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L'ennemi de Dieu

L'ennemi de Dieu

Titel: L'ennemi de Dieu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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beaucoup avaient encore leur toit de tuiles et
leurs occupants continuaient à grimper leurs rudes escaliers de bois. La
plupart de nos hommes n’avaient encore jamais vu d’escaliers intérieurs et ils
passèrent leur première journée à Londres à galoper comme des enfants excités
pour voir le panorama du dernier étage. L’un des bâtiments avait fini par s’effondrer
sous leur poids et Arthur leur avait interdit désormais d’emprunter ces
escaliers.
    La forteresse
de Londres était encore plus grande que Caer Sws, et encore cette forteresse n’était-elle
que le bastion nord-ouest des murailles de la ville. Il y avait une douzaine de
casernes à l’intérieur de la forteresse, toutes plus grandes qu’une salle de
banquet, et toutes en petites briques rouges. Juste à côté, se trouvaient un
amphithéâtre, un temple et l’un des dix bains de la ville. Certes, d’autres
villes avaient des établissements de ce genre, mais tout ici était plus grand
et plus spacieux. L’amphithéâtre de Durnovarie était une surface plantée d’herbes
et elle m’avait toujours fait forte impression, jusqu’au jour où je vis les
arènes de Londres, qui auraient pu enfermer cinq amphithéâtres de mêmes
dimensions. Les murs de la ville étaient en pierres, plutôt qu’en terre, et
alors même qu’Aelle avait laissé ses remparts s’effondrer, c’était une
formidable barrière maintenant aux mains des hommes triomphants de Cerdic.
Cerdic avait occupé la cité et la présence de ses étendards sur les murs
indiquait qu’il avait bien l’intention de la garder.
    La rive du
fleuve était aussi protégée par un mur de pierre dressé jadis pour faire échec
aux pirates saxons. Diverses trouées menaient aux quais, et une ouverture
donnait sur un canal qui se prolongeait au cœur d’un grand jardin près duquel s’élevait
un palais avec des bustes et des statues, de longs couloirs carrelés et une
grande salle où se réunissait sans doute autrefois le gouvernement romain. La
pluie ruisselait désormais sur les murs peints, les carreaux étaient brisés, le
jardin envahi de mauvaises herbes, et même si ce n’était plus qu’une ombre, l’ensemble
conservait un caractère majestueux. La ville entière n’était plus que l’ombre
de sa gloire passée. Aucun des anciens thermes n’était encore en état de
marche. Les bassins étaient fissurés et vides, leurs fours froids et leurs
mosaïques crevassées sous les assauts du gel et du chiendent. Les rues pavées s’étaient
décomposées en passages boueux, mais malgré la dégradation la cité demeurait
imposante et magnifique. Et je me demandais à quoi Rome pouvait bien
ressembler. Galahad m’assura que Londres n’était qu’un village en comparaison,
et que l’amphithéâtre de Rome était au moins vingt fois plus grand que les
arènes de Londres, mais je n’arrivais pas à le croire. J’en croyais déjà à
peine mes yeux. Londres semblait être l’œuvre de géants.
    Aelle n’avait
jamais aimé la ville et ne voulait y vivre. Ses seuls habitants étaient donc
une poignée de Saxons et les Bretons qui avaient accepté sa férule. Certains d’entre
eux conservaient des affaires prospères. La plupart étaient des marchands qui
commerçaient avec la Gaule. Leurs grandes maisons se dressaient au bord du
fleuve, et leurs entrepôts étaient gardés par leurs murs et leurs lanciers.
Mais le reste de la ville était désert. C’était une ville moribonde, une ville
abandonnée aux rats, alors même qu’elle avait jadis porté le titre d’« Auguste ».
Autrefois surnommée « La Magnifique », les eaux de son fleuve
disparaissaient sous les mâts des galères : mais aujourd’hui elle n’était
plus qu’un lieu peuplé de fantômes.
    Aelle se
rendit à Londres avec moi. Je l’avais retrouvé à une demi-journée de marche, au
nord de la ville. Il s’était réfugié dans un fort romain où il essayait de
rassembler une armée. Il avait commencé par se méfier de mon message, me
traitant de tous les noms, nous accusant d’avoir recouru à la sorcellerie pour
le battre. Puis il avait menacé de nous tuer, moi et mon escorte, mais j’avais
eu assez de bon sens pour lui laisser le temps de vider sa colère. Et il finit
par se calmer. Il avait repoussé hargneusement le couteau de Cerdic, mais s’était
montré ravi de récupérer son épaisse pelisse. Je ne crois pas avoir jamais été
vraiment en danger, car je sentais bien qu’il

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