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Le Voleur de vent

Le Voleur de vent

Titel: Le Voleur de vent Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric H. Fajardie
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effrayante qu’on
vit jamais mais tu devras d’abord apprendre à manier l’épée douze heures par
jour et vivre en bonne intelligence avec ceux de ta race. Et quand viendra l’instant,
quand l’hérétique chutera du trône de France pour tomber en la pourriture et l’oubli,
nous n’aurons plus à nous cacher car totale impunité nous est promise. Et moi, moi…
J’aurais fait l’Histoire !…
    Il hésita, changea vivement d’humeur et ajouta
de sa petite voix pointue et méchante :
    — Profitons de cette halte pour faire nos
eaux contre cet arbre.
    Il souffrait de la vessie, et se soignait
ordinairement en vieux remède qui consiste à s’oindre les couilles de sang de
renard mais il ne l’avait point fait de plusieurs jours, se trouvant en autres
occupations.
    Il jeta un regard au loup-garou à ses côtés
puis, soupirant :
    — C’est fort belle queue que dieu ou
diable t’a donnée là. Je la regarderai peut-être de plus près quelque autre
moment où le froid sera moins vif.
    Mais il chassa cette idée. Le pouvoir, le
pouvoir et surtout l’Histoire d’abord. Le reste, tout le reste viendrait après.

17
    Le vice-amiral comte de Nissac, un pas devant
le capitaine Sousseyrac qui précédait lui-même la première vague d’assaut, eut
le regard attiré par étrange phénomène sur le pont du navire de Van Dick.
    Venant des cales sur plate-forme hissée à bras
d’hommes par poulies et cordages apparut machine de guerre des plus singulières.
    Puis la machine fit un pas, et l’on comprit qu’il
s’agissait d’un homme.
    En la partie supérieure du corps et jusqu’aux
hanches, il portait, renforcée aux épaules, armure légère en petites pièces
métalliques laquées, articulées sur cuir par mailles de fer, qu’on saura plus
tard s’appeler Tosei-gusoku. Les avant-bras se trouvaient renforcés par
des gantelets de tissu recouverts de plaques d’acier reliées entre elles par
des lacets. Selon un système voisin, plaques d’acier carrées protégeaient les épaules
et le cou. Il tenait à la main sabre long et étrange, mais on voyait à sa
ceinture, placés horizontalement – ce qui parut fort étrange – un sabre moyen
et un sabre court. Derrière son dos, on distinguait un arc puissant et fort
long, tandis que d’un carquois dépassaient des flèches emplumées. Enfin, lui
donnant aspect terrible, il était coiffé de ce que l’on ne savait point encore
nommé hoshi kabuto, un haut casque d’acier à deux cornes de taureau et
ce casque descendait en l’arrière bas sur la nuque, presque jusqu’aux épaules, en
demi-cercle.
    Le visage paraissait dur et très maigre, les
yeux bridés, la peau jaune : il était la fine fleur des Samouraï.
    — Serait-ce là un homme de la Chine ?…
demanda le comte de Nissac à Paray des Ormeaux, accouru dès l’apparition de ce
qu’un murmure des hommes du Dragon Vert appela « La chose
diabolique ».
    Paray des Ormeaux, qui avait voyagé en mers
lointaines, répondit :
    — Non point, monsieur l’amiral. Il est de
l’empire du Japon. C’est un guerrier, qu’ils appellent samouraï et c’est
peut-être un grand seigneur.
    À cet instant, les deux galions se heurtèrent,
bord contre bord. Sans plus se poser de questions, le vice-amiral, suivi de son
équipage, sauta sur le pont du bâtiment barbaresque, vida ses deux pistolets
sur des pirates et, sabre à la main, entama sa progression.
    Pendant ce temps, les tambours roulaient et
les fifres laissaient échapper notes légères depuis le pont du Dragon Vert.
    Cependant, Nissac observait le Japonais
immobile qui se trouvait flanqué d’un petit homme qu’on sut ultérieurement être
chirurgien de marine, et qui semblait exhorter le samouraï à ne point combattre.
À proximité, le capitaine Van Dick, que Nissac devina tel, en état de grande
colère, insultait le petit homme qui, à la grande surprise du vice-amiral, lui
adressa des signes amicaux en criant :
    — Vive le roi de France !… Vive la
marine royale !…
    Ce fut sans doute là davantage que n’en
pouvait supporter le capitaine renégat qui, ivre de rage, plongea son sabre
dans le ventre du chirurgien qui s’effondra tout d’une pièce sur le pont.
    Bientôt, un puissant cri de rage qui venait
des profondeurs de la poitrine de l’homme au casque étrange glaça les
combattants, qu’ils fussent renégats ou soldats du roi, et tous cessèrent le
combat.
    En un geste d’une rapidité telle que

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