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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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crois que votre mission a été jusqu'à présent une réussite à presque tous les égards. Les succès l'emportent de loin sur les échecs.
    — C'est peut-être votre opinion, seigneur Phaulkon, dit La Loubère d'un ton glacial. Mais nous savons que vous n'êtes catholique que par hasard. » Il se redressa sur sa chaise. « Je ramènerai cent hommes avec moi en France. Je me suis entretenu avec les officiers supérieurs à Bangkok, et c'est, semble-t-il, le nombre des éléments indisciplinés dans le fort. Cinquante hommes supplémentaires iront à Songkhla avec M. du Boullay. Ce qui nous laisse trois cent cinquante soldats ici. Suffisamment, j'en suis sûr, pour défendre l'honneur de la France jusqu'à plus ample informé.
    — Cent soldats, monsieur l'ambassadeur ? » Phaulkon n'arrivait pas à croire à sa bonne fortune. Voilà qui ferait merveille pour mettre un frein aux demandes croissantes d expulsion des Français. Et cela aiderait à faire taire les voix qui prétendaient secrètement qu'il était du côté des Français. « Vous avez besoin d'en emmener tant ?
    — Oui. Et j'emmènerai aussi les douze canonniers qui sont sous les ordres de M. Dularic. Maintenant que les fortifications sont sûres, on n'a plus besoin d'eux. »
    Phaulkon fronça les sourcils. « Les canonniers ? J'avais cru comprendre qu'ils étaient un présent du roi de France à mon maître.
    — Je crains que non. J'ai reçu des instructions pour les ramener avec moi au cas où ma mission avorterait, et je considère que c'est le cas. »
    Le ton de Phaulkon se durcit. « Le général Desfarges les a déjà offerts en cadeau à Sa Majesté à Louvo. Le Seigneur de la Vie aurait des difficultés à comprendre un tel comportement.
    — Le général n'avait aucun droit d'agir ainsi. Il devra annuler son offre, car j'entends obéir aux instructions et les ramener avec moi.
    — Cela serait considéré comme une insulte, monsieur. Les canonniers devront rester ici. »
    Le visage de La Loubère vira au cramoisi. « J'ordonnerai à Desfarges de les renvoyer, dût-il les escorter personnellement à Bangkok.
    — Le général n'obéira pas à cet ordre. Cela le ferait passer pour un imbécile ou pour un menteur.
    — S'il a l'insolence de me désobéir, cela scellera un peu plus son destin à la cour martiale. » La Loubère était hors de lui. « Et ce sera une preuve supplémentaire que vous l'avez tant suborné avec vos flatteries et vos faveurs qu'il a perdu tout sens du devoir. »
    Phaulkon eut du mal à se maîtriser. « Il a prêté serment d'allégeance à mon maître en posant le pied sur le sol siamois, et il ne fait qu'honorer sa promesse.
    — Vous avez changé son esprit, monsieur. Il semble avoir oublié qu'il est maréchal de France et que ses devoirs envers son pays passent en premier.
    — Pas tant qu'il sert le Siam.
    — La loyauté d'un officier français est inaliénable, monsieur, quel que soit l'endroit où il se trouve temporairement affecté.
    — Le général s'est déclaré tout à fait satisfait de son affectation ici. Celle-ci pourrait être mieux que temporaire, ambassadeur.
    — Vraiment ? Je veillerai, au contraire, à ce qu'il soit remplacé dès mon arrivée en France.
    — Il appartiendra au roi de Siam de décider s'il faut le relever de ses fonctions, le moment venu. En attendant, Sa Majesté entend que les canonniers restent, et ils resteront. »
    La Loubère lança un dernier regard venimeux à Phaulkon et se leva. « Nous n'avons plus rien à nous dire. Adieu, monsieur. » Sans un regard, il sortit de la pièce comme un ouragan.
    34
    Anthony Weltden pilotait le Curtana à travers la myriade de détroits qui séparaient les magnifiques îles de l'archipel de Mergui. C'était une vue qui réjouissait le cœur après la rude traversée. Les pluies auraient dû cesser, elles étaient tout à fait hors de saison. La traversée du golfe, normalement de trois semaines, lui avait pris plus d'un mois, et ses vivres étaient au plus bas. Des tempêtes l'avaient presque fait s'échouer dans les inhospitalières îles Andaman.
    Il frissonna. Ce n était pas un endroit où faire naufrage ! Par chance, il avait pu s'abriter dans une anse déserte. Les habitants des Andaman étaient très friands de chair humaine, et il avait entendu dire qu'ils considéraient celle des Blancs comme un mets très délicat. Il était étrange qu'il subsistât des coins si primitifs au vu de la splendeur des cours

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