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Le vétéran

Le vétéran

Titel: Le vétéran Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frederick Forsyth
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tireur pour le forcer à viser en l'air. Trois coups de feu partirent pendant l'empoignade. H n'en fallut pas davantage aux invités et au bétail pour détaler de concert. Des chaises culbutèrent, des plateaux bousculés répandirent au sol crabes et langoustes. Un maire des environs atterrit au beau milieu d'une pyramide de verres en cristal et s'effondra sous une cascade de co˚teux débris. quant au pasteur, il se réfugia sous l'autel, o˘
    il trouva le marié.

    Sur l'allée principale stationnaient deux voitures de patrouille du shérif, avec quatre hommes à bord. Ds étaient venus régler la circulation et on leur avait offert une collation. En entendant les détonations, ils échangèrent un regard et laissèrent leurs hamburgers pour se précipiter vers la pelouse. En arrivant, l'un d'entre eux heurta de plein fouet un serveur qui décampait. H le releva en le tirant par son veston blanc.
    - Bon sang, mais qu'est-ce qui s'est passé ? demanda-t-il. Les trois autres regardaient le capharna˚m avec de grands
    yeux. L'adjoint en chef du shérif écouta parler le serveur et ordonna à un de ses collègues :
    - Retourne à la voiture et préviens le shérif qu'on a un problème ici.
    Normalement, le shérif Paul Lewis n'aurait pas d˚ se trouver dans son bureau un samedi, mais il voulait s'acquitter de quelques t‚ches administratives avant de commencer une nouvelle semaine. Il était deux heures vingt lorsque l'adjoint de service passa la tête à la porte de son bureau.
    - H y a un problème au Bar-T Ranch. (Il tenait un téléphone à la main.) Vous savez, le mariage Braddock. Vous avez Ed au bout du fil. D'après lui, la mariée vient d'être kidnappée.
    - quoi ? Renvoie-le sur ma ligne.
    Le voyant rouge clignota pour signaler le transfert. Le shérif empoigna le récepteur.
    - Ed, c'est Paul. qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
    fl écouta le récit que son subordonné lui faisait depuis le ranch. Comme tous les représentants des forces de l'ordre, il avait les enlèvements en horreur. D'abord parce que c'était un crime crapuleux, qui s'attaquait en principe aux femmes et aux enfants des gens riches ; ensuite parce qu'il relevait de la justice fédérale, ce qui signifiait que le FBI allait lui tomber sur le dos. En trente ans de carrière à Carbon County - dont dix en tant que shérif - il avait été confronté à trois prises d'otages, qui s'étaient toutes terminées sans effusion de sang, mais jamais à un enlèvement. Il s'attendait à une bande de malfrats dans des voitures puissantes, ou même en hélicoptère.
    - Un seul homme à cheval ? Tu as perdu la tête ? O˘ est-ce qu'il est allé ?... Dans la prairie en sautant par-dessus la clôture ? Je vois, il devait avoir caché une voiture dans le coin. Je vais appeler des renforts en dehors du comté et faire installer des barrages sur les routes principales. …coute, Ed, tu vas recueillii les témoignages de tous les gens qui ont vu quelque chose. Comment il est entré, ce qu'il a fait, comment il a soumis la jeune fille, et comment il a pris la fuite. Rappelle-moi.
    Il passa une demi-heure à rameuter des renforts et à expédier des voitures de patrouille sur les principales autoroutes sortant de Carbon County, dans toutes les directions possibles. La police de la route reçut l'ordre de fouiller tous les véhicules et leur
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    malle. Us devaient retrouver une jolie brune vêtue d'une robe en soie blanche. Ed rappela depuis sa voiture, au Bar-T Ranch.
    - Les choses se compliquent, patron. On a pratiquement vingt témoignages directs. Si le cavalier a pu entrer, c'est qu'on l'a pris pour un membre du spectacle de rodéo. Il portait des vêtements en daim, et il montait une grande jument alezane. Il avait une toque en fourrure sur la tête, une plume dans les cheveux et un arc.
    - Un arc ? qu'est-ce que vous voulez dire ?
    - Un arc et des flèches, patron. De plus en plus louche.
    - Difficile de faire pire. Enfin, continuez quand même.
    - D'après les témoins, quand il a foncé vers l'autel et qu'il s'est penché
    pour attraper la fille, elle a tendu les bras vers lui. Ils prétendent qu'elle avait l'air de le connaître et qu'elle s'est cramponnée à sa taille quand ils ont franchi la clôture. Sans ça, elle aurait chuté et elle serait encore ici.
    Le shérif sentit un poids immense tomber de ses épaules. Avec un peu de chance, il n'avait pas affaire à un enlèvement mais à une fugue. Il retrouvait le sourire.
    - Dis-moi,

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