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L'enquête russe

L'enquête russe

Titel: L'enquête russe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-François Parot
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reinettes et d’églantier. Ah ! Da wollen die Montmartre strasse maien knecht zufrieden seyn ! Et je dis, pour ceux qui n’entendent point ma langue, que ça zignifie : avec cela, les gars de la rue Montmartre en mai seront satisfaits !
    Un long murmure suivi d’un éclat de rire marqua une unanime approbation.
    — Quelles nouvelles de la cour et de la ville ? demanda Louis.
    — Il faut éclairer notre jeune provincial, répondit La Borde. Outre la visite du comte du Nord, un incognito qui ne l’est pas, la ville est agitée de craintes. On ne saurait exprimer les terreurs qui se sont répandues dans la société à l’occasion des fêtes de célébration de la naissance du dauphin.
    — En dépit, ajouta Nicolas, des précautionspresque excessives prises par la police et la ville. Il y a là un principe de sûreté qu’on exagère à dessein.
    — En janvier, règlements pour reculer les cheminées dans l’entour de la grève en prévision de la venue du roi et de la reine. Bateliers, plongeurs, rebouteux avaient été distribués avec leurs bateaux le long des quais pour repêcher les malheureux que la curiosité pouvait précipiter dans la rivière.
    — On a même consulté l’Académie des Sciences. Elle a recommandé de ne laisser personne sur le Pont rouge qui, n’étant qu’en bois, pouvait ne pas soutenir une trop grande foule, d’élever des barrières le long du quai de Gesvres, et, dans la salle construite dans la cour de l’Hôtel de Ville, d’installer des traverses, munies de filets de sécurité, sous le plafond de toile, pour permettre l’accès des pompiers en cas d’incendie. Même les prêtres furent mobilisés pour apporter leur secours spirituel ! On ne prendrait pas davantage de mesures à la veille d’une bataille.
    — En outre, précisa Nicolas, on a préparé un nouveau et important règlement pour la manière de faire circuler les voitures, reprenant d’ailleurs les mesures préconisées dans un rapport que j’avais jadis préparé pour M. de Sartine. Quant à M. Morat, directeur général des pompes, il a certifié ne point craindre le feu, mais redouter plutôt les paniques résultant des cris de quelque femmelette clamant au feu pour peu qu’il y en eût ou qu’elle crût en voir.
    — Reste que l’ordre ainsi établi a prévenu les excès et les malheurs trop ordinaires à de semblables fêtes, sur lesquelles pèse toujours le souvenir de la catastrophe de la place Louis XV en mai 1770.
    — À ceci près que lors du bal à l’Hôtel de ville, la cohue des voitures était immense et qu’au cours du bal, leurs majestés ont été si pressées que la reine a cru étouffer et que le roi, aidé par votre serviteur, a été obligé de lui faire place à coups de coude.
    Catherine et Awa parurent, présentant deux plats d’asperges à la Pompadour, nappées de leur sauce.
    — Et le comment de cette splendeur ? demanda Noblecourt.
    — C’est une recette de monzieur de La Borde. À lui l’honneur de vous la dire.
    — En effet, dit l’intéressé, une manière que le roi aimait pratiquer dans les petits appartements. La recette est aisée. Comme toujours les plus simples sont souvent les meilleures. Il faut peler de belles asperges, celles par exemple du potager de Versailles où je conserve mes entrées, les attacher et les faire cuire doucement à l’eau bouillante. Cuites, il les faut fendre dans le sens de la longueur et les placer dans une serviette chaude. La sauce, toute de rapidité, consiste à fondre dans une casserole un morceau de bon beurre dont on veillera surtout à ce qu’il ne soit point rance, le manier à une cuillerée de farine, du poivre, trois jaunes d’œufs et le jus d’un limon. Nous lierons cette sauce au bain-marie. Une fois achevée et bien chaude, hop, nous plaçons les asperges sur un plat creux et nous la versons dessus.
    — Mais, s’exclama l’amiral, c’est d’une facilité où moi-même je pense que j’excellerais. J’ordonnerai dès que possible la manœuvre avec Tribord comme gâte-sauce.
    — Vous avez droit par exception à quelques asperges, reprit Semacgus s’adressant à Noblecourtattentif. Voilà un aliment très sain, peu nourrissant, rafraîchissant, apéritif, laxatif, digeste et propre à émousser l’âcreté de la bile. Mesurez, monsieur le procureur, que nos réquisitions sont douces et compréhensives à votre humeur chagrine !
    — Maître Semacgus a prononcé. Nous

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