Les Amazones de la République
moustique commissaire sortit le préfet du lit. Tandis quâune longue chenille de collaborateurs accourue sur les lieux, nâen crurent pas leurs yeux bouffis de fatigue. Et chacun, laitier compris, reçut une consigne stricte : la fermer !
Déjà complètement folle, la rumeur ne sâarrêta pas là . Une célèbre actrice y aurait été associée. Le conditionnel ne résista que quelques heures, puisque, selon les policiers présents sur les lieux, celle qui se trouvait ce matin-là aux côtés de VGE nâétait autre que Marlène Jobert. Cette célèbre « conquête » du président ne confirma jamais.
Rentré à lâÃlysée, Valéry Giscard dâEstaing prit une douche, se rasa de près et se changea. Avant dâaller prendre un petit déjeuner avec une statue de sel, son épouse Anémone. Pas un mot ne fut échangé ce jour-là , comme durant les semaines qui suivirent, sur un épisode dont le Tout-Paris se rengorgea.
Si VGE aimait les femmes, il nâavait que bien peu dâappétence pour les journalistes. Pour ce grand amateur dâactrices pailletées de gloire, elles formaient une corporation dangereuse et pas assez glamour, à son goût : des hermaphrodites pour celui qui jetait sur cette misère lâÅil indifférent de celui qui revient dâHollywood et tombe sur une petite troupe dâapprenties comédiennes sans intérêt. Câest ainsi que celui qui, quarante ans plus tard, confessera dans un ouvrage avoir été pris de priapisme pour la princesse Diana (au point de sâêtre convaincu de lâavoir un jour séduite) ne chassa que très rarement dans les rangs de la profession.
Lâune dâelles pourtant excita un jour son imagination. Lors dâun déplacement en Auvergne, il croisa une dénommée Ghislaine Ottenheimer. Alors toute jeune stagiaire à LâExpress, cette journaliste en herbe avait été chargée de suivre VGE sur ses terres. Jeans et blouson de cuir, coiffure garçonne et joli minois, elle tapa immédiatement dans lâÅil du locataire de lâÃlysée, quâun cortège de courtisans entourait. « Qui câest, cette petite ? » glissa-t-il à lâoreille de lâun de ses conseillers. Ce dernier alla aux nouvelles et ramena lâintéressée au chef de lâÃtat. Lequel la convia à venir boire « un verre de jus dâorange », à lâÃlysée. Ce quâelle fit. Mais, décidé à pousser son avantage, VGE ira jusquâà demander à son ami, Patrice Duhamel, dâorganiser un dîner en tête à tête dans un endroit discret. Ce que ce dernier refusa de faire, ne voulant pas jouer les entremetteursâ¦
Câest lâépoque où lâentourage de VGE nâa dâyeux que pour cette jeune femme qui débarque en pantalon, juchée sur sa moto, dans la cour de lâÃlysée au milieu des tailleurs cardigan et des costumes trois pièces. Telle une colonie de termites, les collaborateurs du chef de lâÃtat sortaient de leur placard au son pétaradant de la moto qui déboulait sur le gravier de lâÃlysée. Baron du RPR et ancien ministre de Georges Pompidou, Yves Guéna, qui lui fait une cour assidue, lui lança un jour : « Mais pourquoi êtes-vous toujours en pantalon ? » Réponse de celle qui redoutait les mains baladeuses dâune classe politique barbotant à ses pieds dans des cloaques de compliments : « Parce que jâai une prothèse à la jambe droite ! » Lâintéressé qui en resta coi se perdit ce jour-là en conjecturesâ¦
Le tout premier déplacement officiel de Valéry Giscard dâEstaing fut un court séjour en Guadeloupe et Martinique, où se tenait un sommet franco-américain. à peine élu, Valéry Giscard dâEstaing emmena avec lui une soixantaine de journalistes quâencadrait une équipe où chacun put remarquer la présence de quelques jolies filles. Mannequins, hôtesses, protégées du prince ou courtisanes dâun soir dûment cataloguées ? On ne sut jamais. Parmi elles figurait un ancien mannequin dénommée Nicole Seguin, que lâon vit un matin se promener sur une plage de Pointe-à -Pitre au côté
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