Les Amazones de la République
mecs dâune perfection tellement conne quâils étaient indignes dâêtre envisagés, mais lui⦠Toute une batterie dâalarmes sâétait déclenchée chez celle qui, au moment où elle sây attendait le moins, entendit Nicolas Sarkozy lancer à Sophie Séguéla, lâépouse du publicitaire, assise à sa gauche : « Pardonnez-moi, car je vais être très grossier et vous tourner le dos. Jâai quelque chose dâextrêmement privé à dire à ma voisine. »
Faisant pivoter sa chaise, Nicolas Sarkozy se lança dans une longue déclaration, qui vit Carla Bruni rendre les armes. Personne nâen perdit une miette autour de la table, où chacun applaudit intérieurement au spectacle de celui qui pressait sa voisine au point de lui effectuer une endoscopie. La nuit sâavançait et Nicolas Sarkozy, qui récitait, en chapelet, des boniments à faire chavirer une salle de militants mélenchonnistes, estoqua la belle après une dernière passe de muleta. Olé !
à 2 heures du matin, le chef de lâÃtat regagna son Château, non sans avoir badiné, sur le trottoir du domicile du publicitaire jusquâà lâultime seconde, tel le vendeur qui vous pourchasse en agitant entre ses doigts lâultime « promo » du jour. à peine avait-elle quitté les lieux que Carla Bruni appela Jacques Séguéla : « Tu avais raison, ton mec, il mâa bluffée. Mais câest un malotru ! Il mâa demandé mon numéro de portable, je lui ai donné, mais il ne mâa pas rappelée. » Le lendemain matin, à la première heure, ce fut au tour de Nicolas Sarkozy de joindre son ami : « Ta copine, elle est⦠â Arrête, espèce dâempaffé, coupa Séguéla, dâun ton enjoué : Sais-tu quâelle attend ton coup de fil depuis hier soir ? Alors tu sais ce que tu fais ? Tu lui téléphones sur-le-champ ! »
La suite, câest Nicolas Sarkozy qui lâécrivit et la mit en scène. Allez savoir pourquoi cet ancien chef de lâÃtat décida de choisir ce décor de pacotille â si ce nâest pour toiser Mickey et se convaincre que son histoire était tout aussi féerique que la sienne â, mais câest dans les allées du parc de Disneyland, à Marne-la-Vallée, quâil officialisa sa liaison avec Carla Bruni, sous les flashs dâune poignée de paparazzis complices de cette idylle. Le 17 décembre 2007, les photos du couple, main dans la main au pays des Bisounours, firent la une de Point de vue , un magazine qui légenda ce cliché dâun titre raccord : « Carla Bruni, la dame de cÅur du président. » Quant à Nicolas Sarkozy, il sâévadait dans le delta de sa nouvelle vie.
Quelques semaines plus tard, Anne Fulda reçut un bristol de lâÃlysée, qui la conviait à déjeuner à lâÃlysée en compagnie dâune quinzaine dâautres invités et du couple présidentiel. La journaliste ne sut jamais qui, de Nicolas Sarkozy ou de la compagne du président de la République, était à lâorigine de cette initiative plutôt inattendue. On peut imaginer que câest sans doute la seconde qui mit sur la liste des convives le nom de celle qui avait partagé lâexistence de son nouveau « mec ». Que restait-il de leur histoire ? Interrogeant ce visage, Carla Bruni, en son territoire, glissa son regard, en tapinois, sur celle qui resta de marbre. Comme si tout ce qui concernait Nicolas Sarkozy lui était désormais étranger.
Chapitre 40
Et si Hollande, lui aussiâ¦
« Vas savoir pourquoi François ne fait pas vendre de journaux ? » Valérie Trierweiler ne comprenait pas. Haché en bas morceaux par une partie de la presse, son compagnon de président désespérait les kiosques. Et Anne Fulda, qui lui faisait face, était bien en peine de lui fournir une explication. Destins croisés et déjeuner entre copines : ces deux journalistes, qui entretiennent de longue date des liens dâamitiés, échangeaient à bâtons rompus. Connivence sous les draps, collusion sur les édredons de la République : toutes deux sâétaient faites dragouiller, depuis leur plus jeune âge, par des
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