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Les années folles

Les années folles

Titel: Les années folles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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laissées par son père et son jeune frère. Il n’eut pas à aller très
loin. Soudain, il aperçut l’érable abattu, mais il ne vit ni Adrien ni son père
qui aurait déjà dû être en train de l’ébrancher.
    –  P’ pa ! Adrien ! cria l’adolescent.
Où est-ce que vous êtes ?
    Jérôme
répéta son cri à plusieurs reprises tout en faisant le tour de l’arbre dans l’espoir
de retrouver des pistes de raquettes quand il entendit un gémissement tout près
de lui. Affolé, il se mit à chercher frénétiquement au milieu des branches enchevêtrées.
C’est ainsi qu’il découvrit la figure de son père qui saignait abondamment.
    L’adolescent se
précipita pour dégager son père qui semblait avoir perdu conscience après avoir
gémi.
    – Où est
Adrien, p’ pa ? s’écria-t-il. Je le vois pas !
    Son
père ne répondit pas.
    – Adrien !
Adrien ! cria-t-il plusieurs fois tout en tentant de dégager son père
inerte de sous l’arbre.
    Jérôme
se rendit vite compte qu’il lui était absolument impossible de sortir son père
et peut-être son jeune frère de là sans aide. Il ne pouvait soulever l’arbre à
lui seul, et le débiter lui prendrait trop de temps. Au bord de la panique, l’adolescent
se mit à regarder partout autour de lui, à la recherche d’une solution. Ce n’est
qu’à ce moment-là qu’il entendit au loin des coups de hache qui lui rappelèrent
la présence des Tremblay.
    – Au secours !
Au secours ! hurla-t-il à pleine voix en se mettant en marche en direction
de la terre des Tremblay.
    Ses
appels répétés furent entendus parce que les bruits de hache cessèrent presque
aussitôt.
    – Qu’est-ce
qu’il y a ? demanda une voix au loin.
    – Un arbre
est tombé sur mon père et sur mon frère, cria Jérôme. Venez m’aider.
    – Bouge pas, on
arrive, fit une voix que Jérôme crut être celle de Clément, l’ami de sa sœur
Céline.
    – Gérald, tu
vas aller au traîneau et ramener les chevaux jusqu’à la route, ordonna Eugène
Tremblay à son fils. Essaye pas de passer à travers le champ, tu vas caler. Ensuite,
va jusque chez les Veilleux et prends leur chemin derrière leur étable pour t’en
venir jusqu’au bois. Nous autres, on va essayer de ramener le bonhomme Veilleux
et son garçon au traîneau s’ils sont blessés. Surtout, avertis pas madame
Veilleux en passant proche de la maison, ça ferait juste l’énerver pour rien. On
sait même pas encore ce qu’ils ont tous les deux.
    L’adolescent
s’empressa de retourner au traîneau pendant que son père, Bruno Pierri et
Clément se mettaient en marche vers le secteur du bois des Veilleux. De temps à
autre, Clément criait pour que Jérôme les guide de la voix.
    En quelques
minutes, les trois hommes parvinrent à rejoindre Jérôme à genoux près de son
père, toujours emprisonné sous l’arbre abattu. Ce dernier avait repris conscience,
mais il geignait.
    – Christ que
ça fait mal ! J’en peux plus. Faites ça vite ! supplia-t-il les nouveaux
arrivés.
    – Où est la
scie ? demanda Eugène à l’adolescent sans s’occuper des plaintes du blessé.
    Jérôme
la lui indiqua de la main.
    – Bon. Le
seul moyen de le sortir de là est de scier cette section-là de l’arbre, déclara
le voisin. Clément, tu vas m’aider à le faire. Ça devrait pas être long ; cet
arbre-là m’a l’air à moitié pourri.
    – T’as crié
qu’un de tes frères était en dessous, reprit Clément. Où est-ce qu’il est ?
    – Je le sais
pas, je l’ai pas trouvé, dit Jérôme dont le désespoir perçait dans la voix.
    – C’est
lequel de tes frères ? demanda Clément en commençant à scier.
    – Adrien.
    – Le petit ?
Qu’est-ce qu’il faisait avec vous autres dans le bois ?
    – Il voulait
absolument venir.
    Pendant cet échange, Bruno Pierri s’était éloigné et s’était mis à
faire le tour de l’arbre en explorant les lieux avec soin. Soudain, l’homme âgé
d’une quarantaine d’années se figea avant de se jeter à genoux près d’une
maîtresse branche de l’arbre abattu.
    –  Santa
Madona ! s’écria-t-il
en se mettant à dégager à toute allure avec les mains ce qui ne sembla d’abord
qu’un tas de chiffons. Viens m’aider, ordonna-t-il à Jérôme occupé à regarder
Clément et son père en train de scier.
    Les
Tremblay cessèrent immédiatement de scier pour rejoindre le voisin toujours à
genoux dans la neige. Tous les quatre unirent

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