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Le Voleur de vent

Le Voleur de vent

Titel: Le Voleur de vent Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric H. Fajardie
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Bientôt,
derrière très épais buisson de houx aux feuilles piquantes tel l’acier, mais
qui révélait vite passage dégagé, on parvint à une entrée secrète menant à un
large et long souterrain.
    « Jaune » remarqua le grand nombre
de squelettes qui jalonnaient le chemin et, bien qu’il en ressentît léger
malaise, il nota la petite taille de la plupart qui lui fit songer que le moine
italien fournissait les autres loups-garous, et bientôt lui-même, en nombreux
enfants.
    Enfin, après plusieurs souterrains qui se
succédaient toujours plus profondément en les entrailles de la terre, et tandis
que la lueur pourpre de la torche éclairait par instants le visage hideux de
Vittorio Aldomontano, on gagna ultime galerie.
    Plusieurs caves s’y trouvaient, n’ayant
chacune point d’autre porte que forte grille et « Jaune » n’avait pas
deviné qu’une de ces cellules lui était réservée.
    « Jaune » avançait sans crainte
derrière le moine lorsque brutalement, trois loups-garous hurlant, toutes dents
dehors, se jetèrent contre leurs grilles qu’ils secouèrent avec violence, et
leurs yeux sombres et fiévreux, derrière têtes de loup, ne s’arrachaient point
à lui.
    « Jaune » hurla à son tour, puissamment,
et les défia en tapant son torse puissant de ses poings de boucher.
    Bientôt, les cris des autres loups-garous
cessèrent, et devinrent grognements.
    Aldomontano ouvrit la porte d’une cellule vide
puis, de sa petite voix pointue et désagréable :
    — Te voilà accepté. Sois le bienvenu en
le château des chimères.
    La nuit, cette première nuit, fut longue. Les
autres loups-garous murmuraient entre eux à voix basse, non point des mots mais
des grognements dont le ton variait étonnamment. Ne se mêlant point à leur
conversation et bien qu’il tendît l’oreille, « Jaune », dont la cellule
se trouvait à l’écart des autres, ne perçut pas ce qui se disait là.
    Il eût souhaité dormir, tant en raison qu’il
fut passé bien près du bûcher qu’en raison des fatigues du long voyage mais
sitôt sa tête dodelinait comme il était pris par le sommeil, sitôt l’un des
loups-garous hurlait, et ses congénères avec lui. « Jaune », en ces
instants, joignait son hurlement aux autres et, après un long temps, il
remarqua que tous quatre hurlaient comme d’une même voix.
    Dès cet instant, ce fut le silence et alors, alors
enfin, il put dormir quelques instants, les longs couloirs poussiéreux des
souterrains ne renvoyant plus, en interminables échos, les plaintes des
loups-garous.
    Le jour se levait
sur Paris.
    Empruntant passage qu’on nommait « galerie
sur l’eau » et qu’il avait fait bâtir pour relier le Louvre aux Tuileries,
palais dont Catherine de Médicis avait ordonné la construction, le roi Henri
quatrième marchait d’un pas vif.
    Soucieux, il allait tête baissée en cette
galerie longeant la Seine. Il ressentait douleur à la cheville qu’il s’était
froissée trois jours plus tôt en la galerie des cerfs, à Fontainebleau.
    Devant lui allait « maître Guillaume »,
son fou, hérité d’un de ses oncles, le cardinal de Bourbon. Fol, il l’était
bien mais souple et solide, qui faisait sur les mains tour de la salle des
cariatides, réputée pouvoir contenir mille cinq cents personnes.
    Derrière le roi marchait un de ses plus
fidèles compagnons, François de Bassompierre, militaire de grande valeur et
homme de beaucoup d’esprit. Jeune encore, il serait un jour maréchal de France,
mais l’ignorait en cet instant où il se trouvait colonel général commandant les
« Cent Suisses », garde d’élite d’Henri quatrième.
    Les deux hommes et le nain débouchèrent en les
jardins avec, pour perspective, le bois des Champs-Élysées.
    Une compagnie des Gardes Françaises, en habit
bleu à parements rouges, croisa à quelque distance une compagnie de gardes
suisses en casaques rouges à parements bleus.
    Six cents soldats défendaient le Louvre.
    Bassompierre se porta à hauteur du roi.
    — Sire, est-ce si contrariant ce qui
semblerait bonne nouvelle à la plupart ?…
    — Hé, Bassompierre, c’est qu’ils vont me
voler !… Le Guise est gouverneur de Provence, et c’est un fieffé gourmand !…
    Les deux hommes s’arrêtèrent à proximité d’un
massif, observant Maître Guillaume qui donnait la chasse à un merle peu pressé
de s’envoler.
    Bassompierre songea au texte de ce message
arrivé par pigeon d’une

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