Les Amazones de la République
mâa dit que⦠Anne pense que⦠Anne a entendu dire queâ¦Â » Comme sâil sâagissait de vérités parfaitement établies : les vaticinations dâune journaliste oracle, que Nicolas Sarkozy recyclait à lâoreille de son grand intendant.
Pris de passion, lâhomme gâta sa conquête. Venise (à trois reprises), la Sardaigne, la Corse, Maurice, Madrid, La Baule⦠Nicolas Sarkozy lâemmena dans différentes villégiatures. Lâun de ces nombreux séjours, en tête à tête, vit le couple accepter lâinvitation de Silvio Berlusconi, en Italie, qui leur offrit lâhospitalité dans lâune de ses somptueuses villas. On les vit aussi faire une halte dans une autre propriété, non moins confortable, prêtée par lâun de ses amis, dentiste, une demeure située au Pilat, aux pieds du bassin dâArcachon. Câest là , dans ce havre de paix, que Nicolas Sarkozy alla souvent sâisoler, avec quelques-uns des membres de son premier cercle, quand le moral nây était plus. Y défilèrent un petit nombre de personnalités, à lâimage de Jacques Chancel ou de Bernard Laporte, dont Nicolas Sarkozy fit la rencontre. Avant de faire de lui son truculent ministre des Sports, quelques mois plus tard. Tous firent ainsi la connaissance de celle qui sâinstalla, peu à peu, dans la vie dâun Nicolas Sarkozy aux petits soins : tournant en pèlerinage autour de sa silhouette, il invita ses disciples à la considérer le plus sérieusement du monde.
Message reçu. Convaincu que cette « love affair » nâavait rien dâartificiel ni de frelaté, certains parmi lâentourage de Nicolas Sarkozy tentèrent de convaincre la journaliste de brûler les étapes. Et de sâenraciner avec armes et bagages, et au plus vite, place Beauvau, au côté de lâhomme quâelle aimait. Lâun des jeunes sherpas de « Sarko », Laurent Solly, fut de ceux-là , qui lâenjoignit de sâenraciner, de manière à être « indélogeable », si dâaventure Cécilia sâavisait de réapparaître. Pas question. Anne Fulda se refusa à prendre à la hussarde la place de celle qui était encore lâépouse du locataire de la place Beauvau : « Câest un geste qui lâhonora, commenta lâun des fidèles de lâancien président de la République, rencontré par votre serviteur. Mais câest ce qui lâa tuée », ajouta cette éminence grise, qui regrette quâAnne Fulda nâait pas osé franchir le pas.
Un mot sur la Corse, qui a son importance. Car lâîle de Beauté fut au cÅur de lâun des épisodes qui agita lâélection de Nicolas Sarkozy. Au soir du 7 mai 2007, alors que lâhomme célèbre sa victoire dans les salons du Fouquetâs, entouré dâune brochette de barons du CAC 40, le Tout-Paris sâinterrogea sur la destination qui attendait le nouvel élu et son épouse. Chacun, dans lâentourage, y était allé de son conseil : le journaliste, Georges-Marc Benamou et le communicant Jean-Michel Goudard avaient imaginé une retraite dans un monastère. Dâautres avaient suggéré une demeure discrète dans les hauteurs dâArcachon. Quant à Nicolas Sarkozy, sa décision était prise de longue date : ce serait la Corse. Il avait pour cela contacté un ami, Jean-Toussaint Canarelli, lâune des figures de lâîle et le riche propriétaire dâun établissement de luxe, situé dans le golfe de Porto-Vecchio, lâhôtel Cala Rossa. Ainsi, une équipe avait été dépêchée sur place afin de régler les derniers détails du déplacement présidentiel. Tandis quâà Paris, deux sherpas du futur président veillaient aux préparatifs : Laurent Solly, aujourdâhui cadre dirigeant chez Facebook (après avoir pantouflé à TF1), et lâincontournable Pierre Charon.
Mais Nicolas Sarkozy nâa pas mesuré à quel point Cécilia, son épouse, rechignait à mettre un pied en Corse. Trop de choses lâinsupportaient, quand on évoquait cette île. Marie, la première femme de Nicolas Sarkozy, y avait ses habitudes de longue date, des maisons, une famille, ses repères. Et Anne
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