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L'énigme des vampires

L'énigme des vampires

Titel: L'énigme des vampires Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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l’arrivée
de Brutus, ancêtre mythique et éponyme des Bretons, en 1136 avant la naissance
du Christ, que les Géants disparaissent, essentiellement parce qu’ils se sont
entre-tués. On reconnaît là toutes les caractéristiques d’un monde inversé , digne du Chaos primordial. C’est une
régression dont la cause ne peut être que satanique. Et c’est parfaitement en
accord avec ce que dit, dans le roman de Stoker, le lumineux van Helsing à
propos du plan diabolique de Dracula, lequel veut peupler la terre de ses
créatures monstrueuses, contre nature. D’ailleurs, si l’on en croit les
traditions populaires roumaines, si on laisse agir un vampire durant sept ans, il
peut se rendre en un pays ou en une région où l’on ne parle pas sa langue maternelle.
Et il redevient un être humain. Il peut fonder une famille, mais lui-même, son
conjoint et leurs enfants deviennent des vampires à leur mort [80] .
Cette croyance de l’Europe orientale cadre merveilleusement bien avec ce « règne
des Géants » tel qu’il est exposé dans le récit anglo-normand.
    Les métamorphoses du Vampire sont innombrables. Beau
ténébreux au regard brûlant, avec des canines développées et du sang à la
commissure des lèvres, ce n’est qu’un aspect temporaire et transitoire. Il est
aussi entité spirituelle bonne ou mauvaise (« fils des Élohim »), mais
considéré généralement comme maléfique et démoniaque (l’Incube). Mais il
convient de ne pas oublier qu’il ne peut revêtir une forme s’il n’absorbe pas
du sang, cette énergie qui lui permet de se manifester. Or, c’est là qu’interviennent
ses victimes, qui sont en réalité, bien plus que des complices, des égales . Car le Vampire peut aussi être femme.

II - LA MANTE RELIGIEUSE
    Le monde animal, comme d’ailleurs le monde végétal, est
rempli de bizarreries qui pour être « naturelles » n’en suscitent pas
moins des interrogations. Et sans aller fouiller dans les nombreux Bestiaires du Moyen Âge, qui constituent des catalogues
fort précieux des fantasmes les plus obscurs de l’humain, il suffit de se
pencher sur le spectacle que nous donnent les animaux qui vivent près de nous
pour découvrir la relation qui s’instaure entre les structures mentales et des
êtres réels passés au rang de symboles. C’est le cas de la Mante Religieuse, cet
insecte orthoptère qui a la fâcheuse habitude de dévorer son mâle après l’accouplement.
Pourquoi l’a-t-on appelée « mante religieuse  » ?
Parce qu’elle se présente dans une attitude constante de prière. Encore faut-il
savoir que le mot « mante » a désigné autrefois un vêtement féminin
ample et sans manches avant de prendre le sens plus exclusif de « voile
noir de deuil », ce qui est hautement significatif. La Mante Religieuse, c’est
la Veuve , avec son lot de connotations
diverses, mais c’est une veuve volontaire , une
veuve obligatoire, pourrait-on dire. En jargon carcéral, la Veuve, c’est la
guillotine, dite aussi « l’abbaye de Monte-à-Regret », et elle évoque
un rituel de sang. Ce sang peut être aussi considéré comme l’équivalent d’une
lignée : les frères maçons ne sont-ils pas les « Fils de la Veuve » ?
Et ne parlons pas de la « Veuve Poignet », expression vulgaire mais
parfaitement imagée, qui provoque un écoulement de sang d’un autre genre, mais
d’une analogie incontestable.
    La Mante Religieuse occupe une place privilégiée dans l’univers
fantasmatique de l’humanité, la manducation du mâle après le coït se trouvant
en relation directe avec la « petite mort » qui suit l’éjaculation, sans
oublier l’obscur sentiment d’engloutissement et d’anéantissement vécu dans le
coït lui-même. Cela explique suffisamment la double attitude, attirance-répulsion,
qui est celle de tout homme devant une femme, et l’apparition de tous les
symptômes de gynophobie qu’on peut recenser
dans certaines psychoses : image de la mère castratrice, thème du « vagin
denté », donc dévoreur et suceur de sang, terreur de l’obscurité de la
caverne primordiale, celle d’où a surgi précisément l’homme, fusion subtile de
l’être en un autre être. Bien des éléments se combinent dans cette hantise qui
tourne à la fascination pure et simple dans une synthèse souhaitée mais
redoutée du sujet et de l’objet.
    L’accouplement et la manducation de la mante religieuse sont
les deux aspects ou plutôt

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