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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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a
été prouvée dans tous les camps au cours des récentes années. La meilleure
sauvegarde contre une attaque russe réside… dans une prompte démonstration de
la force allemande.
    Quant à l’Italie, « l’espoir d’un soutien italien à l’Allemagne »
dépendait dans une large mesure du maintien de Mussolini au pouvoir ; ce
seraient les succès que l’Allemagne pourrait remporter qui décideraient le Duce.
Là aussi le temps était un facteur, comme il l’était avec la Belgique et la
Hollande, qui pourraient être contraintes, par l’Angleterre et la France, à
dénoncer leur neutralité – chose que l’Allemagne ne pouvait se permettre d’attendre.
Même avec les États-Unis, « le temps doit être considéré comme travaillant
contre l’Allemagne ».
    Une guerre longue présentait de grands dangers pour l’Allemagne,
Hitler l’admettait, et il en énuméra quelques-uns. Neutres bienveillants ou
malveillants (il paraît avoir surtout pensé à la Russie, à l’Italie et aux
États-Unis) pouvaient être entraînés dans le camp opposé, comme ils le furent
au cours de la première guerre mondiale. De même, « le rationnement de
nourriture et de matières premières de base » rendrait difficile de
trouver « les moyens de soutenir la guerre ». Le plus grand danger, dit-il,
était la vulnérabilité de la Ruhr. Si ce cœur de la production industrielle
allemande était touché, cela « conduirait à l’écroulement de l’économie de
guerre et, de ce fait, à l’incapacité de résister ».
    Il faut admettre que, dans ce mémorandum, l’ex-caporal montre
une pénétration étonnante de la stratégie militaire et de la tactique, assortie
cependant par une absence caractéristique de sens moral. Il y a plusieurs pages
sur les nouvelles tactiques employées par les chars et les avions en Pologne, et
une analyse détaillée sur la façon dont ces tactiques peuvent opérer à l’Ouest
et dans quels points. L’essentiel, dit-il, était d’éviter la guerre de
positions de 1914-1918. Les divisions blindées doivent être utilisées pour la
percée cruciale.
    Elles ne doivent pas se perdre dans le dédale d’interminables
rangées de maisons dans les villes de Belgique. Il n’est pas utile qu’elles
attaquent les villes, mais… elles doivent maintenir le flot de l’avance des
armées, empêcher le front de se stabiliser par des poussées en masse au travers
de positions connues pour être faibles.
    En somme, une vision prophétique de ce qu’allait être la guerre
à l’Ouest, à telle enseigne qu’à la lecture de ce document, on se demande
pourquoi personne du côté allié n’eut pareille perspicacité.
    Il en est de même pour la stratégie d’Hitler. « La seule
zone d’attaque possible », dit-il, était par le Luxembourg, la Belgique et
la Hollande. Deux objectifs militaires devaient être d’abord présents à l’esprit :
détruire les armées hollandaise, belge, française et anglaise et, par là, gagner
des positions sur la Manche et la mer du Nord d’où la Luftwaffe pourrait
être « brutalement utilisée » contre l’Angleterre.
    Par-dessus tout, dit-il, retournant à la tactique, improvisez !
    La nature particulière de cette campagne peut rendre
nécessaire le recours délibéré à l’improvisation, la concentration des forces
offensives et défensives sur certains points dans une proportion au-delà de la
normale (par exemple, des forces blindées ou antichars), leur réduction
au-dessous de la normale en d’autres points.
    Quant à la date de l’attaque, Hitler dit à ses généraux
réticents : « … Le départ ne saurait être donné trop tôt. Il aura
lieu de toute façon (à moins d’impossibilité absolue) cet automne. »
    Les amiraux allemands, à l’encontre des généraux, n’avaient pas
eu besoin d’être aiguillonnés par Hitler pour prendre l’offensive, bien que
leur marine fût surclassée par la marine britannique. En fait, tout au cours
des derniers jours de septembre et des premiers d’octobre, Raeder essaya de
persuader le Führer de laisser agir la marine. Ce fut fait
graduellement. Le 17 septembre, un sous-marin allemand torpilla le
porte-avions anglais Courageous au large du Sud-Ouest de l’Irlande. Le 27 septembre,
Raeder donna l’ordre aux cuirassés de poche Deutschland et Graf Spee de quitter leur aire d’attente
et de se lancer à l’attaque des navires anglais. A la mi-octobre, ils portaient
à leur

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