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Le Voleur de vent

Le Voleur de vent

Titel: Le Voleur de vent Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric H. Fajardie
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trente
vaisseaux de guerre, peu importe, l’Espagne en possède davantage et les mettra
en lice pour couler Le Dragon Vert. Celui-ci est terré en la mer du
Ponant mais, pour repasser en les mers du Levant, il lui faudra tôt ou tard
doubler Gibraltar… Tué, noyé comme un rat, lui, son navire, ses officiers et
ses marins !… Et cette promesse que je vous fais en cet instant qu’il en
sera bien ainsi tient en la raison qu’il n’est guère douteux, même s’il manque
preuve absolue, que ceux du Dragon Vert sont à l’origine de cette
attaque que ne pardonnera jamais l’Espagne, cette attaque particulièrement
lâche contre la Flotte du Nord qui fut… endommagée en cette occurrence. Mille
marins espagnols, des officiers par dizaines et même l’amiral qui les
commandait furent ainsi tués avec bassesse en leur sommeil.
    — S’ils n’avaient point dormi, et posté
des sentinelles, ils ne seraient pas morts !… remarqua Dietrich von
Hoflingen.
    — Vous n’y étiez pas !… répondit d’Épernon
d’une voix cinglante.
    — Ni vous non plus !… lança le
marquis de Pinthièvre lequel, en ce complot, représentait les intérêts des
puissants Guise.
    Concino Concini, dont l’étoile risquait fort
de se lever si Henri quatrième venait à mourir, en raison que cet intrigant
avait épousé la meilleure amie de la reine et que celle-ci était, disait-on, sa
maîtresse, Concini, donc, leva la main.
    — Il ne s’agit point de se quereller
entre nous. Dites-nous plutôt quelles sont vos dispositions en l’avenir le plus
proche afin de mener à bien affaire qui nous réunit ici.
    Le duc d’Épernon n’aimait point qu’on le
bousculât ainsi en la conversation car il se faisait très haute idée de
lui-même mais, en les instants où l’orgueil n’obscurcissait point sa raison, il
se rendait bien compte que l’affaire qu’il organisait prenait du retard. Car si
en apparence il semblait en effet l’organiser, ce qui le flattait vis-à-vis des
autres comploteurs, il savait bien qu’en la réalité, il n’en était point l’architecte
et que sa tâche consistait à accomplir publiquement ce que le moine à la petite
voix méchante avait conçu et organisé.
    — Je m’en vais bientôt vous présenter l’homme
que j’ai choisi, qui nourrit forte haine contre la hyène béarnaise et la tuera
sans aucun doute car il croit ainsi servir Dieu.
    — Il y a en effet bien des façons de
servir Dieu !… lança onctueusement le cardinal Mathieu de Bellany.
    — Sait-il tenir une épée ?… demanda
Jehan de Bayerlin, officier qu’on disait la meilleure lame de France quoi que d’autres
affirment que seul l’amiral de Nissac était digne d’un tel compliment.
    D’Épernon masqua son agacement.
    — Il tuera au poignard et pour cela, il n’est
besoin que de force. Or notre homme n’en manque point, ayant celle d’un taureau
furieux.
    — Quoique le poignard ne requière point
que force, mais aussi habileté pour porter le coup entre les côtes et percer le
cœur en le fouillant avec la lame !… lança José d’Altamaros, ancien
jésuite et chargé des basses œuvres de l’ambassadeur d’Espagne.
    On l’écouta, car d’Altamaros était crédité de
plus d’assassinats en cette façon qu’il n’est de jours en six mois…
    À l’instant où, peu
avant sa fin dramatique, l’amiral de Nissac se lançait à l’attaque du Fort du
Feu, le roi Henri quatrième se trouvait en sa couche en compagnie de jeune
fille d’à peine quinze ans, marquise attachée au service de la reine.
    Elle était allongée sur le ventre, ainsi que
lui avait ordonné le roi et celui-ci, pensif, observait ces fesses d’une
parfaite rondeur.
    Le jour même, duchesse espagnole Inès de Medina
Sidonia lui avait fait ses adieux, précisément en ce lit, ne cachant point que,
devant bruits persistants de guerre entre son pays et la France, elle estimait
devoir regagner l’Espagne.
    Cependant la chose avait été dite fort
habilement, revêtant la forme de question appelant confirmation de celui qui se
trouvait le mieux placé pour répondre : le roi de France.
    Mais Henri quatrième, bien qu’il fût en grande
et constante appétence de femmes, possédait assez d’expérience, depuis
suffisamment longtemps, pour ne point mêler affaires de l’État et secrets d’alcôve.
En outre, il avait appris à ses dépens à tenir en grande méfiance les femmes
intelligentes, souvent un peu espionnes, comme

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