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L'ennemi de Dieu

L'ennemi de Dieu

Titel: L'ennemi de Dieu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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besoin des
Trésors. A Samain, Derfel, je rassemblerai les Trésors et dévoilerai le Chaudron.
Nous allumerons des feux puis jetterons un charme qui fera hurler le ciel et
gronder la terre. Je te le promets. J’ai vécu ma vie entière pour cet
instant-là, qui ramènera la magie en Bretagne. » Il s’adossa au pilier et
frappa l’endroit où sa barbe avait été coupée. « Nos amis de Silurie,
déclara-t-il en fixant les jumeaux à la barbe noire, croient me défier, mais
une tresse perdue de la barbe d’un vieil homme n’est rien en comparaison du
pouvoir du Chaudron. Cela ne fera de tort qu’à moi, mais le Chaudron, Derfel,
le Chaudron fera frémir la Bretagne entière et ces deux simulateurs ramperont à
mes genoux pour implorer miséricorde. Mais jusque-là, Derfel, jusque-là, tu
verras nos ennemis prospérer. Les Dieux ne cessent de s’éloigner. Ils s’affaiblissent,
et nous qui les aimons nous affaiblissons aussi, mais ça ne durera pas. Nous
les ferons revenir et la magie qui est maintenant si faible en Bretagne
deviendra aussi épaisse que le brouillard sur Ynys Mon. » Il posa la main
sur mon épaule blessée. « Je te le promets. »
    Cerdic nous
observait. Il ne pouvait nous entendre, mais on devinait son amusement sur son
visage anguleux.
    « Il
voudra garder ce qui se trouve dans la fosse, Seigneur, murmurai-je.
    — Pourvu
qu’il n’en sache pas la valeur, fit Merlin à voix basse.
    — Eux la
sauront, dis-je en jetant un coup d’œil aux druides en robe blanche.
    — Ce sont
des traîtres et des serpents, lâcha Merlin sans quitter des yeux Dinas et
Lavaine qui s’étaient rapprochés du puits. Mais même s’ils gardent ce que nous
trouvons maintenant, je posséderai encore onze des treize Trésors, Derfel, et
je sais où trouver le douzième. Aucun autre homme n’aura assemblé une telle
puissance en Bretagne en un millier d’années. » Il s’appuya sur son bâton :
« Ce roi va souffrir, je te le promets. »
    Les lanciers
retirèrent la dernière poutre et la laissèrent retomber avec fracas sur les
dalles. Mes hommes en sueur se reculèrent. Cerdic et les druides siluriens
avancèrent d’un pas lent et plongèrent les yeux dans la fosse. Cerdic la
regarda un bon moment puis se mit à rire. Son rire résonna dans la salle au
plafond peint et attira ses lanciers au bord de la fosse où ils se mirent à
rire à leur tour. « J’aime un ennemi qui met tant d’espérances dans de
pareilles ordures », déclara Cerdic. Il écarta ses lanciers et nous fit
signe d’approcher. « Venez voir ce que vous avez découvert, Merlin d’Avalon. »
    Je m’approchai
du bord de la fosse avec Merlin et ne vis qu’un monceau de bois noir et en
piteux état. On aurait dit un tas de bois pour le feu, juste des bouts de bois,
certains pourris par l’humidité qui s’était infiltrée dans un angle de la fosse
au revêtement de briques. Et les autres avaient l’air si vieux et si fragiles
qu’ils se seraient consumés en un instant.
    « Qu’est-ce ?
demandai-je à Merlin.
    — Il semble,
dit Merlin en saxon, que nous ayons regardé au mauvais endroit. Viens,
reprit-il cette fois en breton tout en me touchant l’épaule. Je crois que je
nous ai fait perdre notre temps.
    — Mais
pas le nôtre, fit Dinas d’un voix bourrue.
    — Je vois
une roue », ajouta Lavaine.
    Merlin se
retourna lentement d’un air accablé. Il avait tenté de duper Cerdic et les
jumeaux de Silurie, et son stratagème avait complètement échoué.
    « Deux
roues, rectifia Dinas.
    — Et un
essieu coupé en trois », enchaîna Lavaine.
    Je fixai de
nouveau le misérable enchevêtrement et ne vis que des bouts de bois. Puis j’aperçus
certains morceaux de bois incurvés : si on les recollait et qu’on
renforçât le tout par des tiges, on obtiendrait en effet une paire de roues. Au
milieu des bris de roues se trouvaient quelques planches peu épaisses et un
long essieu de la largeur de mon poignet, mais si long qu’il avait fallu le
couper en trois pour le faire entrer dans la fosse. On devinait aussi un moyeu
fendu au centre en sorte qu’on pouvait y enfoncer une longue lame de couteau.
Le tas de bois était tout ce qu’il restait d’un antique petit chariot qui avait
jadis conduit les guerriers de Bretagne à la bataille. « Le Chariot de
Modron, fit Dinas avec respect.
    — Modron,
la mère des Dieux, ajouta Lavaine.
    — Dont le
chariot rattache la terre aux cieux, commenta

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