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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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vers Phaulkon qui acquiesça d'un signe de tête. Le garde repartit en courant. Phaulkon, accompagné de Vitoon et de Davenport, se dirigea vers la maison. Lorsqu'ils pénétrèrent dans l'antichambre où l'on recevait les visiteurs, l'homme de Hassan était fermement ligoté avec une corde en fibres de palmier. On braqua une lumière devant ses yeux effrayés qui s'agrandirent en apercevant Phaulkon. C'était exactement ce que Davenport avait dit. Les yeux de l'homme indiquaient plus la surprise que la peur, comme s'il venait de voir un fantôme. Il ne pouvait guère savoir qui était Phaulkon. Les gardes du Barcalon avaient reçu l'ordre strict de ne pas révéler son identité. Alors, pourquoi cette surprise ?
    L'homme fixait toujours Phaulkon lorsque le capitaine Vitoon s'approcha de lui. Le regard du prisonnier se tourna alors vers la large feuille de bananier qui faisait office de plateau dans la main de Vitoon. Cette fois, il n'y avait pas à se tromper sur l'expression de terreur qui se lisait dans ses yeux. Sur la feuille de bananier, bien alignés, reposaient des éclats de bambou. Un des gardes de Phaulkon s'avança et se tint près de Vitoon. En psalmodiant, il entonna une prière au Seigneur Bouddha, lui demandant pardon pour les souffrances qu'il était forcé d'infliger à son prochain.
    Les éclats tranchants de canne seraient insérés dans les parties les plus sensibles du corps, puis retirés, jusqu'à ce que la douleur devînt intolérable. Rares étaient les victimes qui pouvaient supporter ces perforations et refusaient de parler.
    Le garde expliqua au prisonnier que, comme il leur fallait des réponses rapides, ils allaient devoir rompre avec la tradition et commencer par l'aine au lieu du cou. La bouche du prisonnier se mit à écu-mer lorsqu'on lui enleva son panung et qu'on le força à écarter les genoux. Vitoon lui offrit alors de sélectionner son morceau, car la coutume voulait que la victime choisisse elle-même son instrument de torture. Les yeux du prisonnier roulèrent d'une pointe à l'autre. Vitoon vint à son aide en sélectionnant un long éclat affûté sur le plateau et le tint devant les yeux de la victime. Puis il le tendit au garde qui avait entonné la prière et qui à son tour se tourna vers Phaulkon pour obtenir la permission de continuer.
    Phaulkon s'avança. « Pour qui travaillez-vous ? »
    Le prisonnier hésita. Le bourreau amena la pointe de l'éclat de bambou à un cheveu de son entrejambe. Le prisonnier tenta instinctivement de rapprocher les genoux, mais quatre mains solides les maintinrent écartés. La sueur perlait à son front.
    Phaulkon fit un bref signe de tête au bourreau qui porta rapidement un coup aux parties génitales du prisonnier. L'homme hurla de douleur.
    « Pour qui travaillez-vous ? » répéta Phaulkon.
    Cette fois, le prisonnier n'hésita pas. « Pour le seigneur Selim Yussuf, Puissant Seigneur !
    — Où est-il en ce moment ?
    — En ville, Seigneur.
    — Pour quoi faire ?
    — Euh... pour coordonner les opérations, Seigneur.
    — Pourquoi tous ces incendies ? »
    L'homme hésita. Le bourreau lui donna un nouveau coup et son visage se tordit de douleur.
    « Je vous ai demandé la raison de ces incendies.
    — Ils ont mis le feu aux maisons des farangs, Puissant Seigneur.
    — A toutes ? »
    Le visage ravagé par la peur, l'homme acquiesça.
    Phaulkon essaya de garder un ton uniforme. « Ils sont tous morts ?
    — Je ne sais plus, Puissant Seigneur. C'est ce que je croyais jusqu'à l'arrivée de Votre Excellence et de l'autre farang.
    — Combien y avait-il de farangs à Mergui ?
    — Soixante-deux, je crois.
    — Est-ce que le Shahbandar est mort ?
    — Je ne sais pas, Puissant Seigneur. Vraiment ! Songhkram était supposé prendre ma relève mais il n'est pas venu. Je suis à mon poste depuis le crépuscule.
    — Le navire du Shahbandar se trouve-t-il toujours au port ?
    — Il y était cet après-midi, Seigneur. Il était mouillé à côté de celui de l'envahisseur farang. Je les ai tous deux vus de mes propres yeux.
    — Combien de navires dans les forces de l'envahisseur ?
    — Je ne sais pas, Puissant Seigneur. Il n'y avait que celui du port.
    — Qui a organisé la tuerie des farangs ? »
    L'homme contempla ses pieds. Un coup violent le
    fit hurler. « Puissant Seigneur, c'est le seigneur Selim, pleurnicha-t-il.
    — Combien d'hommes a-t-il utilisés ? »
    L'homme parut déconcerté. « Beaucoup, Seigneur.
    Tout le

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