L'envol du faucon
rotin.
Il se mit sur un coude. A ce moment précis, une troisième silhouette qu'il n'avait pas encore remar-quée émergea de l'ombre et s'approcha à pas de loup de la fenêtre. Elle ouvrit le volet de bois et y inséra une tige de bambou pour le maintenir en place. Lorsqu'elle se retourna, la lumière éclaira son torse nu et mit en valeur ses seins délicatement arrondis. Il se délecta à les regarder. Un peu de lumière entrait maintenant dans la pièce par la fenêtre ouverte. La jeune femme lui lança un regard.
Elle dit quelque chose aux autres filles et l'une d'elles lui tendit un linge. Elle s'avança à croupetons vers son lit et lui sourit timidement. Elle examina son front et se mit à le tapoter doucement avec son linge. Il eut une sensation de fraîcheur et d'humidité et lui en fut reconnaissant. Il souhaitait qu'elle ne s'arrêtât jamais. Elle ne portait qu'un simple panung, et ses jeunes seins, alors qu'elle se penchait pour éponger son visage et son cou avec des gestes doux et attentifs, se trouvaient à une proximité terriblement tentante de sa bouche. Soudain, elle parut remarquer les marques de transpiration sur sa chemise de nuit blanche. Elle poussa un petit cri et parla aux autres filles. Lâchant leur balai, elles prirent chacune un linge qu'elles trempèrent dans un seau d'eau. Elles vinrent se joindre à elle et toutes trois se mirent à inonder son corps transpirant, soulevant sa chemise de nuit au fur et à mesure.
Desfarges soupira involontairement. C'était une sensation extraordinairement sensuelle. Un instant, il se demanda s'il n'était pas encore en train de rêver. Une onde d'excitation l'envahit : à son grand embarras, il sentit qu'il avait une érection. Il ne savait que faire pour la cacher. Mais plus elles l'épongeaient, plus son désir augmentait. Il eut soudain honte de son obésité. Ces gens étaient tous si fluets et si délicats ! Si seulement il pouvait être de nouveau jeune et fringant. Peut-être aurait-il plu à l'une d'elles. Il aurait été d'ailleurs bien en peine de choisir l'une plutôt que l'autre. Puis il se réprimanda d'avoir de telles pensées. C'étaient des servantes affectées à sa chambre, un point, c'est tout.
Elles continuaient à lui éponger le corps, absorbées par leur tâche et se contentant d'éviter la région de l'aine. Elles ne pouvaient pas ne pas avoir remarqué son désir qui ne donnait aucun signe de faiblesse, mais elles semblaient ne pas s'en apercevoir. Finalement, leur tâche une fois finie, elles le saluèrent respectueusement et reprirent leur balai.
Très excité, il les regardait et envisageait tous les angles d'approche possibles. Il aurait voulu qu'elles recommencent tout depuis le début. Son corps était en feu. Il lui suffirait de rassembler son courage et de demander à l'une d'entre elles. Mais quoi ? Et comment ? Quelle sorte de langage des signes utili-serait-il ? Que se passerait-il si elles riaient de lui et dénonçaient sa conduite à leur maîtresse, madame Maria ? Pensez donc, loger sous son toit, profiter de son hospitalité et essayer de séduire ses servantes ! Lui, un maréchal de France !
Les filles continuaient leur tâche domestique et balayaient avec zèle le moindre recoin de la pièce. Puis, apparemment fatiguées, elles firent une pause. L'une d'elles passa un bras sur son front et dit quelque chose aux autres. Elle semblait transpirer. Ses amies allèrent chercher quelques linges et, pendant que l'une se tenait à son côté, l'autre se mit à lui éponger le visage et le cou. Puis elle la tourna et lui épongea le dos. A ce moment, l'autre fille s'avança et se mit à lui laver doucement les seins et le ventre avec son linge mouillé.
Il contemplait, fasciné, les filles qui se frottaient mutuellement chacune à son tour. Elles travaillaient ensemble avec des mouvements lents et gracieux. C'était la chose la plus érotique qu'il eût jamais vue. C'est tout juste s'il put s'empêcher de crier.
Il se redressa dans son lit, appuya sa tête contre le cadre en rotin et les regarda sans vergogne. Elles continuèrent pendant un certain temps sans paraître remarquer sa curiosité. Puis elles se retournèrent et lui sourirent, d'un sourire plein de promesses. A sa grande stupéfaction, les filles se mirent à se dénouer mutuellement leur panung jusqu'à se trouver toutes trois nues devant lui. Tandis que celle du milieu restait debout, les deux autres se courbèrent de chaque côté et
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