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Les amants de Brignais

Les amants de Brignais

Titel: Les amants de Brignais Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Naudin
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manteau de samit pour la veillée d’armes précédant l’adoubement. Le samit, bien sûr, était fourré de menu vair (ventres d’écureuils blancs). Pour la cérémonie, les nouveaux chevaliers revêtirent une cotte et un manteau de drap d’or fourré d’hermine. Tous les grands du royaume en avaient été pourvus. Si le roi s’était montré… généreux, sa femme n’avait pas lésiné dans la magnificence puisqu’elle avait habillé vingt chevaliers bannerets et cent chevaliers et écuyers.
    La mégalomanie de Jean ne fut pas rassasiée. D’autres idées branlaient dans sa petite tête. En 1344, Edouard III avait instauré la Fête de la Table Ronde à Windesore et fondé la chapelle Saint-George. Quarante Preux (351) étaient admis à se présenter à cette fête pour y jouter et raconter leurs exploits. Puis le roi d’Angleterre avait institué l’Ordre de la Jarretière (le Bleu Gertier) en 1349. Et n’avait-on pas vu, dès 1330, Alphonse XI de Castille fonder l’Ordre de l’Echarpe ?
    Il fallait que la France eût un Ordre. Ce fut celui de l’Etoile.
    L’ordonnance de la fondation de l’Ordre date du 6 novembre 1351. Elle fixe à 500 (!) le nombre des chevaliers qui doivent en faire partie, et c’est au manoir de Saint-Ouen, provenant de l’héritage de son aïeul Charles de Valois, que Jean fixe le siège de l’Ordre.
    Les chevaliers choisis pour figurer dans cette auguste assemblée doivent se réunir chaque année dans cette noble maison, la veille de l’Assomption, et y demeurer tout le jour et le lendemain de cette fête en « cour plainière  ». Chacun doit y raconter toutes ses aventures «  aussy bien les honteuses que les glorieuses qui avenues luy seroient dès le temps qu’il n’avroit esté à la noble court ; et le roi debvoit ordonner II ou III clercs qui escouteroient toutes ces aventures, et en ung livre mettroient, affin qu’elles fussent chascun an rapportées en place par de vant les compaignons, par quoi on peut sçavoir les plus preux, et honnourer ceulx qui mielx le deserviroient 127 . »
    Les chevaliers de l’Etoile devaient avoir un uniforme splendide – présent du roi – une cotte blanche, un surcot et un chaperon vermeil ; un manteau vermeil fourré de vair, des chausses noires et des souliers dorés. Leur insigne serait un anneau sur lequel figureraient leur nom et surnom et une plaque d’émail blanc en forme d’étoile ayant, en son milieu, un petit soleil d’or sur un disque azuré. Cette étoile s’arborerait soit à l’avant du chaperon, soit sur l’épaule, comme le fermail d’un manteau. Il était obligatoire de porter cet uniforme chaque samedi mais le port de l’étoile pouvait être quotidien. En cas de guerre, et comme signe de ralliement, l’étoile devait être bien apparente sur la cotte d’armes.
    Il était impératif que les chevaliers de l’Etoile jeûnassent tous les samedis, sauf à verser 15 deniers à Dieu, «  en l’honneur des quinze joies de Nostre-Dame  ». Obligation leur était faite d’assister tous les 15 août à un Chapitre en la Noble Maison de Saint-Ouen. Un jury d’honneur, composé des « trois plus suffisants princes, trois plus suffisants bannerets et trois plus suffisants bacheliers », siégerait à une table d’honneur pour examiner le cas des chevaliers défaillants.
    Tous les chevaliers de l’Etoile devaient jurer qu’ils ne fuiraient pas en bataille «  plus hault que III arpens  », qu’ils mourraient plutôt que d’être capturés… et autres balivernes.
    On rénova le manoir de Saint-Ouen ; la chapelle dédiée à saint Georges, patron des Anglais, devint chapelle Notre-Dame après avoir été embellie. On restaura aussi la grand-salle qui était nantie de sept cheminées. Les murs furent tendus de draps d’or et de velours vermeil ; la salle d’apparat fut rehaussée de velours et de draps vermeils, décorée des blasons de tous les chevaliers. On y éleva, pour le roi, un dais fleurdelisé. Les sièges étaient dorés ainsi que les crédences, et pour que ces chaises fussent plus confortables aux séants de ces hommes de cheval, on commanda des monceaux de coussins, – en velours de prix, évidemment.
    Il paraît que la première réunion des chevaliers de l’Etoile fut magnifique. Elle se tint le 5 janvier 1352. Ce n’était pas la grande fête, mais un grave banquet… qui tourna bien vite à la beuverie avec tout ce que ce mot comporte d’excès en tout genre. On

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