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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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durcir
l’opinion publique derrière Hitler et exciter la haine contre l’Angleterre… La
plupart d’entre nous pensent que cela ressemble étrangement à un autre incendie
du Reichstag. »
    Quel rapport pouvaient avoir les services secrets britanniques
avec cela, en dehors de l’esprit enfiévré de Gœbbels ? Une tentative fut faite sur-le-champ pour les rattacher à l’attentat !
Une ou deux heures après l’explosion, Heinrich Himmler, chef
des S. S. et de la Gestapo, téléphona à Düsseldorf à l’un
de ses jeunes subordonnés plein d’avenir, Walter Schellenberg, et
lui commanda, sur ordre du Führer, de franchir la
frontière de Hollande le lendemain afin d’enlever deux agents du Service secret
britannique avec qui Schellenberg avait été en contact.
    L’ordre de Himmler provoqua un des plus
bizarres incidents de la guerre. Pendant plus d’un mois, Schellenberg, qui, comme Alfred Naujocks, était un gangster intellectuel, avait
rencontré en Hollande deux officiers de l’Intelligence Service, le capitaine S.
Payne Best et le major R. H. Stevens. Il se fit passer
pour le « major Schaemmel » officier anti-nazi de l’O. K. W. (Schellenberg avait pris le nom d’un major qui existait) et leur
fit un récit convaincant de la résolution des généraux allemands de renverser
Hitler.
    Ce qu’ils voulaient des Anglais, disait-il, était l’assurance
que le gouvernement de Londres agirait loyalement vis-à-vis du nouveau régime
anti-nazi. Puisque les Anglais avaient appris, d’autres sources, l’existence d’une
conspiration militaire allemande dont les membres réclamaient une assurance de
même sorte, Londres s’intéressait au développement des contacts avec le « major
Schaemmel ». Best et Stevens lui procurèrent un petit poste
émetteur-récepteur ; il y eut par la suite de nombreuses communications
sans fil et d’autres rencontres dans différentes villes de Hollande.
    Le 7 novembre, quand les deux parties se trouvèrent à Venlo,
ville hollandaise sur la frontière allemande, les agents britanniques étaient
en mesure de donner à « Schaemmel » un assez vague message de Londres
aux chefs de la résistance allemande énonçant en termes généraux les bases d’une
paix équitable avec un régime anti-nazi. Il fut entendu que « Schaemmel »
amènerait l’un de ses chefs, un général allemand, à Venlo le lendemain, pour
commencer les négociations définitives. Cette rencontre fut décidée pour le 9.
    A ce moment, les objectifs des deux côtés étaient clairs. Les
Anglais essayaient d’établir un contact direct avec les conspirateurs allemands
afin de les encourager et de les aider. Himmler essayait de découvrir par les
Anglais qui étaient les conjurés allemands et quels rapports ils avaient avec
le service secret ennemi. Qu’Himmler et Hitler aient déjà soupçonné quelques
généraux et des hommes comme Oster et Canaris, de l’Abwehr, cela ne fait aucun
doute. Mais, en cette soirée du 8 novembre, Hitler et Himmler avaient
besoin d’un nouvel objectif : kidnapper Best et Stevens et accuser ces
deux agents du service secret britannique de l’attentat de la Brasserie de
Munich !
    Un personnage familier rentre ici en scène : Alfred
Naujocks, l’homme qui avait monté l’ « attaque polonaise » contre la
radio allemande de Gleiwitz et qui s’était distingué à la tête d’une douzaine
de services de sécurité (S. D.). Un dur, le compagnon rêvé pour Schellenberg. L’affaire
fut rondement menée. Le 9 novembre, à seize heures, alors que Schellenberg
sirotait un apéritif à la terrasse d’un café de Venlo, en attendant Best et
Stevens avec qui il avait rendez-vous, les deux agents anglais arrivèrent dans
leur Buick.
    A peine l’eurent-ils garée derrière le café qu’ils furent pris
sous une grêle de balles tirées d’une voiture de S. S. occupée par les voyous
de Naujocks. Le lieutenant Klop, un officier de renseignements hollandais qui
accompagnait toujours les deux Anglais dans leurs conversations avec
Schellenberg, tomba, mortellement blessé. Best et Stevens furent jetés dans la
voiture S. S. « comme des bottes de foin », ainsi que Schellenberg le
rappela plus tard, avec le blessé Klop, et emmenés à toute vitesse de l’autre
côté de la frontière en Allemagne [29] (28).
    Ainsi, le 21 novembre, Himmler annonçait
au public que la tentative d’assassinat contre Hitler à la Buergerbräukeller était tirée au

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