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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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pour la plus grande gloire de Dieu ? Les catholiques français les délogeraient-ils pour s'emparer des positions qu'ils détenaient depuis longtemps ?
    L'esprit en ébullition, le prêtre pressa le pas. Il fallait qu'il voie le Barcalon. Il ne l'avait rencontré qu'une seule fois. Mais le grand homme parlait couramment portugais et avait exprimé la grande affection qu'il portait alors à son pays. Fait plus significatif, quand des restrictions financières avaient forcé 1 evêque de Goa à réduire les fonds alloués à toutes les missions isolées, le seigneur Phaulkon était venu à la rescousse en faisant une donation très généreuse à la mission portugaise de Songkhla. Le prêtre reconnaissant avait fait le vœu de le payer de retour un jour si une telle chose était possible. Voici que le Tout-Puissant dans sa sagesse lui en offrait justement l'occasion ! Il accéléra le pas. S'il y avait un bateau prêt à lever l'ancre, il pourrait être à Ayuthia d'ici à la fin de la semaine.
    Le capitaine Weltden suivit Davenport pour se rendre au domicile du Shahbandar en haut de la colline. Tandis qu'il gravissait le sentier, il ne put s'empêcher de remarquer l'activité considérable qui régnait à flanc de coteau derrière la ville. Au loin, de longues files de coolies montaient torse nu en portant des planches sur la tête, et des ouvriers s'affairaient à ériger des palanques et à aménager des canonnières au sommet.
    Weltden avait pris des mesures en cas de coup bas. Lorsqu'il regardait autour de lui, il était content de l'avoir fait. S'il n'était pas de retour au coucher du soleil, Mason devait se rendre à terre avec une équipe d'hommes armés. Et, dans le pire des cas, le Curtana devait pénétrer dans le port et menacer la ville.
    Ils atteignirent la maison où un garde les conduisit à l'entrée principale après leur avoir fait traverser un grand jardin précédé d'un portail. Weltden resta dans une antichambre tandis que Davenport s'en allait informer son maître de leur arrivée.
    Un certain temps s'écoula avant que Davenport ne réapparût pour faire entrer Weltden dans le bureau du maître du port. Weltden cligna des yeux à la vue du personnage qui était assis au bureau et lui souriait aimablement. Au-dessus d'une robe de brocart flottante, un visage débonnaire, surmonté d'un haut chapeau conique, le scrutait. Ce chapeau était cerclé d'un anneau d'or.
    « Capitaine Weltden, je crois, dit le personnage en se levant. Bienvenue à Mergui ! Samuel White, maître du port, à votre service. »
    Weltden s'inclina. « J'ai beaucoup entendu parler de vous, seigneur White », dit-il, les yeux rivés sur l'accoutrement de l'Anglais.
    White se tourna pour congédier Davenport avant de s'adresser de nouveau à Weltden. « Je vois que vous vous étonnez de ma tenue, mon capitaine. » Il eut un large sourire. « Je crains que mes fonctions dans cette province n'entraînent des responsabilités considérables. Voyez-vous, tôt ce matin, je suis sorti pour collecter les impôts de Sa Majesté. En de telles occasions, on attend de moi que je porte la tenue officielle de ma fonction. » Il émit un soupir résigné et agita un bras dans les airs. « Ce n'est pas facile d'être un mandarin du Siam. Mais, dites-moi, qu'est-ce qui nous vaut le plaisir de cette visite ?
    — J'ai peur, seigneur White, que les nouvelles que j'apporte ne soient pas tout à fait agréables, surtout pour un Anglais mandarin du Siam.
    — Je suppose que vous faites allusion à la nouvelle proclamation. Mon secrétaire m'en a touché un mot.
    — En effet, seigneur White. Je suis venu pour vous présenter un édit de Sa Majesté Jacques II qui ordonne à tous ses sujets au service de princes étrangers de démissionner de leur poste immédiatement. Dans le cas du Siam, toutes les personnes concernées sont priées de retourner à Madras et de se présenter au gouverneur. » Weltden marqua un temps. « Cela vous concerne, mon Seigneur, ainsi que le gouverneur Burnaby et tous les autres officiers anglais au service du Siam. »
    White resta un moment silencieux, puis il se mit à sourire aimablement. « Vous serez peut-être surpris, mon capitaine, d'apprendre que ledit sera un grand soulagement pour beaucoup de nos compatriotes ici. Voyez-vous, la plupart ont le mal du pays et m'ont déjà fait part de leur désir de rentrer chez eux, mais ils craignaient des représailles de la part des autorités siamoises auxquelles ils se

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