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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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grande offensive à l’Ouest. Le 20 novembre, il signa la
directive n° 8 pour la conduite de la guerre, ordonnant le maintien de « l’état
d’alerte » de façon à « exploiter immédiatement » les conditions
atmosphériques favorables et établissant des plans pour la destruction de la
Hollande et de la Belgique. Puis, pour encourager les pusillanimes et les
amener au degré d’exaltation qu’il jugeait indispensable à la veille des
grandes batailles, il convoqua les généraux en chef et les officiers de l’état-major
à la Chancellerie, dans l’après-midi du 23 novembre.
    Ce fut l’un des plus révélateurs de ses entretiens confidentiels
avec les principaux chefs militaires, et, grâce à la découverte par les Alliés
de quelques dossiers de l’O. K. W. à Flensburg, il a été conservé sous forme de
notes prises par un participant non identifié (31).
    Le but de cette conférence (commença Hitler) est de vous
donner une idée du monde de mes pensées, qui me placent en face des futurs
événements, et de vous dire mes décisions.
    Son esprit était empli du passé, du présent et de l’avenir, et, devant
ce groupe restreint, il parla avec une franchise brutale et une grande
éloquence, donnant un magnifique résumé de tout ce que son intelligence
pervertie mais féconde avait embrassé, prédisant avec une précision implacable
l’aspect des choses à venir. On imagine difficilement qu’un seul des auditeurs
ait conservé, à l’issue de la réunion, le moindre doute : l’homme qui pour
le moment tenait le destin de l’Allemagne – et du monde – entre ses mains était
devenu sans conteste un dangereux mégalomane.
    J’avais une claire vision du cours probable des événements
historiques (dit-il en décrivant ses premières luttes) et la ferme volonté de
prendre des décisions brutales… En dernier ressort, je dois considérer, en
toute modestie, ma propre personne comme irremplaçable. Aucun militaire, aucun
civil ne pourrait me remplacer. Des tentatives d’assassinat peuvent se
renouveler. Je suis convaincu de la puissance de mon intelligence et de ma
fermeté… Nul n’a jamais accompli ce que j’ai accompli… J’ai conduit le peuple
allemand à un sommet, même si le monde nous hait comme à présent… Le destin du
Reich ne repose que sur moi. J’agirai en conséquence.
    Il reprocha aux généraux leurs craintes quand il avait pris la « dure
décision » de quitter la Société des Nations, décrété la conscription, occupé
et fortifié la Rhénanie, et qu’il s’était saisi de l’Autriche. « Le nombre
de personnes qui me firent confiance, dit-il, était très faible. »
    Les étapes suivantes, déclara-t-il en décrivant ses
conquêtes avec un cynisme que malheureusement Chamberlain n’entendit jamais, furent
la Bohême, la Moravie et la Pologne.
    Dès le premier moment il m’apparut clairement que je ne
pouvais me contenter du territoire des Sudètes allemands. Ce n’était qu’une
solution partielle. La décision de marcher sur la Bohême fut prise. Ce fut
alors l’établissement du Protectorat et avec lui des bases pour la conquête de
la Pologne. Cependant, je ne voyais pas tout à fait clairement à cette époque
si je devais d’abord me tourner contre l’Est puis contre l’Ouest, ou vice versa.
Sous la pression des événements, c’est le combat contre la Pologne qui vint en
premier. On peut m’accuser de vouloir encore combattre et toujours combattre. Dans
la lutte, je vois le destin de tous les êtres. Nul ne peut éviter le combat s’il
ne veut être perdu.
    L’accroissement de la population (allemande) demande un
plus large Lebensraum . Mon but était de créer un rapport rationnel entre
le nombre d’individus et l’espace dans lequel ceux-ci doivent vivre. Le combat
doit partir de là. Aucune nation ne peut éluder la solution de ce problème. Sinon
elle doit s’affaiblir et s’effondrer petit à petit… De savants calculs ne
servent à rien ici : la solution réside seulement dans l’épée. Un peuple
incapable de montrer la force doit périr.
    L’ennui, pour les chefs allemands du passé, dit Hitler, y
compris Bismarck et Moltke, fut « l’insuffisance de rigueur. La solution n’était
possible qu’en attaquant un pays au moment propice ». Faute de le faire, nous
avons dû mener la guerre de 1914 « sur plusieurs fronts. Cela n’apporta
pas de solution au problème ».
    Aujourd’hui (poursuivit Hitler), le

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