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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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Chaque fois que l'homme essayait de l'attraper, Ivatt lui glissait entre les mains. Mais ses efforts pour lui échapper le ralentissaient, et bientôt les trois autres Rajputs le rattrapèrent.
    Ivatt se retourna et donna un coup de tête dans le ventre du premier, qui chancela et tomba à terre avec un cri. Alors qu'il se tournait vers le deuxième, son poursuivant aux longues jambes l'attaqua par-derrière et le plaqua au sol. Les deux autres lui sautèrent dessus, mais Ivatt était trop sonné pour offrir une quelconque résistance.
    Les Rajputs dénouèrent leurs ceintures et lui attachèrent les bras derrière le dos. Ils le ramenèrent moitié marchant, moitié titubant au pavillon où Ali Beague attendait. Ses yeux noirs foudroyèrent Ivatt. Il aboya un autre ordre. On lui attacha soigneusement les mains avec une corde, on lui banda les yeux et on l'emmena.
    Tandis qu'il avançait en trébuchant parfois sur un obstacle du chemin, Ivatt écoutait le roulement continu du canon auquel se mêlaient les cris des indigènes pris de panique. L'ultimatum de Coates avait-il expiré ? Ce rustre assoiffé de sang devait avoir décidé de « moucher » Ali Beague une fois pour toutes avant de s'en aller.
    Soudain, Ivatt fut arrêté par ses gardiens. Des mains lui empoignèrent les épaules et on le poussa par-derrière sans le prévenir. Il se sentit tomber dans le vide. Ses réflexes étaient conditionnés par sa longue expérience d'acrobate et il se prépara à atterrir n'importe où.
    Il toucha terre avec un bruit sourd et roula plusieurs fois sur lui-même. Quand il s'immobilisa, il se rendit compte que, bien que ses mains fussent toujours aussi fermement attachées, son bandeau s'était défait. Le sol n'était pas dur, presque sablonneux ; il se sentait étourdi mais non blessé. Il se leva avec peine. Ce fut alors qu'une autre sensation de son passé, du temps où il travaillait dans une ménagerie, lui revint graduellement. C'était l'odeur d'un animal sauvage. Son cœur battit à coups redoublés et ses narines palpitèrent. Il reconnut l'odeur d'un félin. Comme pour confirmer cette impression, un grondement profond retentit devant lui. Ivatt sentit ses genoux se dérober.
    12
    Le majestueux éléphant au harnais incrusté de diamants qui étincelaient au soleil s'agenouilla pour laisser descendre l'illustre personnage qu'il portait. Trois esclaves prosternés glissèrent sans bruit de la croupe de l'animal telles des gouttes d'eau et restèrent immobiles, le visage dans la boue.
    Le général, un homme sec et nerveux aux cheveux gris coupés court, tira sur sa tunique militaire rouge, ajusta son épée et entra dans le fort à larges enjambées, la tête haute. Ses esclaves accroupis suivaient à une distance respectueuse. Il se dirigea vers la grande cour où ses hommes l'attendaient : un contingent d'élite des meilleurs soldats siamois, au nombre de cinq cents, élégamment vêtus de tuniques rouge vif et de calottes assorties.
    Dès que Petraja apparut, les soldats accroupis s'aplatirent comme un seul homme, instantanément transformés en une armée de crocodiles.
    Il passa soigneusement ses troupes en revue, puis, apparemment satisfait, gagna l'autre extrémité de la cour et se retourna pour s'adresser à elles.
    « Soldats, vous êtes ici pour occuper ce fort. Ce n'est pas une occupation ordinaire. Vous allez vous trouver pour la première fois en compagnie d'un nombre égal de soldats farangs. Mais vous ne devez jamais perdre de vue le fait qu'il s'agit d'un fort siamois sur le sol siamois, et qu'il restera toujours un fort siamois. Les farangs sont nos invités : leurs officiers sont ici pour nous faire part de leurs connaissances et non pour donner des ordres. Leur armement est plus meurtrier que le nôtre parce que leur religion, contrairement à la nôtre, est guerrière et qu'on les invite constamment à accomplir des actes sanglants au nom de leurs dieux alors qu'il ne viendrait jamais à l'idée du Seigneur Bouddha de nous demander de verser le sang en son nom. Mais sachez que si leurs âmes sont plus sanguinaires que les nôtres, leurs cœurs ne sont pas plus intrépides. Etudiez leur science et maîtrisez-la. Car, en apprenant de ceux qui cherchent à conquérir, nous pourrons mieux nous défendre, nous et notre souveraineté sacrée et inviolable, si nous sommes appelés à le faire. Chacun d'entre vous doit rester au côté d'un de leurs soldats, travailler avec lui, manger avec lui,

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