Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'ennemi de Dieu

L'ennemi de Dieu

Titel: L'ennemi de Dieu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
Vom Netzwerk:
pareils à Galahad je crois bien que j’aurais
pris la croix dès ce temps-là. « Nous avons passé la nuit de l’autre côté
de la crête, dit-il en indiquant la route en amont, à moitié gelés, et vous,
vous avez dû tous vous reposer là-bas ? demanda-t-il en pointant du doigt
le panache de fumée qui s’élevait encore de notre brasier.
    — Au
chaud et au sec ! » Quand les nouveaux arrivants eurent salué leurs
vieux compagnons, je les serrai tous dans mes bras et indiquai leur nom à
Ceinwyn. L’un après l’autre, ils s’agenouillèrent et jurèrent de lui rester
fidèles. Ils avaient tous su qu’elle avait quitté le banquet de ses fiançailles
pour être avec moi. Et ils l’aimaient de son choix. Et chacun de lui tendre
maintenant la lame nue de son épée pour recevoir son toucher royal. » Et
les autres hommes ? demandai-je à Galahad.
    — Ils ont
tous rejoint Arthur, répondit-il en faisant la moue. Aucun des chrétiens n’est
venu, hélas. Sauf moi.
    — Tu
crois que ça vaut un Chaudron païen ? demandai-je en indiquant la route
désolée qui s’étendait devant nous.
    — Diwrnach
se trouve au bout de la route, mon ami, dit Galahad, et je me suis laissé dire
que c’est le roi le plus mauvais qui ait jamais rampé depuis la fosse du
diable. La tâche d’un chrétien est de combattre le mal. Me voici donc. » Il
salua Merlin et Nimue puis, comme il était prince et d’un rang égal à celui de
Ceinwyn, il l’embrassa. « Tu es une femme heureuse », l’entendis-je
chuchoter à son oreille.
    Elle sourit et
l’embrassa sur la joue. « Plus heureuse maintenant que tu es ici, Seigneur
Prince.
    — C’est
bien vrai. » Galahad se recula et porta son regard d’elle à moi, puis de moi
à elle. « Toute la Bretagne parle de vous deux.
    — Parce
que toute la Bretagne est farcie de mauvaises langues, aboya Merlin dans un
surprenant accès d’humeur acariâtre, et nous avons un voyage à faire quand vous
aurez fini de bavarder. » Il avait les traits tirés, et sa méchante humeur
fut de courte durée. Je l’imputai au grand âge et à la fatigue de la route
difficile que nous avions parcourue par grand froid, et j’essayai de ne pas
penser à son serment de mort.
    Le voyage à
travers les montagnes nous prit encore deux jours. La Route de Ténèbre n’était
pas longue, mais elle était pénible et escaladait des pentes escarpées pour s’enfoncer
ensuite dans des vallées encaissées, où le moindre bruit se répétait en écho
sur les murs de glace. Le deuxième jour, nous découvrîmes un village abandonné
où passer la nuit : quelques cabanes de pierre rondes entassées les unes
sur les autres derrière un mur de la hauteur d’un homme sur lequel nous
postâmes trois gardes pour surveiller les pentes scintillantes au clair de
lune. Il n’y avait pas de quoi faire un feu et nous nous blottîmes les uns
contre les autres pour chanter des chansons et nous raconter des histoires.
Quant à moi, j’essayai de ne pas penser aux Bloodshields. Cette nuit-là,
Galahad nous donna des nouvelles de Silurie. Son frère, nous apprit-il, avait
refusé d’occuper l’ancienne capitale de Gundleus à Nidum parce qu’elle était
trop éloignée de la Dumnonie et qu’elle n’avait d’autre confort qu’une ancienne
caserne romaine délabrée. Il avait donc déplacé le gouvernement de la Silurie à
Isca, l’immense fort romain qui se dressait à côté de l’Usk, à la lisière même
du territoire silurien et à un jet de pierre du Gwent. Lancelot n’aurait pu se
rapprocher davantage de la Dumnonie tout en restant dans son pays. » Il
aime les sols de mosaïque et les murs de marbre, expliqua Galahad, et il y en a
juste assez à Isca pour le contenter. Il y a rassemblé tous les druides de la
Silurie.
    — Il n’y
a pas de druides en Silurie, grogna Merlin. En tout cas, aucun qui ait quelque
valeur.
    — Alors
tous ceux qui se font passer pour des druides, rectifia patiemment Galahad. Il
en est deux qu’il apprécie particulièrement et qu’il paie pour faire des
malédictions.
    — Sur moi ?
demandai-je en touchant la garde de fer d’Hywelbane.
    — Entre autres,
répondit Galahad en jetant un coup d’œil à Ceinwyn et en faisant le signe de la
croix. Il finira par oublier, ajouta-t-il pour essayer de nous rassurer.
    — Il
oubliera lorsqu’il sera mort, trancha Merlin, et encore ! Sa rancune ne le
quittera pas le jour où il franchira le pont des

Weitere Kostenlose Bücher