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Le Voleur de vent

Le Voleur de vent

Titel: Le Voleur de vent Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric H. Fajardie
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de
demoiselle.
    Il sourit et ajouta :
    — Une fois le cul en le baquet, qu’ils
prennent garde au vaisseau fantôme !
    Et, d’un mouvement de bride à son cheval, il
laissa sur place l’ambassadeur bouillant de rage.
    Henri quatrième se sentait d’excellente humeur,
regardant les dames avec insolence en se demandant : « Laquelle
vais-je foutre ce soir ? »
    L’amour, la chasse, bonne chère et fine
politique, il estimait que là se trouvaient éléments qui tous réunis font le
bonheur d’un roi.
    Fugitivement, il regretta son erreur à propos
de l’affaire de Fontaine-Française dont la nature généreuse de Nissac lui
laissait toute la gloire. En effet, s’il ne s’était point égaré en stupides
préjugés, il eût pu utiliser un homme tel que Nissac beaucoup plus tôt car
quelle que fût la mission, il en venait à bout. Oui, décidément, l’amiral eût
été remarquable appoint pour le bon avancement de ses affaires.
    Henri quatrième se persuada qu’il ne devait
cependant pas abuser de la bonne étoile de Nissac car il n’était qu’un homme, et
point le dieu de la guerre.
    Si l’amiral réussissait la très délicate
affaire des Pyrénées, il faudrait le laisser souffler car celle-ci s’ajoutant à
celle de la Flotte du Nord décimée ruinerait le prestige de l’Espagne.
    Et ferait réfléchir ceux qui se voulaient
alliés à elle en la guerre qui n’allait point tarder à éclater.

76
    Tous peinaient, trempés de pluie et glissant
en la boue des étroits sentiers de montagnes des Pyrénées.
    Le Dragon Vert, laissé
une nouvelle fois au commandement du second, Charles Paray des Ormeaux, s’était
approché au plus près qu’il fut possible du rivage une fois dépassés Biarritz
et Saint-Jean-de-Luz. Puis, à la nuit, barques avaient emmené vers endroits
secrets de la côte l’amiral de Nissac et quarante des siens. Là, selon ses
instructions, on les attendait avec chevaux mais les jésuites, et moines de l’ordre
de Saint-François-d’Assise, toujours associés en cette affaire quoique rivaux
en d’autres, étaient tombés d’accord pour qu’ils voyagent par petits groupes, pareille
troupe risquant d’éveiller les soupçons en cette région qui grouillait d’espions
à la solde du roi d’Espagne.
    Le regroupement avait pris quelque temps, le
détachement commandé par le baron Fey des Étangs ayant un moment perdu sa route.
Puis, laissant les chevaux à la garde des religieux, le comte et la comtesse de
Nissac, Valenty, Sousseyrac, Fey des Étangs, le seigneur Yasatsuna et
trente-quatre des meilleurs fantassins et marins du Dragon Vert s’étaient
élancés vers cette nouvelle mission.
    Ainsi, tonnelets de poudre sur le dos, arquebuses
et pistolets en une main levée très haut, sabre ou épée entre les dents, ceux
du Dragon Vert étaient entrés en les eaux glacées de la rivière Bidassoa
qui servait de frontière entre la France et l’Espagne. En cette saison, où
rivières de montagne sont souvente fois en crue, le flot s’avérait impétueux et
puissant si bien que la petite troupe toucha l’autre rive en se trouvant
dispersée sur grande distance.
    Il fallut donc un certain temps pour
rassembler les hommes et ramener le corps d’un jeune soldat qui s’était noyé, et
dont l’équipement était perdu.
    Puis, l’ascension commença en des conditions
rendues très difficiles par pluie battante et le détour imposé épuisa mais idée
du comte de Nissac consistait à attaquer le Fort du Feu – ainsi appelé par les
Espagnols en raison du nombre de ses canons – non par la façade tournée vers la
France mais par l’arrière donnant sur la Navarre espagnole. L’amiral espérait
que ce côté, duquel ne pouvait venir aucun danger, serait moins gardé et les
sentinelles plus négligentes en leurs rondes.
    Malheureusement, mauvaise surprise attendait
Nissac et les siens : le fort, construit sur plateau raide s’achevant en
piton rocheux, semblait inattaquable.
    Mais, tel en contrepoint, surprise plus
agréable se révéla au regard aigu de l’amiral : les travaux, et de
beaucoup s’en fallait, ne se trouvaient point en l’état d’avancement que
prétendaient les Espagnols. Idée de Nissac s’avérait donc doublement payante
car en l’imminence de la guerre, Madrid avait ordonné qu’on diligentât travaux
de façade, c’est-à-dire en la partie regardant la France, tout hérissée de
canons, et d’où arriverait, pensait-on, armée du duc

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