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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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se dégageant le chemin à coups de pied.
    Elle était de retour à l’hôtel où, après un déjeuner léger avec Julia et Alex, ils étaient remontés à la suite. Julia était en téléconférence avec son bureau tandis que Tess, assise sur le canapé, lisait Tikki Tikki Tembo avec Alex. C’était un de ses livres favoris, l’un de ceux qu’il lui avait demandé de rapporter de la maison. Elle se souvenait de l’avoir lu à Kim des années plus tôt, mais même avec cet attrait supplémentaire le charme de ses amusantes chausse-trapes linguistiques ne suffisait pas à lui sortir le dessin d’Alex de la tête ni à calmer son impatience bouillonnante.
    Son téléphone sonna.
    Elle vit un numéro qu’elle ne connaissait pas et son pouls s’accéléra. Jamais elle n’avait répondu aussi vite.
    Carla Rademan, l’institutrice d’Alex.
    Tess la remercia de rappeler, se leva d’un bond du canapé, gagna prestement sa chambre et ferma la porte derrière elle. Elle expliqua ensuite qui elle était et ce qui s’était passé. Rademan non plus n’était pas au courant de la mort de Michelle et sa voix se brisa tandis qu’elle peinait à trouver les mots de circonstance. Tess l’aida en résumant l’objet de sa visite à l’école et sa conversation avec la directrice.
    — La maman d’Alex est effectivement venue me voir et m’a montré le dessin, déclara l’enseignante.
    — Pourquoi ?
    — Elle ne m’a pas donné beaucoup d’explications. Elle a simplement dit qu’Alex semblait perturbé par quelque chose et qu’elle voulait savoir comment il était en classe.
    — Et il était comment ?
    — Normal. Heureux. Je n’avais rien remarqué de particulier.
    — Mais elle, si ?
    — Eh bien… oui.
    Rademan semblait un peu gênée mais elle poursuivit : — Il dormait mal, il faisait des cauchemars… Il disait des choses qu’elle ne comprenait pas, ou qu’elle était étonnée qu’il connaisse. Elle voulait savoir si j’avais parlé de ces choses en classe…
    — Quoi, par exemple ?
    — Des noms de lieux. De villes d’Amérique du Sud. D’animaux comme le boa, les piranhas…
    — Vous n’aviez pas mentionné ces choses en classe ?
    — Non.
    Tess se demanda pourquoi cela avait tant intrigué Michelle.
    Alex aurait pu facilement apprendre ces choses en regardant la télévision.
    — Alex vous parlait aussi de ces choses ?
    — Après la visite de sa mère, j’ai remarqué que certains de ses dessins étaient différents de ce qu’on attend normalement d’un enfant, mais, là encore, ça n’avait rien d’extraordinaire. Il m’avait dit cependant une chose qui m’avait surprise et à laquelle je n’ai accordé d’importance qu’après la discussion avec sa maman.
    — Qu’est-ce que c’était ?
    — Nous étions dans le parc et j’avais demandé aux enfants de dessiner les fleurs qu’ils voyaient. Alex avait fait le dessin d’une magnifique fleur blanche, mais quand je lui avais demandé de me montrer où elle se trouvait, il avait répondu qu’elle n’était pas dans le parc. Et il avait ajouté : « On dit qu’elle guérit le cœur mais, en vrai, elle tue des gens. »
    Tess se demanda quel genre de série télévisée il avait regardé.
    — Une fleur qui tue des gens ?
    — Je sais, bizarre, n’est-ce pas ? Et quand je lui ai demandé ce qu’il voulait dire, il n’a pas répondu.
    — Vous en êtes restée là ?
    — J’ai promis à sa mère de l’appeler s’il disait ou faisait quelque chose d’étrange, ou s’il semblait malheureux. Je l’ai revue deux ou trois fois quand elle l’amenait à l’école. Elle m’a dit qu’il voyait un spécialiste, mais elle n’est pas entrée dans les détails.
    — Quoi, un psy ?
    — Oui. Un psychologue pour enfants. Cabinet privé. Elle ne voulait pas mêler l’école à ça, elle ne voulait pas qu’Alex soit tout de suite catalogué. Vous savez comment ça se passe.
    Tess connaissait ce genre de pressions.
    — Vous savez chez qui elle l’emmenait ?
    — Non.
    — Elle ne vous a rien dit sur ce psy ?
    Rademan réfléchit puis répondit :
    — Non, désolée. J’ai eu l’impression qu’elle regrettait de m’en avoir parlé.
    Tess voulait absolument en savoir plus.
    — C’était un homme, vous êtes sûre ?
    L’enseignante marqua de nouveau une pause. Puis : — Un homme, oui. Je suis presque sûre qu’elle a dit « il » en en parlant.
    Tess la remercia, prit son numéro et raccrocha.
    Elle n’avait pas

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