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L'ennemi de Dieu

L'ennemi de Dieu

Titel: L'ennemi de Dieu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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semaine mais il ne
manquait pas de paille pour que chacun pût se mettre au sec. Des torches
enduites de poix avaient été nouées à des pieux : on les alluma quelques
instants après le lever de la lune, et toute l’enceinte royale se trouva
soudain illuminée de flammes bondissantes. Les noces seraient célébrées en
plein jour afin que Gwydion, le dieu de lumière, et Bélénos, le dieu du soleil,
les bénissent, mais les fiançailles étaient abandonnées à la bénédiction de la
lune. De temps à autre, une flammèche se détachait d’une torche pour mettre le
feu à un tas de paille et provoquer de gros éclats de rire au milieu des
hurlements d’enfants et des aboiements des chiens. Un vent de panique soufflait,
le temps d’éteindre le feu.
    Plus d’une
centaine d’hommes furent admis dans la salle de Cuneglas. Les bougies et les
lanternes à mèche de jonc agglutinées faisaient danser d’étranges ombres sur le
haut toit de chaume où les branches de hêtres se mêlaient maintenant aux
premières touffes de houx de l’année. L’unique table était dressée sur le dais
sous une rangée de boucliers. Sous chacun d’eux, on avait placé une bougie qui
illuminait l’emblème peint sur le cuir. Au centre trônait le bouclier royal du
Powys, celui de Cuneglas, avec son aigle aux ailes déployées, avec d’un côté l’ours
noir d’Arthur et, de l’autre, le dragon rouge de Dumnonie. L’emblème de
Guenièvre, le cerf couronné d’une lune, était accroché à côté de l’ours, tandis
que l’aigle de mer de Lancelot volait avec un poisson dans ses serres à côté du
dragon. Il n’y avait aucun représentant du Gwent, mais Arthur avait tenu à ce
que soit accroché le taureau noir de Tewdric, avec le cheval rouge d’Elmet et
le masque de renard de Silurie. Les symboles royaux marquaient la grande
alliance : le mur de boucliers qui rejetterait les Saxons à la mer.
    Quand il se
fut assuré que les derniers rayons du soleil mourant s’étaient évanouis dans la
lointaine mer d’Irlande, Iorweth, le grand druide du Powys, le fit savoir, et
les hôtes d’honneur prirent place sur l’estrade. Nous autres, nous étions déjà
assis par terre, où les hommes réclamaient encore de ce fameux hydromel corsé du
Powys, spécialement brassé pour cette nuit. Des vivats et des applaudissements
accueillirent les convives.
    Entra d’abord
la reine Elaine. La mère de Lancelot était toute de bleu vêtue, un torque d’or
à la gorge et une chaîne dorée nouant ses mèches de cheveux gris. Une immense
clameur salua Cuneglas et la reine Helledd. Le visage rond du roi rayonnait de
plaisir à la perspective de la célébration de la nuit, en l’honneur de laquelle
il avait noué de petits rubans blancs à ses bacchantes. Puis vint Arthur,
sobrement vêtu de noir, suivi par une Guenièvre resplendissante dans sa robe d’or
pâle. Elle était découpée et cousue si habilement que la précieuse étoffe, teintée
à la suie et à la cire d’abeille, semblait coller à son corps élancé. Son
ventre trahissait à peine sa grossesse et les hommes ne purent retenir un
murmure tant ils étaient frappés par sa beauté. De petites écailles d’or
avaient été cousues à la robe en sorte que son corps parut étinceler lorsqu’elle
rejoignit lentement Arthur au centre du dais. La concupiscence qu’elle savait
avoir éveillée et qu’elle voulait provoquer la fit sourire, car cette nuit-là
elle était bien décidée à éclipser Ceinwyn. Un anneau d’or retenait sa
crinière, une ceinture de gros chaînons dorés soulignait sa taille, tandis qu’en
l’honneur de Lancelot elle portait à son cou une petite broche en forme de pygargue.
Elle embrassa la reine Elaine sur les deux joues, mais Cuneglas sur une seule,
s’inclina devant la reine Helledd, puis s’assit à la droite de Cuneglas tandis
qu’Arthur se glissait sur le siège vide à côté d’Helledd.
    Deux sièges
demeuraient inoccupés, mais avant que quiconque y prît place, Cuneglas se leva
et frappa du poing sur la table. Le silence se fit et, d’un geste, Cuneglas
montra les trésors disposés sur le bord du dais, juste devant la toile qui
recouvrait la table.
    Les trésors
étaient les cadeaux que Lancelot avait apportés pour Ceinwyn et leur splendeur
provoqua un tonnerre d’acclamations dans la salle. Nous avions tous examiné les
présents et c’est avec aigreur que j’avais entendu les hommes vanter la générosité
du roi

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