Les Amazones de la République
Fulda â Cécilia le savait â, y avait séjourné avec « Nicolas », notamment au Maquis, lâun des palaces de lâîle situé à deux pas du centre dâAjaccio. Tout cela faisait suffisamment de raisons pour quâelle se refuse à séjourner de ce côté-là de la Méditerranée.
Câest ainsi que, dans la soirée du 7 mai 2007, Nicolas Sarkozy appela en urgence son ami Vincent Bolloré qui lui avait proposé à maintes reprises de mettre à sa disposition son yacht, le Paloma . Proposition quâil lui réitéra. Et dont Nicolas Sarkozy le remercia. Avant quâéclate, une fois cette escapade en Méditerranée effectuée, la première polémique du précédent quinquennat.
Chapitre 37
Un jour chez Darty
On a beau être une figure du grand banditisme et un braqueur de « tirelires » de haute lignée â ces fourgons blindés de la Brinkâs, ou autre coffre-fort ambulant â, on nâen est pas pour autant interdit de séjour chez Darty⦠Aussi incroyable que cela puisse paraître, câest un grand voyou, au casier chargé « jusquâà la gueule », qui informa, le premier, deux paparazzis de renom â Pascal Rostain et Bruno Mouron â, de la présence, insolite, en ce matin de mars 2007, dans lâun des magasins de cette grande chaîne dâélectroménager, place de la Madeleine, à Paris, dâune escouade de policiers en civil et au pedigree suspectâ¦
Notre monte-en-lâair â un chien truffier du « milieu » capable de renifler à cent mètres le moindre matricule â plongea ses deux mains dans les poches de son pardessus, où sommeillait une paire de calibres 11.43. Au premier geste des policiers en civil, qui sillonnaient les rayons, il « défouraillerait ». Mais un regard un peu plus attentif le fit hésiter : ces fonctionnaires avaient une drôle dâallure. Trop bien « sapés » à ses yeux, dâune élégance suspecte, même : ils ne ressemblaient pas aux cow-boys de la BRI. Un regard encore plus aiguisé, et il nota chez lâun dâeux des mains manucurées. Et chez un autre, des chaussures de grande marque. Plongeant dans son bestiaire, il mit une étiquette sur lâun de ces pandores, en arrêt devant un lave-vaisselle : il sâagissait, en fait, dâun membre du GSPR, ces policiers cinq étoiles chargés de la protection des hautes personnalités.
« Ce nâest pas pour moi », soupira dâaise le voyou, qui comprit très vite les raisons de ce déploiement peu banal. Débarqua, en effet, Nicolas Sarkozy. Encadré dâune poignée de gardes du corps, le ministre de lâIntérieur pénétra dans le magasin, accompagné dâune jeune femme au regard chaussé de lunettes noires. Immédiatement, cet ancien pensionnaire de la Santé téléphona à lâun de ses contacts, journaliste. Lequel déclencha le plan Orsec, en appelant deux de ses confrères paparazzis â les susnommés â, parmi les plus capés de la profession.
La suite ne manque pas de saveurs. Nicolas Sarkozy, qui se promenait de rayon en rayon, enroulé au cou de celle qui le regardait avec tendresse, fit ses emplettes. Réfrigérateur, cuisinière, micro-ondes, lave-vaisselle⦠En une heure, tout fut réglé, sous lâÅil attentif de lâhomme aux calibres, qui nâen perdit pas une miette. Au point de se fondre dans la foule de curieux, jusquâà la caisse, où il entendit le vendeur sâadresser, en ces termes, à Nicolas Sarkozy : « Souhaitez-vous, monsieur le ministre, lâextension de garantie ?, lui demanda lâintéressé. â Non, ce nâest pas la peine, parce que dans dix-huit mois, vous me livrerez directement rue du Faubourg-Saint-Honoré, à lâÃlysée ! », lui répliqua, dans un clin dâÅil amusé, celui qui tourna les talons après avoir réglé la facture.
Restait aux deux photographes à trouver lâadresse de livraison et le domicile dâAnne Fulda. Pour cela, ils firent appel à un journaliste de leurs amis, Jean-François Jacquier, du Point . Ce dernier, qui avait un contact dans un autre magasin
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