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Les années folles

Les années folles

Titel: Les années folles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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voyant. Tout en travaillant, il ne manquait pas
une occasion de l’examiner à distance, attendant la chance de s’approcher d’elle
pour lui parler.
    Moins d’une heure
plus tard, le premier traîneau s’arrêta devant l’école et Clément Tremblay fut
le premier à entrer dans la classe, les bras chargés d’une boîte de victuailles.
Armand Parenteau le suivait.
    – On en a
plein le traîneau, fit Clément en déposant la boîte sur un pupitre.
    Albert
Desrosiers et Germain Fournier se précipitèrent à l’extérieur pour aider à
décharger le véhicule. Quand tout eut été transporté à l’intérieur, Clément
enleva sa tuque et entreprit de déboutonner son manteau. Le jeune homme d’une
taille légèrement supérieure à la moyenne avait un visage ouvert éclairé par
deux yeux bruns pétillant de malice. Son épaisse chevelure brune ondulée et son
large sourire lui avaient toujours assuré passablement de succès auprès des
jeunes filles, et il en avait conscience.
    – Si ça te
fait rien, m’man, on va se réchauffer un peu avant de retourner dehors, dit-il
à sa mère en regardant autour de lui.
    Sans
attendre la réponse de sa mère, le jeune homme s’approcha, tout sourire, de Céline
Veilleux penchée sur le contenu d’une boîte déposée devant elle.
    – Mais c’est
ma petite voisine, dit-il à mi-voix. Sais-tu qu’un peu plus, je te reconnaissais
pas.
    – Arrête donc,
Clément Tremblay. Tu restes à côté de chez nous, badina Céline.
    – C’est vrai,
mais on peut pas dire que tu passes ton temps sur le chemin. En plus, je te
vois jamais à la basse-messe le dimanche.
    – Peut-être
parce que je vais à la grand-messe, répliqua Céline en affichant un air
frondeur.
    – En tout cas,
avec des cheveux comme ça, je t’aurais remarquée si je t’avais vue.
    – Qu’est-ce
qu’ils ont, mes cheveux ? demanda la jeune fille, soudain sur la défensive.
    – Ils ont que
je les trouve pas mal beaux. Ça te fait ben, cette coiffure-là. Ça te donne
tout un genre.
    La jeune fille, peu
habituée aux compliments, rougit légèrement. Germain Fournier, au travail à l’autre
extrémité de la pièce, ne put s’empêcher de grimacer en voyant le jeune homme s’entretenir
aussi familièrement avec l’objet de son adoration. Pour sa part, Thérèse
Tremblay jeta un bref regard à son fils aîné en réprimant mal un sourire.
    – Regarde mon
Clément, murmura-t-elle à Rolande Bilodeau, une digne mère de famille du rang
des Orties. Il peut pas s’empêcher de chanter la pomme à toutes les filles qu’il
rencontre. Son père tout craché quand il avait son âge.
    – Dis donc, Clément
Tremblay, reprit Céline avec un sourire espiègle, j’avais entendu dire que tu
fréquentais Marie Bourgeois de Saint-Gérard. Je suis sûre qu’elle serait de
bonne humeur de t’entendre me parler comme tu le fais.
    – Dis-le pas
à personne, mais c’est fini depuis longtemps entre elle et moi, rétorqua
Clément sans perdre pied. En plus, Marie a toujours été juste une amie.
    – Tiens !
Voyez-vous ça ! se moqua Céline en adressant tout de même au garçon son
sourire le plus enjôleur.
    – Avoir su qu’il
y avait une aussi belle fille qui restait juste à la porte d’à côté, tu peux
être certain que je serais jamais allé si loin que ça.
    Céline
rougit de plus belle.
    – Est-ce que
je peux te ramener ch ez vous quand t’auras fini ?
    – Il en est
pas question, répondit la jeune fille avec un air horrifié.
    – Attends, dis
pas non trop vite, la supplia Clément. Il y aurait pas de danger, on aurait ma
mère comme chaperon. Je dois la ramener.
    – T’es bien
fin, Clément, mais mon frère Jérôme doit venir me chercher et il serait enragé
d’être venu pour rien au village.
    – C’est ben
de valeur.
    – En plus, je
pense pas que mon père aimerait bien gros qu’un Tremblay me ramène à la maison.
    – Écoute, Céline.
On est pas pour s’embarquer dans les vieilles histoires de nos pères, non ?
    La
jeune fille hocha la tête en signe de dénégation.
    – Roméo, il
est temps qu’on reparte, fit Parenteau en tapant sur l’épaule de son partenaire.
Grouille. J’aimerais ben qu’on en finisse avant le dîner.
    – J’espère
que tu seras pas partie avant que je revienne, chuchota Clément à Céline avant
de suivre le grand Parenteau qui ouvrait déjà la porte pour sortir.
    Pendant
tout ce temps, Germain Fournier, incapable

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