurrectionnelle.
    Le 5 novembre était une date-clé. Ce jour-là, le mouvement
des troupes vers leurs points de départ contre la Hollande, la Belgique et le
Luxembourg devait commencer. Ce jour-là, également, Brauchitsch avait un
rendez-vous avec Hitler pour une explication. Lui et Halder avaient inspecté
les commandements supérieurs de l’armée à l’Ouest les 2 et 3 novembre, et
les opinions pessimistes des officiers avaient affermi leur résolution. « Personne,
dans les Q. G., confia Halder à son journal, ne pense que l’offensive… ait la
moindre chance de succès. »
    Ainsi, amplement muni d’arguments par les généraux du front
occidental aussi bien que des siens et de ceux d’Halder et de Thomas réunis
dans un mémorandum et portant, pour faire bonne mesure, un « contre-mémorandum »
(comme Halder l’appelait), en réponse au mémorandum d’Hitler du 9 octobre,
le commandant en chef de l’armée allemande se rendit à la Chancellerie, le 5 novembre,
résolu à dissuader le Führer de son offensive à

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