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Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS

Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS

Titel: Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Boris Thiolay
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« berceau » de la race nordique selon les nazis : à partir de 1942, neuf foyers et maternités accueillent les femmes enceintes de soldats allemands. On y donnera également naissance à des enfants de père norvégien, à condition qu’ils soient de « bon sang »… En 1943 et 1944, deux établissements voient le jour au Luxembourg et au Danemark, sans toutefois fonctionner correctement. Un autre, aux Pays-Bas, restera à l’état de projet. Quant à la Belgique francophone et à la France, elles ne présentent pas, a priori, un intérêt suffisant en termes de « race ». Pourtant, au cours de l’année 1942, alors que la guerre se prolonge et que les pertes humaines s’additionnent, notamment dans la Waffen-SS , plusieurs paramètres vont changer la donne.
    En Belgique, la création de deux divisions SS aux noms explicites – Légions « Wallonie » et « Flandern » – attire environ 20 000 combattants durant la guerre. Ces volontaires répondent aux critères raciaux et, aux yeux d’Himmler, ils peuvent jouer un rôle dans l’intégration de la Belgique au futur grand empire germanique. Léon Degrelle, pro-nazi exalté, créateur du mouvement fasciste Rex et de la Légion Wallonie, proclamera bientôt que les Wallons, quoique « romanisés », appartiennent à la « race des Germains ». La SS va offrir un laboratoire à ses partisans belges. Le 19 novembre 1942, le château de Wégimont, propriété de la province de Liège, qui accueillait jusqu’alors des familles en vacances, est affecté au Lebensborn . Wégimont est une imposante demeure seigneuriale en briques ocre, composée de deux ailes reliées entre elles par un logis central. Le tout est entouré de douves et d’un immense parc, sur le territoire de la commune de Soumagne. La maternité Ardennen (Ardennes) n’est mise en service qu’en mars 1943. C’est Inge Viermetz, l’assistante du colonel Max Sollmann, l’administrateur en chef du Lebensborn , à Munich, qui, durant les dernières semaines de 1942, vient en superviser l’installation. Elle en assure la direction quelques mois, avant de céder la place au commandant SS Walter Lang. L’homme est un Rassenprüfer , un spécialiste des questions raciales. Il succède à madame Viermetz en tant que « responsable du Lebensborn pour la Belgique et le Nord de la France ». Wégimont avait-il d’emblée vocation à accueillir aussi des mères françaises ? On peut le supposer. La première naissance s’y produit le 20 mars 1943, à 2 heures 45 du matin. C’est une petite fille : « Hannelore ».
    En ce qui concerne la France, c’est un phénomène démographique qui va faire évoluer l’avis des « raciologues » nazis. Jusqu’alors, ils considèrent les Français comme un peuple abâtardi, issu de sangs mêlés et donc « non valables », à l’exception de quelques populations du Nord et de l’Est du pays. Heinrich Himmler souhaite notamment recenser les individus intéressants en Alsace et en Lorraine, grâce à des tests raciaux. En avril 1942, il est encore question d’extraire les éléments germaniques de France, à commencer par les enfants, et de les envoyer en Allemagne. Mais, quelques semaines plus tard, le Reichsführer-SS évoque le problème « des enfants de soldats » avec Leonardo Conti, le secrétaire d’État à la Santé du régime National-socialiste. À cette époque, 50 000 bébés illégitimes sont déjà nés d’une union entre une Française et un militaire allemand. Que faut-il en faire ? Le 29 mai 1942, Leonardo Conti écrit à Himmler : « À mon avis, ces enfants ne sont pas mauvais […]. Je propose que le Lebensborn [s’en] occupe énergiquement. » De son côté, la Wehrmacht confirme les qualités de cette progéniture et insiste sur l’hostilité que rencontrent les mères françaises au sein de la population. En 1943, à la suite de nouvelles études raciales commandées par Himmler, l’historien Franz Petri parvient à la conclusion qu’au cours des siècles, le Nord et l’Est de la France ont « accueilli un patrimoine germanique et nordique considérable ». C’est donc durant l’année 1943 que la décision est prise d’ouvrir une maternité en France. Le médecin-major de la police et capitaine SS Günther Fritze est nommé responsable du futur foyer Westland (terre de l’Ouest). Reste à trouver un lieu adéquat : proche de Paris, mais suffisamment retiré, dans un cadre

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