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Le Voleur de vent

Le Voleur de vent

Titel: Le Voleur de vent Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric H. Fajardie
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Mais c’est sur
votre rapidité et votre efficacité que nous comptons.
    — Achevez de connaître ceux qui sont du
complot, faites-moi secrètement parvenir leurs noms et détails de leur
organisation et nous, nous tenterons d’agir vite.
    Luc de Fuelde se leva, signifiant ainsi qu’il
n’avait plus rien à dire si ce n’est :
    — Mon cousin Valenty ne tarit point d’éloges
sur vous.
    — Je pense semblablement de lui à tel
point que, puisque mes pouvoirs semblent brusquement assez considérables, je
compte le prendre avec moi.
    De Fuelde hocha la tête.
    — C’est entendu. Avez-vous autres
questions ?
    — Une. La plus importante. Au reste, je
vous l’ai déjà posée mais vous ne m’avez point répondu.
    Luc de Fuelde endigua sentiment de panique. Il
était toujours maître de lui, et de sa mémoire, mais même en cherchant…
    — Importante question, dites-vous ?…
Vraiment, je ne vois pas…
    — Est-ce vous qui avez préparé ces
succulentes oublies ?

55
    Le comte de Nissac allait tête basse au pas de
son haut cheval aveugle dont la robe noire d’Andalousie faisait prendre peur à
certains villageois.
    L’amiral, pour rejoindre Toulon, avait décidé
de passer par Orléans, espérant apercevoir sur sa route la baronne de Guinzan
qui allait sans doute semblable chemin.
    Il ne se reconnaissait plus, et s’en effrayait.
Il se sentait par instants sans force, le cœur trop lourd, abandonné du monde.
    Plus grave, il savait l’origine de son mal :
il n’avait point vu la baronne depuis… hier, et ne le supportait point.
    Ainsi, sans s’y pouvoir tromper cette fois, c’était
cela, l’amour ?… Si doux et si terrible à la fois mais même s’il se
trouvait en grande souffrance, il n’aurait à aucun prix changé cet état contre
sa condition précédente.
    Il leva les yeux et, en le ciel d’hiver, aperçut
petit nuage semblable à voile légère sur la mer bleue.
    Quel curieux chemin que le sien !
    Quoi, pendant toutes ces années, rien, pas la
moindre femme, pas d’amour. Et voilà que coup sur coup, en si bref délai, apparaissaient
en son existence Élisabeth de Sèze de La Tomlaye, la duchesse Inès de Medina
Sidonia et la baronne Isabelle de Guinzan.
    Une brune, une rousse, une blonde…
    Mais de quelles forces était-il donc le jouet
dérisoire ?… Ou bien ces belles apparitions préludaient-elles à sa mort
prochaine, comme pour faire connaître en si peu de temps ce qu’il avait ignoré
sa vie durant ?
    Pourtant, seule des trois, la baronne était aimée
de lui. Aimée…
    Il eut peur de cet amour, de son amour. Il
voulait Isabelle contre son épaule, en grande douceur, mais l’instant d’après
la désirait nue sur un lit pour couvrir de baisers ce corps tant désiré.
    La route était affreusement déserte.
    Pourtant il avait préparé son affaire avec
soin, calculant qu’il devait rattraper la baronne avant Étampes, ville qui se
trouvait à présent à six lieues derrière lui.
    Il se résolut à penser que, s’il ne pouvait
revoir la baronne, il ferait en sorte d’être tué lors des très périlleuses
missions que venait de lui confier le roi de France.
    Ses yeux gris marqués d’une grande tristesse, il
murmura :
    — Qui me regretterait, si ce n’est mon
chien et mon cheval ?
    — Plus vite !…
Non, ralentissez !…
    La baronne Isabelle de Guinzan donnait ainsi
ordre et contre-ordre depuis Étampes et le magistrat d’Orléans, impressionné
que le roi l’ait rencontrée à deux reprises et lui ait restitué son titre de
baronne, n’osait point aller contre la volonté de la jeune femme.
    La baronne, de plus en plus affolée, portait
ses ravissants petits poings à sa bouche :
    — Il devrait être devant !… À moins
qu’il ne soit derrière ?
    Le magistrat soupira.
    Comment cet homme ennemi des passions en
toutes choses – excepté celles de la table – aurait-il pu comprendre ce qui se
passait en le cœur de tant jolie baronne ?
    « Comme je l’aime ! »… songeait-elle,
émerveillée par sa propre passion.
    Elle n’avait point dormi deux heures, hantée
par ce visage creusé, marqué par la vie, les combats et peut-être les désillusions.
    Elle imagina nu ce grand corps à la taille
fine et aux larges épaules…
    Elle eût souhaité qu’il lui fasse l’amour, ne
serait-ce qu’une fois. Ce point douloureux en le bas-ventre, cette jolie
poitrine à présent rendue opulente par le désir : elle eût aimé lui

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