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Le Voleur de vent

Le Voleur de vent

Titel: Le Voleur de vent Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric H. Fajardie
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boucher.
    Pourtant, surgissant en vive course mais à
pied entre deux maisons, un prévôt isolé, l’épée haut levée, se précipita sur
moine au visage décomposé de pourriture et sans doute aurait-il porté coup
mortel si l’un des loups-garous, d’un coup de lance, ne lui avait percé le cœur.
    Le moine hideux, qui paraissait le chef des
quatre loups-garous, regarda son sauveur en expression, sembla-t-il, de
surprise et de reconnaissance et on jura qu’il aurait dit :
    — « Jaune » ?… Toi ?…
Vraiment ?…
    Mais ces paroles, les seules dites en la horde,
ne furent point reconnues ultérieurement par les autorités civiles et
ecclésiastiques car il n’est aucun homme qui se puisse appeler « Jaune »,
et pas même loup-garou.
    Cependant, tandis que se produisait cet
incident, autres créatures continuaient leur mortelle besogne et n’agissaient
point en aveuglement bestial quoiqu’on eût certes pu l’affirmer en la manière, mais
point du tout en le choix des victimes car celles-ci qui roulaient en la
poussière se trouvaient être uniquement hommes valides capables, une fois la
surprise passée, de réagir en offrant une certaine résistance.
    Aussi, les hommes décimés, et ne craignant
plus guère réactions de la population, les loups-garous entreprirent-ils chasse
aux enfants. Sans même descendre de cheval, ils les saisissaient par un bras, les
hissaient sur les selles et, indifférents aux hurlements des mères, arrachaient
chairs palpitantes de la gorge à l’aide de leurs formidables mâchoires.
    Plus loin, faisant cliqueter les éperons de
ses bottes, le moine au crâne demi-pourri, descendu de cheval, monta lentement
les marches de l’église dont l’entrée se trouvait barrée par le curé ancien
ligueur. Et celui-ci, auquel la vue de semblable barbarie avait rendu quelque
courage et foi un instant vacillante, se tenait bras écartés pour interdire l’entrée
du saint lieu.
    Cependant, lorsqu’il fut face au spectacle
inhumain qu’offrait le visage ravagé du moine, le courage du curé chancela de
nouveau, comme fléchissait sa bonne résolution de défendre endroit consacré.
    Et c’est alors qu’il reculait pas à pas que le
moine, sortant des plis de sa méchante robe poignard courbe tel qu’on en voit
aux peuples des terres de barbarie, détendit le bras, ouvrant largement la
gorge du prêtre.
    Il enjamba alors, sans lui jeter un regard, corps
qui tressautait sous effet de convulsions puis, décidé, il pénétra en l’église
où il brisa vitre pour faire main basse sur tiare ornée de diamants que légende
disait rapportée d’Égypte par saint Pierre et qui se trouvait de valeur telle
que même un roi eût renoncé à l’acquérir s’il l’avait dû acheter à sa véritable
valeur.
    Les yeux révulsés sous l’effet du plaisir, il
coiffa la tiare.
    Sacrilège, arborant affreux rictus dont on
songea qu’il était peut-être sourire de cette bouche sans lèvres, il sortit
ainsi en haut des marches, achevant d’accabler la population martyre à présent
résignée.
    Résignée, à une seule exception.
    Celle-ci se nommait Isabelle de Guinzan mais, malgré
ce nom, ne se trouvait point noble et veuve d’un officier de marine disparu en
les mers du Ponant trois ans plus tôt.
    Âgée de vingt-huit ans, grande, elle portait
cheveux blonds tombant bas sur les épaules, et légèrement ondulés. Les yeux
verts, la bouche bien dessinée, on la trouvait jolie, puis ravissante dès lors
qu’elle souriait, ce sourire se trouvant porteur de douceur et de sensualité.
    Elle sortit en la rue comme un des
loups-garous, « Vert », crocheteur en son état ancien, se penchait
sur sa selle pour attraper petite fille de cinq ans.
    La jeune femme, qui revenait à l’instant de
ses vignes, prit en un instant la mesure de la situation.
    Et détendant son bras gracieux avec une
rigidité de statue, cela dit pour qu’on ne doutât point qu’elle ne tremblait
pas, elle visa le loup-garou comme on s’apercevait que sa jolie main se
trouvait prolongée d’un pistolet qui fit feu.
    En la plupart des hypothèses concernant un tel
cas, à considérer vitesse et sûreté du geste de la jeune femme, « Vert »
aurait dû rouler au sol, tête fracassée, mais le roué se pencha sur sa selle au
dernier instant et la balle lui pénétra en l’épaule, taillant l’os en sifflet. Sous
l’effet de la douleur, « Vert » n’en vida pas moins les étriers.
    Et c’est alors

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