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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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long en large. L'espace d'un instant, il se demanda si le mieux n'était pas simplement de prendre la fuite. Après tout, le Résolution était prêt à appareiller, son trésor se trouvait à bord, et il connaissait assez bien ces eaux pour échapper au Curtana si ce dernier se lançait à sa poursuite. De plus, ses sloops l'aideraient. Mais la futilité d'un tel plan lui sauta rapidement aux yeux. Comment pourrait-il jamais se retirer tranquillement en Angleterre s'il y était recherché comme criminel ? Il serait condamné à errer à l'étranger ou à chercher refuge dans un pays perdu dont il ne connaîtrait ni la langue, ni les habitants. Non, il n'y avait pas d'autre solution que de rester et de braver l'orage. Peut-être avait-il une chance de se disculper. Surtout s'il versait la totalité des compensations à Yale et prenait soin de brouiller les pistes. En fait, il y avait un point sur lequel il se sentait particulièrement vulnérable. Si, dans le pire des cas, il devait justifier ses activités devant un tribunal anglais — que ce fût à Madras ou plus tard en Angleterre —, il était tracassé par l'absence d'autorisation écrite de la part des autorités siamoises pour ses actes dans le golfe. Il ne pouvait pas tout mettre sur le dos de Coates. Cette idée continua de le tourmenter jusqu'au moment où il cessa soudain de faire les cent pas et regarda par la fenêtre. Prenant alors une décision soudaine, il se dirigea vers son bureau et sonna.
    Un serviteur apparut immédiatement. Manifestement, Davenport était toujours absent.
    « Envoyez-moi le capitaine de la garde », ordonna
    White en siamois. C'était une des phrases cent fois répétées avec lesquelles il s'était désormais familiarisé.
    Le serviteur s'inclina bien bas et se retira avec révérence. Dès que la porte se fut refermée sur lui, White sortit une feuille blanche de son tiroir. Elle portait le sceau officiel du bureau du Shahbandar. Prenant son temps et s'interrompant fréquemment, la plume entre les dents, il écrivit lui-même en anglais, sur la moitié inférieure, un texte stipulant que tous les ordres donnés par lui aux navires de guerre de Sa Majesté le roi de Siam dans le golfe l'étaient avec l'autorisation expresse du Conseil de Tenasserim, placé sous la direction de Son Excellence le Barcalon à Ayuthia. Il antidata le document selon le calendrier anglais, le faisant remonter à l'époque précédant les premiers pillages de Coates sur la côte indienne. Il mit la date du jour mais changea le mois et l'année.
    Lorsque le capitaine de la garde frappa respectueusement à la porte, la moitié anglaise du document était prête. L'officier eurasien, mi-portugais, mi-siamois, s'inclina puis se mit au garde-à-vous, attendant les ordres. Il avait l'air content. Une convocation de son maître était habituellement le signe d'une nouvelle mission pour laquelle son maître le payait toujours bien, s'assurant ainsi de la loyauté indéfectible de l'officier.
    « Ah ! Rodriguez, j'ai quelque chose pour vous. C'est une mission confidentielle, je veux donc que vous vous en occupiez vous-même. »
    Le garde sourit et inclina la tête. Il n'était guère loquace et compensait par sa fidélité les carences de son intelligence.
    « Je veux que vous portiez ce document aux trois Maures du conseil des Cinq pour qu'ils le signent. Je m'occuperai personnellement de le faire parapher par le gouverneur Burnaby. »
    Rodriguez prit le document qui lui était tendu, se demandant ce qu'il pouvait bien avoir de si important. Il vit alors qu'il manquait la traduction siamoise sur la moitié supérieure. Très inhabituel. D'autant plus que les Maures ne savaient pas lire l'anglais.
    « Vous devez prévenir les Maures que mon traducteur habituel est tombé malade et qu'il me faut ces signatures de toute urgence, poursuivit White. Ce document concerne une demande d'entrée dans les eaux de Mergui pour un bateau anglais. Je me suis assuré que les intentions du bateau, bien qu'il soit armé, ne sont pas hostiles, et ce serait à la fois une provocation et un manque de courtoisie que de lui refuser l'entrée. Demandez aux Maures d'apposer également leur sceau en bas de la partie en blanc. Elle sera remplie dès que mon traducteur sera rétabli. »
    White vit Rodriguez hausser les sourcils. Il avait probablement remarqué la date anglaise en tête du document. White comptait sur le fait que les mois et années du calendrier anglais ne

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