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Les années folles

Les années folles

Titel: Les années folles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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cuire l’année passée. Quelqu’un du village en avait donné un quartier à
mon orphelinat. La sœur responsable de la cuisine m’a donné une recette pour le
préparer. Je vous dis que c’était pas mal bon et que ça goûtait pas le sapinage
pantoute. Dans le livre que j’ai apporté, j’ai une bonne recette.
    Gabrielle
vit une étincelle d’intérêt s’allumer dans l’œil de Germain Fournier, ce qui l’encouragea
à poursuivre son opération charme.
    – Est-ce que
vous aimeriez ça, avoir ma recette ?
    – C’est sûr.
    – Vous allez
à quelle messe demain matin ?
    –  À la
grand-messe.
    – Bien. Si ça
fait votre affaire, je vais vous écrire la recette à soir sur un bout de papier
et je vous la donnerai après la messe.
    Germain la remercia
d’un signe de tête et poursuivit son travail. Contre toute logique, il était
soulagé de voir la servante du curé s’éloigner de lui. Il n’aurait pas voulu
que la belle Céline croie qu’il s’intéressait à une autre fille qu’elle.
    Vers onze heures et demie, Clément Tremblay et le grand Parenteau
arrivèrent avec les dernières provisions.
    L’arrivée des deux
derniers bénévoles coïncida avec la courte visite du curé Lussier, venu se
rendre compte par lui-même de l’ampleur des dons de ses paroissiens.
    – On manquera
de rien cette année, monsieur le curé, déclara fièrement Thérèse Tremblay. Regardez
le nombre de paniers de Noël qu’on a pu faire.
    – Tant mieux,
répondit le pasteur. Si on en a trop, on pourra toujours en apporter
quelques-uns au curé Lajeunesse de Pierreville. Il en manque chaque année. Honoré
Beaudoin et le maire vont les livrer cet après-midi de manière à ce que la
maîtresse d’école les ait pas dans les jambes demain matin.
    Après
avoir aidé à vider la dernière sleigh, Germain Fournier ne rentra pas à l’intérieur.
Il se contenta de monter dans son traîneau et de rentrer chez lui, la mine sombre.
Pendant ce temps, Clément Tremblay mettait à profit les dernières minutes le
séparant du départ de sa mère et de l’arrivée de Jérôme Veilleux, qui allait
venir chercher sa sœur. Il attira Céline dans un coin de la classe pour tenter
d’obtenir un rendez-vous.
    – Si j’allais
ch ez vous demain après-midi, est-ce que tu m’inviterais
à entrer et à passer au salon ? demanda le jeune homme sans s’embarrasser
de détours.
    – Pour quoi
faire ? fit la jeune fille d’un air ingénu.
    – Je
pensais que t’avais compris. J’aimerais pas mal ça être ton cavalier.
    – Moi, je t’inviterais
peut-être à entrer, déclara Céline, moqueuse, mais j’ai bien peur que mon père
te fasse sortir bien plus vite que t’auras entré avec un bon coup de pied dans
le derrière. Tu connais pas mon père, toi. Il est pas mal mauvais !
    – Mais je lui
ai rien fait, moi, à ton père, protesta Clément, indigné.
    – Je le sais
bien, mais on le changera pas.
    À
partir de demain, j’ai l’intention d’aller à la grand-messe pour au moins te
voir. Si j’allais lui parler à la fin de la messe ?
    – Il te
regardera même pas.
    – Il
y a sûrement un moyen pour qu’on se fréquente, insista Clément, d’un air malheureux.
Nos mères s’entendent ben. Pourquoi mon père s’entendrait pas avec le tien ?
    Céline
ne répondit rien, très flattée de constater que le jeune homme tenait absolument
à la fréquenter.
    – J’y pense. Je
vais aller ch ez
vous au jour de l’ An . Ton père pourra pas refuser de me
donner la main ce jour-là. Là, je vais en profiter pour lui demander le droit
de venir veiller ch ez vous .
    – Et s’il
refuse ?
    – Je vais
essayer pareil.
    – Correct. Je
vais t’attendre, fit Céline, le cœur battant plus rapidement.
    Sur
le chemin du retour, Clément, excité par cette rencontre avec sa jeune voisine
et sa promesse de l’attendre, ne put s’empêcher de dire à sa mère :
    – Savez-vous,
m’man, que j’avais pas remarqué que la petite voisine était pas mal fine.
    – Imagine-toi
donc qu’on s’en est aperçu, rétorqua sa mère assez sèchement. Ça va jaser dans
tout le village.
    – Puis après ?
J’ai rien fait de mal. Je lui ai juste demandé si je pourrais pas aller veiller
avec elle.
    – Es-tu
malade, Clément Tremblay ? s’emporta sa mère. Ton père va prendre ça mal
et le père de Céline voudra jamais.
    – Eux
autres et leur maudite vieille chicane ! s’écria le jeune homme,

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