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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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remit la date de l’attaque.
    Ultra-secret.
    Berlin, 7 novembre 1939.
    Le Führer, commandant suprême des forces armées, après
avoir pris connaissance des rapports de la météorologie et de la situation des
transports par rail, a ordonné :
    Le jour J est retardé de trois jours. La prochaine décision
sera prise le 9 novembre 1939, à dix-huit heures.
    Keitel.
    C’était le premier des quatorze ajournements ordonnés par Hitler
au cours de l’automne et de l’hiver, ajournements dont les copies furent
trouvées dans les archives de l’O. K. W. à la fin de la guerre (26). Elles
montrent que jamais le Führer n’abandonna un seul instant
sa décision d’attaquer à l’Ouest ; il repoussa seulement la date de
semaine en semaine. Le 9 novembre, l’attaque fut remise au 19 ; le 13 novembre
au 22 et ainsi de suite, avec un délai de cinq ou six jours donné chaque fois, en
raison, habituellement, de l’état du temps. Probablement le Führer s’en rapportait aux généraux. Probablement, il était mû par l’idée que l’armée
n’était pas prête. Certainement, les plans stratégiques et tactiques n’étaient
pas tout à fait au point, car il les remaniait constamment.
    Il peut y avoir d’autres raisons au premier ajournement de l’offensive
par Hitler. Le 7 novembre, le jour où la décision fut prise, les Allemands
avaient été considérablement embarrassés par une déclaration commune du roi des
Belges et de la reine de Hollande, offrant, « avant que la guerre en
Europe occidentale ne commence dans toute sa violence », de s’entremettre
pour une paix. Dans de telles circonstances, il eût été difficile de convaincre
quiconque, comme Hitler essayait de le faire dans les proclamations qu’il
rédigeait, que l’armée allemande occupait ces deux pays parce qu’elle avait
appris que l’armée française était sur le point de pénétrer en Belgique.
    Hitler peut aussi avoir eu vent d’un facteur nouveau : son
attaque contre la Belgique n’allait pas bénéficier de la surprise escomptée. A
la fin d’octobre, Gœrdeler était allé à Bruxelles avec un message secret de
Weizsaecker pressant l’ambassadeur allemand, Bülow- Schwante,
de prévenir le roi en privé de « l’extrême gravité de la situation ».
Ce que l’ambassadeur fit ; peu de temps après, le roi Léopold se précipita
à La Haye pour s’entretenir avec la reine et arrêter les termes de leur
déclaration.
    Mais les Belges avaient des renseignements plus précis. Quelques-uns
venaient d’Oster, comme nous l’avons vu. Le 8 novembre, Bülow-Schwante télégraphia à Berlin un avertissement : le roi Léopold aurait dit à
la reine de Hollande qu’il avait « un renseignement exact » sur une
concentration militaire allemande à la frontière belge qui laissait prévoir une
offensive allemande par la Belgique « dans deux ou trois jours (27) ».
    Alors, le soir du 8 novembre et dans l’après-midi du
lendemain, deux événements étranges se produisirent – l’explosion d’une bombe
qui faillit tuer Hitler, et l’enlèvement par les S. S. de deux agents
britanniques en Hollande, près de la frontière allemande. Intermèdes, qui, d’abord,
détournèrent le Seigneur de la Guerre de ses plans d’attaque à l’Ouest, mais, en
fin de compte, consolidèrent son prestige en Allemagne, cependant qu’ils
effrayaient les conspirateurs de Zossen qui, en réalité, n’avaient
rien à voir avec ces deux incidents.

UN ENLEVEMENT ET UNE BOMBE
DANS UNE BRASSERIE
    Douze minutes après qu’Hitler eut terminé son discours annuel, le
soir du 8 novembre, devant la « Vieille Garde » du parti au Buergerbräukeller , à Munich, en commémoration du putsch de
la Brasserie de 1923 (un discours plus court qu’à l’ordinaire), une bombe, placée
dans un pilier juste derrière l’estrade, explosa, tuant 7 personnes et en
blessant 63 autres. A ce moment, tous les principaux chefs nazis, Hitler en
tête, avaient quitté les lieux en hâte, bien que, les années précédentes, ils
se fussent attardés avec les vieux camarades du parti, à remuer les souvenirs
du premier putsch.
    Le lendemain matin, le journal d’Hitler, le Völkischer
Beobachter , fut seul à parler de l’attentat
contre la vie du Führer. Le journal accusait les Services
secrets anglais et même Chamberlain de cet acte abominable. « La tentative
d’assassinat, écrivis-je ce soir-là dans mon journal, va sans nul doute

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