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Le vétéran

Le vétéran

Titel: Le vétéran Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frederick Forsyth
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se faire tuer à Edmonton.
    Burns avait déjà identifié le soldat. Il était en train d'observer l'officier. Un béret recouvrait ses cheveux blonds et lisses et, pour se protéger du soleil éblouissant, il plissait ses yeux bleus au regard arrogant. Mais ce jeune officier allait rentrer chez lui, quitter l'armée et entreprendre des études de droit. Un quart de siècle plus tard, il deviendrait un des plus grands avocats de son pays. Lorsque Skinner fit le rapprochement, Burns entendit sa respiration se bloquer.
    - Je ne comprends pas. Us tuent son camarade à coups de pied, et il se met en quatre pour leur sauver la mise.
    Burns entendit de nouveau la voix à l'accent distingué qui murmurait à son oreille.
    ´ «a pourra vous surprendre, Mr Burns... ª
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    En regardant les visages de ces militaires d'un autre temps, Burns comprit trop tard que l'avocat faussement nonchalant ne faisait pas allusion à la justice d'Old Bailey, mais à celle de l'Ancien Testament.
    - Patron, lui dit Skinner d'un air inquiet, maintenant que Priée et Cornish sont à nouveau dehors, que va-t-il se passer si le sergent et le caporal leur mettent la main dessus ?
    - Ne posez pas de questions, mon vieux. Je suis s˚r que vous préférez ne pas savoir.
    Vingt-quatrième jour : jeudi
    Un enterrement eut lieu dans le cimetière privé du Spécial Air Service Régiment, près de la base de Hereford. On descendait en terre la dépouille d'un vieux soldat. Un clairon joua la sonnerie aux morts et on tira une salve sur la tombe. Une douzaine de personnes assistaient à la cérémonie, parmi lesquelles un avocat renommé.
    Ce soir-là, on découvrit deux corps dans un lac près de Wan-stead Marshes, à l'est de Londres. Ils furent identifiés comme étant ceux de Mr Mark Priée et Mr Harry Cornish. Le médecin légiste conclut à une mort par strangulation. L'instrument utilisé, tout à fait inhabituel, semblait être une corde de piano. L'instruction de l'affaire fut entamée, mais jamais achevée.
    L'art et la manière
    Novembre
    La pluie se mit à tomber. Elle descendit lentement sur Hyde Park comme un rideau mouvant et, poussé par un léger vent d'ouest, le voile de pluie gris
    ‚tre traversa Park Lane et l'étroit bosquet de platanes qui sépare l'allée sud de l'allée nord. Trempé, la mine sombre, un homme faisait le guet, debout sous les arbres dénudés.
    L'entrée de la salle de réception du Grosvenor House Hôtel était brillamment éclairée par les nombreuses lampes à arc et les flashes crépitants des appareils photo. L'intérieur était tiède, confortable, bien à l'abri des intempéries. Sous l'auvent devant la porte, là o˘ le trottoir était à peine humide, se tenaient des coursiers en livrée, leur parapluie luisant prêt à l'emploi, tandis que se succédaient les limousines.
    Dès qu'une nouvelle voiture se rangeait près de l'auvent, fouettée par la pluie, l'un d'entre eux accourait au-devant de la superstar ou de l'acteur célèbre qu'elle déposait, afin de l'abriter pendant qu'il s'engouffrait tête baissée sous l'auvent. Là, les stars pouvaient se redresser, plaquer sur leur visage un sourire artificiel et se tourner vers les photographes.
    Trempés jusqu'aux os, les paparazzi s'agglutinaient de chaque côté de la marquise, protégeant comme ils pouvaient leur co˚teux matériel. L'individu posté sous les arbres entendait leurs cris depuis l'autre côté de la chaussée.
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    - Par ici, Michael ! Roger, regarde-moi ! Un petit sourire, Shakira !
    Magnifique !
    Les vedettes du septième art accueillaient d'un signe de tête bienveillant toutes ces marques d'adulation, souriant à l'objectif et, à travers lui, à
    leurs lointains admirateurs. Ignorant les quelques chasseurs d'autographes en anorak, ces drôles de fans obstinés au regard implorant, les célébrités se laissaient entraîner à l'intérieur. Elles allaient maintenant se diriger vers leur table, s'arrêtant de temps en temps pour saluer avec de grands sourires, prêtes pour la remise annuelle des récompenses de la British Aca-demy of Film and Télévision Arts.
    Debout sous son arbre, le petit homme les observait, avec dans les yeux une lueur d'envie sans espoir. Dans le temps, il rêvait de se trouver là lui aussi, de devenir à son tour un monstre sacré. Ou du moins, de faire une carrière d'acteur honorable. Mais il savait désormais que c'était trop tard, que ça n'arriverait pas.
    «a faisait plus de trente-cinq ans qu'˚ était

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