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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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dirigèrent vers le large, suivant le côté gauche du golfe. Ils ne traverseraient que lorsque le port serait loin derrière. Au bout d'un certain temps, Davenport leva une main et scruta l'obscurité devant lui. Des contours sombres se découpaient devant eux. S'agissait-il déjà du Résolution ? Peut-être avait-il quitté le port. A pareille distance du rivage la houle enflait, mais il n'y avait rien là d'insurmontable pour la solide pirogue, taillée dans un seul tronc de teck. Davenport clignait toujours des yeux quand la flambée soudaine d'un des incendies à terre illumina les contours de deux larges vaisseaux devant eux. Il fit signe aux rameurs de mettre le cap sur le passage entre les deux. Il se demanda lequel était le Résolution.
    Samuel White entendit l'appel au secours au moment même où il se démenait avec le peu de forces qui lui restait pour s'éloigner suffisamment du port. Quand l'aube viendrait, il ne voulait pas se retrouver au beau milieu et offrir une cible facile. Il y avait au nord de la ville des mangroves qu'il essaierait d'atteindre et où il projetait de passer la nuit. Aux premières lueurs, il verrait si le Résolution était encore dans les parages, et, si tel était le cas, il rassemblerait ses forces pour l'atteindre. Cela faisait maintenant une bonne heure qu'il pagayait avec son morceau de rame ; il était épuisé. Seules la vue des incendies à flanc de coteau et la certitude que sa maison faisait partie du lot l'avaient poussé à continuer. Le cœur brisé, il avait vu s'allumer de nouveaux incendies sitôt les premiers éteints. Chaque nouvelle conflagration était accompagnée d'un sinistre concert de hourras qui lui avait donné des frissons. Il avait continué à tirer sur sa rame en s'émerveillant des exploits que le corps humain pouvait accomplir sous la contrainte. Il avait en fait ramé une lieue entière avec une moitié de rame, qui plus est très abîmée. Mais pourquoi donc ces démons brûlaient-ils toutes les maisons ? Et qui étaient les meneurs ?
    Un second appel au secours vint distraire le cours de ses pensées. Beaucoup plus fort cette fois. Cet imbécile allait bientôt attirer l'attention de tout le monde sur sa présence ! Le cri semblait provenir des marais, à une vingtaine de brasses. Comme c'était une voix anglaise, il y avait des chances qu'elle fût amie. Seuls les indigènes étaient devenus fous.
    « Qui est-ce ? », demanda-t-il, pas trop fort. Il n'y eut pas de réponse immédiate, jusqu'à ce que la voix retentît de nouveau au-dessus des eaux : « Aidez-moi, je vous en prie ! »
    White jura. Cet abruti allait avertir la ville tout entière.
    « Du calme. J'arrive.
    — Je suis par ici », dit la voix, qui s'était radoucie.
    Avec sa moitié de rame, White entreprit de se diriger vers la voix en priant pour qu'il ne s'agît pas d'un piège. Il lui fallut presque vingt minutes pour l'atteindre. La voix, pensant l'avoir perdu, appela encore à deux reprises. Comme il s'approchait, White se rendit soudain compte qu'il la connaissait. Mais c'était impossible ! Il avait vu tuer Weltden.
    « Anthony ? murmura-t-il, agité. C'est vous ? »
    Il y eut un moment de silence, puis la voix, ravie, dit : « Samuel ! Quelle aubaine ! Comme je suis content de vous voir !
    — Parlez plus bas. Il y a peut-être des bateaux indigènes dans les parages.
    — D'accord. Je suis ici. » Weltden éclaboussa un peu d'eau pour indiquer sa position.
    White l'atteignit enfin.
    « Anthony, Dieu soit loué ! Vous êtes vivant. Je vous ai vu jeté à terre. » Il s'empara du bras qui lui était tendu mais tous deux étaient à bout de forces et Weltden tomba à genoux dans l'eau. White lui tendit sa moitié de rame et, après plusieurs tentatives infructueuses, Weltden, à demi mort d'épuisement, réussit à se hisser à bord. Les deux hommes gisaient pantelants, incapables de parler.
    White finit par dire : « J'ai cru qu'ils vous avaient tué, là-bas, mon ami. Je venais à votre rescousse quand j'ai été moi-même complètement sonné.
    — Que se passe-t-il donc, Samuel ? Un soulèvement général ?
    — Je n'en sais pas plus que vous, mais ça en a tout l'air.
    — Nous devons atteindre le Curtana. Je vais vous aider à pagayer.
    — Avec une moitié de rame pour nous deux, Anthony ? La tâche ne va pas être facile.
    — Une moitié de rame ? »
    White lui montra le morceau de bois fracassé. « Maintenant vous savez pourquoi il m'a fallu tant de

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