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Les amours du Chico

Les amours du Chico

Titel: Les amours du Chico Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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était le sien,
tout en veillant à ce que le Chico fût copieusement servi, avec
cette délicate sollicitude qu’il avait pour tous ses hôtes, quels
qu’ils fussent, il ne perdait pas de vue ce qu’il avait encore à
faire et n’arrêtait pas de poser question sur question au petit
homme, qui, avec ce laconisme qui lui était particulier, mais avec
une intelligence et une précision appréciées de Pardaillan,
répondait à toutes ses questions.
    De cette sorte d’interrogatoire serré, il résulta que : le
Chico ayant trouvé un blanc-seing – qu’il remit à Pardaillan en
assurant que c’était lui qui l’avait perdu – avait eu l’idée de
remplir ce blanc-seing, de façon à pénétrer dans le couvent, et, en
vertu de l’ordre dont il aurait été le possesseur, à le faire
élargir immédiatement.
    Malheureusement, il ne pouvait jouer lui-même le rôle du
personnage qu’impliquait la possession d’un tel document. Il avait
donc pensé à don César. Mais il n’avait pu approcher le Torero.
Tout ce qu’il avait pu faire, c’était de surprendre qu’on l’avait
tiré de la maison où il était gardé pour le transporter de nuit à
la maison des Cyprès. Il avait immédiatement conçu le projet de
délivrer le Torero, à seule fin qu’il pût à son tour délivrer le
chevalier.
    En le transportant dans cette maison, dont il connaissait à
merveille toutes les caches, comme il disait, on lui facilitait
singulièrement la besogne.
    Mais il avait vainement fouillé les sous-sols de la maison sans
y découvrir celui qu’il cherchait.
    Il avait pensé que le prisonnier devait être gardé en haut, dans
les appartements. Il savait bien comment pénétrer là, ce n’était
pas cela qui l’eût embarrassé ; mais en haut, au milieu de
gardes et de serviteurs il ne pouvait plus être question d’une
surprise.
    L’aventure tournait au coup de main et ce n’était pas lui,
faible et chétif, qui pouvait le tenter. Il avait essayé cependant.
Il avait failli se faire surprendre et n’avait rien trouvé. Alors,
en désespoir de cause, il avait pensé à don Cervantès.
    Par fatalité, le poète, employé au gouvernement des Indes, avait
été envoyé en mission à Cadix et il avait dû se morfondre.
    Une fois, cependant, dans les commencements de la détention du
chevalier, il avait eu une surprise agréable. Un révérend père lui
avait adressé la parole. Il lui avait raconté il ne savait plus
quelle histoire, ensuite de quoi le père l’avait fait entrer au
couvent. Il avait eu la joie d’apercevoir son grand ami ; mais
se sentant épié de tous côtés il n’avait osé ébaucher qu’un geste
d’encouragement.
    Hélas ! le père ne s’était plus trouvé sur son chemin et il
n’avait pu pénétrer à nouveau dans le couvent.
    À ce détail, Pardaillan s’était contenté de sourire. Il savait,
lui comment et pourquoi le nain avait vu s’entre-bâiller la porte
de la sombre prison.
    En ce qui concernait la Giralda, il avait pu, en suivant tantôt
Centurion, tantôt son sergent Barrigon, découvrir le lieu de sa
retraite.
    Elle était enfermée au château de Bib-Alzar. Et le terrible pour
elle, c’est que Barba-Roja, qui avait été assez sérieusement blessé
par le taureau, Barba-Roja était maintenant sur pieds, complètement
remis, et certainement il ne tarderait pas à l’aller chercher pour
l’emmener chez lui.
    Barba-Roja, en effet, quelle que fût l’autorité que lui donnait
ses fonctions spéciales auprès du roi, quelle que fût la faveur
dont l’honorait son maître, ne pouvait pourtant perpétrer
l’attentat qu’il méditait dans une résidence royale.
    C’eût été là une inconvenance que l’étiquette rigoureuse aurait
pu qualifier de crime de lèse-majesté et qui eût pu, par
conséquent, lui coûter très cher. En conséquence, bientôt, demain
peut-être, il irait enlever la Giralda pour la transporter dans un
lieu où il aurait sa liberté d’action et toute facilité pour
accomplir son monstrueux forfait.
    Tels étaient, résumés, les renseignements que le nain fournit à
Pardaillan attentif.
    Au reste, il n’était pas seul à écouter le petit homme.
    Juana ne perdait pas une de ses paroles et le contemplait avec
une évidente admiration que Pardaillan remarqua fort bien, tandis
que le nain, qui venait de prouver par le récit de ses faits et
gestes qu’il était doué d’une assez jolie dose d’observation et de
pénétration, ne le remarqua

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