Les 4 vies de Steve Jobs
possible de bâtir du logiciel de cinq à dix fois plus vite, du logiciel fiable, facile à faire évoluer et plus puissant », affirme Jobsà propos de NeXTSTEP .
Une étude du cabinet Booz Allen & Hamilton confirme la chose : les programmeurs travailleraient deux à trois fois plus vite sur NeXTSTEP que sur les ordinateurs de Sun et autres constructeurs. Même le magazine Sun World qui semble voué à soutenir les machines Sun le reconnaît.
L’attrait de NeXTSTEP est si fort qu’il va jusqu’à attirer IBM. En cette année 1989, le numéro 1 de l’informatique est déçu de son alliance avec Bill Gateset a déjà tenté de rompre la liaison avec Microsoft – IBM se refuse alors à soutenir Windows , le cheval de bataille de Gates sur les PC. Pourtant, le créateur de Microsoft ne cesse de marquer des points, ses logiciels étant adoptés par tous les constructeurs de clones de PC.
Bill Lowe, l’homme qui a mené à bien le projet IBM PC, persuade sa direction d’acquérir une licence de NeXTSTEP . Ce système pourrait servir de cheval de Troie à IBM sur le marché alors détenu par Sun et peut-être aider à résister au rouleau compresseur Microsoft. La somme qu’IBM accepte de débourser pour acquérir la licence de NeXTSTEP laisse penser que le géant est désespérément à la recherche d’alternatives à Microsoft : 60 millions de dollars !
Un autre rayon de soleil pointe dans le jardin de l’affectif. Souvent invité à s’exprimer au sujet de l’informatique, Jobsfait une rencontre déterminante. Une âme sœur.
Un jour de l’automne 1989, il est invité à la Stanford Graduate School pour parler aux étudiants. Ce jour-là, il remarque une blonde élancée, particulièrement attrayante, qui s’est assise juste devant lui, exposant à sa vue ses jambes de sportive. C’est plus fort que lui : il ne peut la quitter des yeux.
Ce soir-là, Jobsa un dîner d’affaires prévu. Pourtant, il se ravise bientôt :
« J’étais dans le parking avec la clé dans le démarreur et j’ai pensé : si c’était ma dernière nuit sur Terre, est-ce que je préférerais la passer en réunion d’affaires ou avec cette femme ?
J’ai couru dans le parking et lui ai demandé si elle voulait dîner avec moi.
Elle a dit oui, nous avons marché dans la ville. »
Entre Steve Jobset Laurene Powell, c’est le coup de foudre. Elle a tout pour plaire : elle est belle, a l’esprit vif et, pour couronner le tout, c’est une végétarienne militante. Ils ne vont plus se quitter.
L’autre société de Steve Jobsest tout aussi peu florissante que NeXT. Pixar est un gouffre financier et la situation ne peut durer. Le 30 avril 1990, le studio est démembré. La division « matériel » qui planchait sur de l’informatique dédiée aux images de synthèse est fermée, et le studio assume désormais une vocation essentielle : la création de films d’animation.
Là n’est pas tout. Le temps où Pixar vivait en toute indépendance est révolu. Jobsveut être en mesure de surveiller la productivité de ses artistes. Pixar déménage vers de nouveaux locaux à Point Richmond, près de la baie de San Francisco. À présent, Jobs va pouvoir intervenir plus souvent dans la vie jusqu’alors paisible de JohnLasseteret de ses acolytes.
La deuxième version de l’ordinateur NeXT est annoncée en septembre 1990, tandis que Lotus mijote un logiciel révolutionnaire développé spécifiquement pour cette machine, Improv (un tableur). Un autre éditeur de renom, WordPerfect, a porté son traitement de textes vedette sur NeXT.
Le nouvel ordinateur apparaît sous l’aspect d’un écran plat posé sur une petite plateforme. La grande nouveauté est un affichage en couleurs mais aussi la présence d’un lecteur de disquettes – ce que Jobsavait jusqu’alors refusé, estimant cet accessoire superflu et disgracieux. Le prix d’appel a été réduit, mais demeure élevé : 5 000 dollars.
Globalement, les nuages s’amoncellent sur NeXT. La demande pour l’ordinateur avant-gardiste est homéopathique et les signes d’espoir sont ténus. Dan’l Lewyn a été le premier des cofondateurs à quitter l’entreprise et d’autres se préparent à suivre son exemple.
Dans l’article de Inc , Jobsavait déclaré ceci :
« Nous nous devons de réussir à une très grande échelle. Notre plus petit concurrent pèse 1,75 milliard de dollars. Le monde n’a pas besoin d’une autre
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