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L'énigme des vampires

L'énigme des vampires

Titel: L'énigme des vampires Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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indescriptibles de partage , chacun des deux dévorant l’autre, s’en gorgeant
dans la joie et la lumière. Mais un jour, l’homme, au cœur de la ville, se fait
interpeller par un vieux sage qui l’avertit que la femme qu’il aime est un
fantôme, un vampire, et qui lui dessine sur la poitrine le signe de Bouddha. Et
lorsque l’homme rejoint une fois de plus la belle jeune fille au regard si
mystérieux et que celle-ci lui enlève son vêtement, elle aperçoit le « signe ».
Elle ne peut aller plus loin dans ce dépouillement de
l’homme, c’est-à-dire dans cette succion symbolique de son sang, elle se lamente et disparaît dans l’ombre. Et quand l’homme
se réveille, il se retrouve sur une colline dénudée, désespérément vide, sans
aucune trace d’habitation, sans aucune trace de cette femme au regard décevant.
La beauté de la scène se passe de tout commentaire. Mais l’homme a-t-il compris
le message qui lui était transmis ?
    Car rien n’est simple dans l’exorcisme qui consiste à
renvoyer le vampire à ce qu’il est. N’espère-t-il pas, comme le Hollandais
Volant, être sauvé par l’amour ? Et puis, en fin de compte, le vampire
est-il bon ou mauvais, bénéfique ou maléfique ? L’image classique en fait
un être diabolique, un jouet des forces des Ténèbres. Ne faut-il voir en lui
que cet aspect négatif ? La question se pose avec d’autant plus d’acuité
que tout ce qui touche au sacré est par essence doué d’ambivalence : ce
qui est bon en certaines circonstances peut
être mauvais en d’autres circonstances. Une
fois balayées les incertitudes du manichéisme primaire, les êtres peuvent
apparaître dans leur réalité, et cette réalité risque d’être surprenante.
    Il en est ainsi lorsqu’on s’interroge sur certains
personnages historiques, parfaitement répertoriés, parfaitement recensés dans
leur époque, et qui, malgré tout, échappent à toute investigation en profondeur.
C’est le cas du célèbre et fabuleux comte de Saint-Germain, aristocrate de
bonne tenue mais de naissance mystérieuse, alchimiste, prophète, magicien, agent
secret, et se disant détenteur du pouvoir de longévité. Il s’agit d’un homme du
XVIII e  siècle, le Siècle des Lumières. Or
le personnage n’est certainement pas à classer parmi les figures les plus
lumineuses de son époque. L’énigme commence avec ses origines : qui
était-il ? Les dernières recherches proprement historiques amènent à
conclure que ce comte de Saint-Germain était le fils aîné de François II
Rackoczi, comme par hasard descendant des princes de Transylvanie, et qui prit
le titre de Saint-Germain à cause de la ville de San-Germano où son père
possédait des terres. Mais comment savoir ? Le personnage a constamment
brouillé les cartes qui pouvaient aider à le situer. Par contre, ses activités
sont sinon connues, du moins dûment consignées dans des récits et des mémoires,
comme les souvenirs de Madame de Genlis, ceux de Madame d’Adhémar et l’œuvre de
Sébastien Mercier. Il fut membre de la Rose  +  Croix,
ce qui paraît fermement assuré, et accomplit pour cette société initiatique une
mission à travers l’Europe, particulièrement à la cour de France, sous Louis XV
et sous Louis XVI. Et il se prétendait immortel. On racontait même qu’il
était toujours suivi d’une escouade de jolies filles, une sorte de harem, ce
qui n’est pas sans faire penser au comte Dracula. Mais les révélations qui le
concernent ne comportent jamais de preuve décisive. Aurait-il été un vampire se
nourrissant du sang de ces filles qui le suivaient partout ?
    C’est en 1743 qu’il apparut sur la scène publique, et, tout
de suite, la légende s’empara de lui. Il faut dire que cette légende n’a pas
cessé de s’enrichir depuis lors. Les occultistes voient en lui leur fondateur
et le présentent « comme ayant vécu successivement sous les formes
corporelles de Rozencreutz (fondateur mythique des Rose  +  Croix), de Jean Hunyadi (apparenté à la
famille de Mathias Corvin, roi de Hongrie), du moine Robert (fameux ésotériste
et alchimiste) et enfin de Bacon (Francis Bacon, savant et chancelier d’Angleterre,
à ne pas confondre avec le moine Roger Bacon), lequel aurait écrit les pièces
de théâtre attribuées à Shakespeare et connu le téléphone, le télégraphe, les
machines de locomotion, les aéroplanes, les sous-marins, le télescope, sans
oublier la

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