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Les Amazones de la République

Les Amazones de la République

Titel: Les Amazones de la République Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Renaud REVEL
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dynamiteurs les plus féroces de la presse people ne parvinrent jamais à apporter la moindre preuve. Le 25 novembre 2007, le journal anglais, Daily News , publia un article faisant état d’une rumeur concernant le président de la République et une « célèbre journaliste française », Laurence Ferrari, évoquant, notamment, une escapade marocaine durant la Toussaint 2007. S’engouffrant dans la brèche, différents médias, dont Bakchich Info et RMC, à travers l’émission des « Grandes Gueules » d’Alain Marschall et Olivier Truchot, s’amusèrent à jouer les caisses de résonance. Tandis qu’une brochette de journaux francophones s’insinuait dans cette écornure. La presse s’offrit ainsi une petite visite dans l’intimité supposée de cette journaliste, avant de se retirer aussi vite, faute de grives. Et l’on en resta là.
    Â«Â Qu’est-ce qu’on peut faire contre une rumeur ? Il ne sert à rien de la démonter. J’ai laissé dire », confia, dépitée, l’intéressée, bien des années plus tard, en janvier 2010, à Luc Le Vaillant, dans les colonnes de Libération . « Reconnaissons que sa nomination, comme présidente de la République des images n’avait pas forcément besoin du blanc-seing sarkozien », prit la liberté de commenter le journaliste, eu égard aux rutilants états de service de la jeune femme, à LCI, d’abord, et à Canal +, puis TF1, ensuite. Pas forcément   ? C’est méconnaître les tropismes audiovisuels de l’ancien chef de l’État. Et l’attention toute particulière qu’il porta aux moindres changements à TF1, dont il connaissait l’organigramme aussi bien que son P-DG. Si bien qu’on l’entendit se vanter un jour, auprès de quelques journalistes, d’avoir soufflé à Martin Bouygues l’embauche de Harry Roselmack : « C’est mon idée », se rengorgea ce dernier.
    Faut-il y voir un simple concours de circonstances ? Toujours est-il que les itinéraires de ce dirigeant politique et de cette journaliste se sont souvent confondus : le sacre présidentiel du premier précéda l’intronisation de la seconde. Et la destitution du locataire de l’Élysée, par le verdict des urnes, le 6 mai 2012, précipita la chute de cette reine du 20 Heures, sanctionnée, pour sa part, par les suffrages des téléspectateurs.
    Sitôt Sarkozy démis de ses fonctions par les Français, Laurence Ferrari fut dirigée vers la sortie, vingt-quatre jours plus tard, exactement. Lâchée par ses dirigeants, elle quitta la chaîne, le 30 mai 2012, sans regimber. Après que les responsables de TF1 eurent habillé son éviction en évasion, en démission, direction le groupe Canal + ! Accordons à Laurence Ferrari qu’elle brava héroïquement cette période de disgrâce. Et saluons sa solidité. Laurence Ferrari est comme les flammes de ces cierges qui ne vacillent jamais, malgré le vent qui s’engouffre, en bourrasque, entre les travées d’une église : elles se tiennent comme des « i », orgueilleusement droites. Imperturbable, la journaliste descendit de son Golgotha, sans l’ombre d’une expression dans le regard, et se remit aussitôt en selle.
    Mais soyons une seconde un peu candide… Et si Nicolas Sarkozy n’avait pas été le soutien actif que l’on pense ? Le poids d’un journal d’information, comme celui de TF1, peut, en effet, largement expliquer les liens qui unissent le président de la République à celui ou celle qui officie à sa tête. François Hollande, à l’aube de l’affaire Cahuzac, n’est pas allé par hasard sur le plateau de David Pujadas, le 28 mars 2013, sur France 2 : les deux hommes, qui se connaissent et s’apprécient, entretiennent en effet et de longue date des relations ténues. Celles-ci remontent à l’époque où le journaliste évoluait sur LCI et où François Hollande n’était alors que l’obscur porte-parole de Lionel Jospin.
    On peut parfaitement admettre, du coup, qu’à quelques mois de l’élection d’une vie, Nicolas Sarkozy ait fait le

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